La porte des fées

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Inspire profondément, et expire doucement. Lentement. Prends ton temps.

Inspire, sens ta poitrine qui bat, sens ton coeur qui bat, puis expire à nouveau, profondément.

Commencer un voyage, c’est commencer à s’écouter d’abord.

La porte vient après, une fois que l’esprit est présent.

Inspire, et écoute.

Souffle et relâche le ventre,

Laisse toi aller.

Une forme pensée me fait face en double vision.

– Qui es-tu ? Je te sens. Qui est là ?

– “… Je ne te donnerai pas mon nom.”

– Qui es-tu ?

– “… Un ange.”

– … La pression est haute. C’est douloureux. Tu me fais mal au crâne. Qui es-tu ? La vibration est rude et trop forte.

– “Un ange, mais tu n’en sauras pas plus.”

– Hm…

– “Maintenant que je suis là, que veux-tu faire ? Où souhaites-tu aller ? Quel voyage, mon enfant, voulais-tu inciter tes lecteurs à faire ?”

– Je sais pas trop… J’en sais rien à vrai dire. Je voulais leur faire découvrir autre chose que les mondes de merde que je visite. Tu vois ?… Je voulais quelque chose de beau, et de sympa…

– “… Un monde de magie, par exemple. Un monde de merveilleux ?”

– Oui, voilà.

– “Un monde où règne la douceur, un monde où règne la joie et la légèreté ?”

– (*fronce les sourcils*) Je sais où tu veux en venir. Je te vois gros comme une maison. Je n’irai pas chez les Fées.

– “Un monde de magie, un monde léger comme tu les aimes pourtant. Tu y serais à ton aise. Tu devrais y réfléchir. Il est temps de mettre les vieilles rengaines de côté, mon enfant. Tu y gagnerais à ne pas t’obstiner.”

(*soupire en croisant les bras*)

– “Les Fées t’apporteront la joie si tu leur permets. Réfléchis-y.”

– Je sais qu’elles sont là. Mais c’est physique, c’est humain, je le sens. Je les déteste. Et pourtant, quand je suis en face d’elles, je m’y sens bien et à mon aise. Mais depuis mon monde terrestre, je les hais…. Nh… S’il te plait… Allège la vibration, c’est douloureux, vraiment douloureux, s’il te plait…

(*La forme pensée s’efface un peu, avec la douleur qui s’évapore légèrement*)

– “Tu les détestes, mais pourtant, tu les appelles.”

– Hum. M’en parle pas.

– “Tu les détestes, et pourtant, elles sont là et t’invitent à les suivre. Pourquoi crois-tu ?”

– Hum… Je ne sais pas. Je ne comprends pas mon lien avec les fées. Ni mon problème avec elles.

– “Et pourtant, la porte est ouverte. Elles sont juste là. Tu n’as qu’à t’y présenter pour qu’elles t’accueillent en coeur.”

– Arrête. Je sens ce que tu fais, je n’aime pas. Je sens tes énergies qui m’embarquent avec elles vers la porte. Je n’aime pas ça. Je ne passerai pas la porte aujourd’hui. Pas chez elles. A la limite, je veux bien rester ici, et accepter de voir la porte comme ça. Mais pas plus.

– “un compromis difficile pour toi.”

– Hum. Si ça ne tenait qu’à moi, et à mon égo, je les maudirai. Mais je ne suis pas stupide à ce point. Je sais que je ne peux pas renier ma reliance et mes affiliations à ce point. Ca foutrait en l’air mon propre travail. Alors oui, je fais un effort. Mais doucement. Quelque chose en moi n’est pas prêt à pardonner. J’ai l’impression que je les tiens responsables de quelque chose qui a profondément affecté ma vie terrestre. Peut-être. Quelque chose comme ça…. J’ai l’impression qu’elles m’ont pris quelque chose qui m’appartenait. Et que cette perte en moi, c’est à cause d’elles. Je me sens trahie. Profondément trahie et meurtrie. Je parle là de ma part humaine. Je leur en veux. J’ai l’impression qu’elles m’ont volées. Mais j’arrive pas à mettre le doigt sur quoi. Je me demande tu vois, si ce n’est pas par rapport à ma créativité. Parce qu’avec elles, de l’autre côté, ma petite fille intérieure dessine. Mais là, depuis ce monde, on m’a coupé de ça. On m’a pris quelque chose qui me bloque dans ma création. Et en toute logique binaire, je me dis qu’il doit y avoir un lien. Hum… J’y pense… est-ce que tu peux me créer une zone neutre pour que je puisse parler à Eyla ? Elle, je la connais. Ca pourrait peut-être être plus simple pour moi si au lieu d’aller dans leur monde, tu m’aidais à parler à juste, Eyla.

– “Est-ce que tu veux ? Une mise en relation avec une fée que tu détestes ?”

– Non, un palier agréable pour parler à Eyla, je crois que je ne la déteste pas trop elle. Enfin, je crois, on s’est déjà vues, donc on pourrait peut-être se revoir sans trop de heurt. Mais les autres, non, je ne suis pas prête.

– “avec Eyla, donc.”

– Juste avec Eyla.

– “Après un bol de thé, nous verrons ce qu’il est possible pour toi. Un bol de thé, et quelques sourires. Tout va bien se passer, d’accord ?”

– Hum. Oui. j’espère. *soupire* … N’empêche, elles m’ont pris quelque chose…

– “Eyla est gentille. Tu aimes Eyla. Elle a son petit caractère, comme toi.”

– *souris*

– “Elle te ressemble, c’est pour ça que tu l’apprécies. Tu ne t’en rappelles pas, mais tu es très liée à elle.”

-… Eyla… est… gentille… Je crois. Elle… Je nous vois rire ensemble.

– “Va boire un bon thé chaud, nous reparlerons tout à l’heure.”

– Hum… d’accord… Dis, si jamais, admettons que… tu vois… bon… après je change d’avis… et que…

– “Quand tu te sentiras prête, choisis à ce moment là une pierre de lune, et lance ton appel.”

– Hum.. d’accord. Hum…

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