Le bébé et le Mentor

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En sortie astrale, je finis par sortir d’une de mes pièces intérieures pour une raison qui disparut aussi vite qu’elle était apparue. Un homme apparut à mes côtés tout en me suivant à la trace.

– « C’est toujours la même chose avec toi, tu n’en as que pour ton dragon. Y’a que ça qui t’intéresse, tout le reste, tu le passes à la trappe. »

Je fronçai les sourcils.

C’était la deuxième fois, voire troisième fois que ce point précis était évoqué, alors je ne pris pas la peine de rétorquer. Pourquoi insistaient-ils tous sur ça ? Pourquoi mes guides tenaient-ils tous à ce que je m’occupe d’autre chose ? Ils commençaient à me saouler à se mêler de mon intérêt pour lui. Je peux aussi ne pas m’en préoccuper du tout et chacun repart chez soi, hein. Et moi, je fais ma p’tite vie pénard. Ca aussi c’était possible.

Je ne voyais absolument pas où était le réel problème. En quoi le fait que je passe du temps et de l’énergie dans ça pose problème ? Je fais ce que je veux, non ? Je regarde là où ça me chante, et comme ça me chante. A moins que lui ait un problème avec ça, je ne vois aucune raison de me restreindre en ce sens. Quoi, mes petites énergies l’oppressent ? Il veut que je lui lâche la grappe et que j’arrête de l’appeler ? Il peut aussi retourner d’où il vient, hein. Non. Bon bah voilà. Qu’on me foute la paix avec lui. Maintenant à moins qu’autre chose ne pique mon intérêt, je ne vois simplement aucune raison de changer quoi que ce soit. Ca m’énerve, mes guides m’énervent. Ils me saoulent tous là… à se mêler de ça.

Alors que je ruminais en silence en remontant les escaliers tandis que l’autre type avait disparut à la vitesse de l’éclair juste après m’avoir pesté à la gueule, je pris la peine ce coup-ci de ralentir le pas. J’étais ici pour une raison, mais je ne voyais pas quoi. Tout était différent, la cuisine refaite, certains défunts étaient présents et une réunion de famille était en train d’avoir lieu. Je fis un tour dehors histoire de faire le point sur l’environnement.
Une espèce de biche sortit de derrière la maison et lorsque deux membres l’attrapèrent pour l’égorger, je les arrêtais avec un lâché de force, à deux reprises. Je n’avais tout simplement pas voulu la première fois y mettre trop de force, et cela laissa la porte ouverte a une autre tentative que je ne permis pas d’aboutir.
Je n’aimais jamais utiliser plus de force que nécessaire pour ce cas de figure. La seule chose qui comptait était que l’animal soit sain et sauf, et qu’il puisse jouir de sa liberté. Et qu’au final, personne ne soit blessé.

Je l’aidais à se remettre debout et elle se transforma en un espèce de petit singe bizarre qui me remercia avant de me saluer très « bouddhistement » pour enfin articuler des mots inaudibles. Je souris sans y accorder plus de crédit. J’avais vraiment pas fait grand chose et j’étais juste contente pour la petite bestiole toute mignonne. Il n’y avait pas vraiment lieu de me faire trop de courbettes. Elle s’en retourna à sa vie et moi à la mienne.

– Bon… Il m’énerve lui, murmurai-je en repensant à ce que m’avait dit mon guide. Bon…. Qu’est-ce que je vais faire pour innover un peu… Hein, il veut que je m’intéresse à d’autre truc, non ?…

En voyant la porte des escaliers, j’eus une idée. Je la fermai et lançai un nouvel appel.

– J’appelle une pièce secrète qui m’appartient !! Oui, j’appelle, une pièce qui serait importante pour moi de découvrir et qui était caché mais que je souhaite maintenant visiter ! J’ai la foi que tout ce qu’il y a derrière cette porte appartient à mon univers personnel. J’appelle la guidance à me créer l’accès à cette pièce cachée !

*Pouf!*

Une autre porte blanche écarlate apparut à côté de la mienne comme par enchantement. Même format, mais vernis blanc.

– Euh ?! Merde, il y a deux portes maintenant ! J’fais quoi ?…(*fais la moue*) Bon… bah… Après tout, il m’envoie un accès tout frais… Et tout blanc ! Ca c’est un coup des anges de lumière, ça…

Par acquis de confiance, j’ouvris ma porte, histoire de voir si un passage avait été créé à l’intérieur. Et j’ouvris l’autre pour comparer. (la sale gosse) Je n’avais jamais le cas où le passage se modulait en dehors de ma porte suite à un appel par apposition de main. D’ordinaire, tous les passages se créent après la porte. Pas à côté, avec une nouvelle porte.

En même temps, ce serait idiot de ne pas la prendre alors qu’elle répond à mon appel… et puis ça sent la belle guidance lumineuse ça !

