Quelque part dans une dimension sombre, de violents assauts éclatèrent. Une attaque brutale était en cours. Des appels à l’aide furent émis par un peuple en détresse qui était sur le point de se faire littéralement rayé de la carte.
Même dans le sombre, le respect des territoires était important. On ne voulait pas que les mondes sombres soient instables. Voilà pourquoi la paix était importante partout, même dans le sombre. On pouvait tolérer un certain niveau de combats, mais même le sombre pouvait appeler à l’aide lorsque des peuples entiers étaient menacés.
L’appel au secours tomba dans mes oreilles et j’acceptai de prendre la mission en charge.
Au final, le combat fut assez court mais intense. Mes guerriers écrasèrent le groupe rebelle au front. J’allais quitter la zone, mais je tenais à dire un mot à la princesse du Clan qui m’avait servi de terre d’accueil avant de partir au front dans les territoires voisins.
Elle vint à ma rencontre avec une attitude de pharaonne. Elle était accompagnée de beaux léopards comme domestiques. Elle vivait au sein d’un monde à l’architecture vaguement similaire à celle de nos dynasties égyptiennes. De la pierre calcaire plate et parfaitement lisse, même les intérieurs étaient gigantesques, carrelés d’immenses morceaux de pierre taillée, un style très épuré sans frioture. Aucune décoration nulle part, rien n’était apparent dans les pièces. Son territoire était un univers intra-terrestre créé à l’intérieur de montagnes et de mines. Ici, la lumière n’existait pas, nous étions au sein de monde purement sombre évoluant dans le noir. La seule raison pour laquelle je pouvais voir correctement était dû au fait qu’évoluer dans les mondes sombres était normal pour moi. Il suffisait de suivre les lignes énergétiques et les teintes se dégageaient. Le spectre de couleurs s’adaptait à mon oeil humain et ma conscience lucide.
Elle tendit la main, et me pointa du doigt.
-“Je t’ai aidée, dit-elle sur un ton sec. J’ai rendu quelques uns de tes soldats plus forts, plus vaillants. Grâce à moi, 2 de tes membres ont nettement augmenté en puissance. Je t’ai aidée à gagner ta guerre.”
Je m’inclinai, puis lui pris délicatement la main et la retournai pour lui baiser l’intérieur de la paume. Je constatai au passage qu’elle n’était pas faite de chair à proprement parlé. Sa peau était une couche fine d’assemblage de plaque carrés d’un bleu tellement foncé qu’on aurait dit qu’il était noir. Les fines jointures quant à elle, scintillaient presque d’un jaune fluo. Mon geste fut délicat et tendre. Pour elle, c’était une marque de respect honorable. Sa remarque était implicite mais très claire. Dans les mondes sombres, tout se paie, et je n’avais aucun problème avec ça.
– Oui Princesse, ton aide a été précieuse. Tu m’a aidée à remporter le combat que je menais au sein de ce monde. Et grâce à toi, j’ai pu le remporter aisément. Tu m’as grandement facilité le combat. Mon armée est devenue plus forte. Quelques uns de mes membres sont montés en compétence grâce au matériel que tu leur as fourni, et l’aide que tu leur as apporté en développant la technologie d’attaque de leurs armes de guerre. C’est précieux. Je reconnais ma dette envers toi, je ne l’oublierai pas. Pour te remercier, je t’offre une livraison d’armes. J’espère qu’elle aidera ton Clan face à la guerre qui frappe à ta porte et que tu vas devoir mener.
Je pointai le doigt en l’air, puis le tendis sèchement en direction du balcon du 1er étage surplombant la grande pièce centrale. Instantanément 3 tirs de guerre retentirent aussi forts que des tirs de mortiers. * Pah pah pah !*
Depuis le RDC, sur mon ordre, 3 archers avaient modélisé instantanément tout un système de livraison d’armement pour l’occasion. Les flèches se plantèrent brutalement de l’autre côté de la rambarde, toutes tirées de lignes électrisées rattachés au RDC sur des machines servant d’ancres. Le treuillage s’activa à vitesse éclaire et les guerriers déchargèrent en fil indienne des lots de caisses les uns à la suite des autres. Toutes s’élancèrent sur la trajectoire et s’entrechoquèrent une fois arrivées à l’étage.
Deux secondes avaient suffi pour effectuer une livraison sur-mesure d’une vingtaine de caisses remplies à bloc. La princesse ne s’attendait pas à une prise en charge aussi instantanée.
– Princesse, ceci est mon cadeau. Mon armée te remercie pour ton aide précieuse. On espère à notre tour qu’avec ces armes, tu pourras maintenir ta position au pouvoir et protéger tes terres et ton peuple. Celles-ci sont parfaitement adaptées à la technologie de ton Clan, tes soldats pourront se servir de tout ce qui est inclus dans les caisses. Je te les offre. Mon Clan n’oubliera pas ton assistance aujourd’hui. Nous te remercions pour ton accueil et ton accompagnement.
– “Oh. Hm. En effet, cela aidera mon peuple. J’accepte ton cadeau