La première porte donnait au sous-sol et l’autre donnait aussi dans un sous-sol, mais en version amélioré par rapport à la première porte. Je trouvais ça cool. Avec un peu de chances, ça sonnait technologie futuriste, et donc magie futuriste. En général, c’est un package.

Ni une ni deux, je plongeais à travers la porte blanche et déboulai les escaliers quatre à quatre. Les murs en plaqué blanc, lumières modernes tout le long, style épurée et un brin évolué. Au loin, je voyais l’immense salle de stockage de matériel. On aurait dit un entrepôt où tout et rien était stocké. Une drôle de magie bloquait l’entrée. Un cube, un énorme cube oscillait comme une tronçonneuse et empêchait quiconque de pénétrer.

– Sympa ici… comme dans le film Cube…

Sourcils froncés, il me suffirait d’avoir la foi. Après tout, c’était ma pièce. Chez moi. Et ce machin là, serait obligé de se plier à moi, non ?… Enfin, ça, c’était la théorie. En voyant le cube foncer sur moi, je fermai les yeux et répétais mon mantra sur mesure.

– J’ai-la-foi-J’ai-la-foi-J’ai-la-foi-J’ai-la-foi-J’ai-la-foi-J’ai-la-foi ! Je-vais-traverser-ce-machin-Je-vais-traverser-ce-machin-Je-vais-traverser-ce-machin !

J’ouvris un nieux-nieux au moment où ma main toucha le bidule d’humeur assez virulente, et comme par enchantement, passa au travers.

– CoooOoL ! Ca marche ! en même temps. Heureusement que ça marche… J’veux dire, c’est ma pièce quand même ! ….

En entrant dans l’immense entrepôt géré par des machines et une intelligence automatique, un homme me rejoignit. Le même que celui de tout à l’heure.
J’entamais la conversation par des futilités habituelles.

– « Toi, tu es un bébé », qu’il me dit sur un ton de maitre, le regard dur.

– Comment ça, je suis un bébé ?… Euh !?… Argh !! Attends, mais j’ai quel corps ici ?…(*Baisse les yeux vers la poitrine et se tapote tout le long*) Ah bah non, ça va, j’ai mes cheveux longs, là, les mêmes ! (*se retourne vers lui*) Aaaaahhhhh tu m’as fait peur, j’ai cru que j’avais encore pris un autre corps ! Mais non, là, c’est juste que tu m’vois en pyjama et sans talon, c’est tout !! Raahhh Mais non, je ne suis pas un bébé ! Tu me vois là comme je suis dans le monde physique ! Tout pareil ! Et puis, mon pyjama, c’est normal, là, je suis en train de dormir….

Il étrécit les yeux.

– « Tu es un bébé et dorénavant, je serai ton Mentor. »

Je levai le sourcil en le défiant du regard.

– Toi, mon mentor ?… Ah NON-non-non !! Je veux pas d’mentor !! Pourquoi j’aurai un mentor d’abord ? J’veux pas d’un mentor !!  pourquoi faire ?! A quoi tu m’servirais ?! Nan nan et nan !! Je refuse !!  Je refuse le lien ! Je vais demander à Gabriel de revoir tout ça !! Veux pas d’un mentor ! Pourquoi faire ?? Tu crois que j’ai besoin de quelqu’un à regarder comme une groupie ?… Comme si j’avais besoin de ça ! Va-t-en, laisse-moi tranquille !! Je peux m’démerder toute seule !! J’ai pas besoin de toi !

Il me regarda du haut de sa carrure baraquée.

– « Je n’irai nulle part. Et Personne d’autre que moi ne prendra ce rôle qui m’a été confié. Il faudra t’y faire. Ton Mentor sera moi à partir de maintenant et tu vas devoir t’y habituer. »

Mes narines fulminèrent de dédain en commençant à naviguer dans l’entrepôt.

– Ouais-ouais, bah on va voir. Tsk…  Tu seras le mentor de mon Mac, ouais, à la limite !… Tiens (*lui passe mon matériel où transite les données qu’on me transmet de temps en temps depuis l’astral*) et tiens, mes accès. Il faut revoir tout ça pour les codes et me changer de matériel, j’en aurai besoin d’un neuf plus performant. Un mentor… psss… nan mais j’te jure, qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre… Comme si j’avais besoin d’une personne à regarder comme une fanatique… Et je ne suis pas un bébé d’abord !!

J’avais toujours eu la sainte horreur d’être rabaissée à une enfant. Et là, à un bébé, c’était pire. Qui était-il pour me voir comme un bébé ?… Il devait avoir une sacré puissance pour se permettre la comparaison et balayer la richesse de mon vécu en un coup de pichenette.

Il prit le matériel en soupirant.

– « …Qu’est-ce que tu peux te compliquer la vie des fois… »

– … Tsk. bah si t’es pas content…  Facile à dire pour eux qui sont de l’autre côté.  Bon sinon, c’est quoi ici, tout ça… ? lui lancai-je au pas de courses, la tête en l’air à scruter ce qui m’entourait. On est où ? On dirait que y’a un peu de tout ici… C’est là où je stocke des trucs ? Mais quoi ? Certains trucs magiques ou… des richesses ?…   »

–  « Nous allons voir une ou deux choses aujourd’hui que tu as mises de côté qui aurait pu te resservir un jour, je vais t’amener là où elles ont été rangées. »

– Hum. d’accord, allons-y vite… Je sens que je vais me réveiller très bientôt.

Le battement de cils d’après me rapatria dans ma chambre.

– Et merde. j’ai pas eu assez de temps. PffF….. Mentor…. C’est ça ouais… Bon et sinon, t’es qui au fait ?…

*soupire*

 

 

9 Comments

  1. alexandre

    Bonjour Camille,

    Ton mentor est dur .. Il comparait certainement ta puissance et la sienne quoique les entités ont plus de facilités dans l’astral car ,après tout, c est leur domaine… Je pense que même le plus grand de tous les maîtres est un perpétuel étudiant.Nous avons simplement un peu plus d expérience que certains mais la perfection sombre ou lumineuse reste un but très lointain à atteindre…Je te souhaite bon courage avec ton mentor et de passionnantes découvertes bises

  2. Liliane

    Coucou,

    Lool on dirait que tu as besoin de discipline … Je suis certaine qu’au final tu vas vraiment aimer le résultat au final et comment je le sais? et bah parce qu’il est exactement comme toi en excluant l’incarnation, tu verras bien. Bises

  3. Spiritual Flower

    Coucou,

    Je ne le trouve pas dur en soi. Il est même vraiment très gentil. Parce que franchement, des fois, quand je vois mon langage sale gosse, … je les trouve plus que patients avec moi. En fait, ils ne m’ont jamais, pas une seule fois, manqué de respect. Contrairement à moi. Je ne suis pas toujours fière de mon comportement mais bon… ce n’est pas comme si ils ne savaient pas dans quoi ils mettaient les pieds. Depuis l’temps…

    *sifflote*

    – bon … peut être que je fais un peu ma gamine capricieuse. Peut être. Mais c’est pas de ma faute aussi !!! C’est eux. Tout est de leur faute de toute manière.

    Bises

     

  4. Emilie

    Bonjour Camille,

    Un adorable bébé avec un dragon pour doudou et des gros yeux de chaton qui font craquer … En fait tu fais le genre qui râle pour la forme, histoire de ne pas passer pour la bonne poire mais tu finis toujours par y aller ! je fais souvent de la résistance parce que je n’aime pas recevoir des ordres et préfère avoir l’impression que je prends des initiatives. Je n’aime pas les « toi, suis moi »(je ne suis pas un chien), ni les remarques ironiques (on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre). De temps en temps je m’aperçois que je parle comme une vraie gamine dans mes rêves : celle qui dort et qui écoute,  se demande d’où sort cette ingénue aussi spontanée. Ce n’est pas pour rien que l’on dit « une patience d’ange ».

  5. Fleur

    Bonjour Camille,

    En lisant le passage sur les deux portes où tu vérifies quand même derrière la première, je voyais une petite fille en train d’hésiter devant un étal de belles pâtisseries la bouche déjà pleine de bon gâteau et le doigt sur posée sur la lèvre, attitude démontrant une grande concentration car le choix est crucial quand même !!!

    Le film « Cube » est comment ?

    Bises

  6. Spiritual Flower

    Coucou

    Emilie, j’ai bien ri en te lisant ! Merci

    Fleur, le film Cube est un film d’horreur où des gens restent enfermé dedans et le concept du film part sur la base de cube assemblée avec une intelligence artificiel à l’intérieur. Mais je prenais l’image en référence à la scène où les gens se retrouvent enfin à l’extérieur du cube. On y voit le cube géant en train de léviter. C’était plus ou moins pareil dans mon couloir. Le cube était placé sur un sommet et tournait à l’horizontal, rendant chacun des sommets aussi tranchants qu’une scieuse.

    Je pense que c’était plus une manifestation de magie mentale qui gardait l’entrée.

    Bonne journée les filles

    Bises

  7. Emilie

    Coucou Camille,

    Plus sérieusement, ton histoire m’a rappelé une vision en rêve que j’avais laissé de côté : c’était un cube qui sautait dans tous les sens, un peu comme le pompon que tu cherches à attraper sur les manèges. J’avais cherché en vain le  sens du cube et ton cube qui sert de code ou de clef m’a relancée sur la piste. En cherchant à partir des nombres qui me sont plus familiers (vu que j’ai du mal avec la géométrie dans l’espace), j’ai compris que le cube représentait la puissance 3 d’un nombre et j’ai trouvé l’image plus parlante (chacun sa route, chacun son code pour atteindre la compréhension).

    Merci !

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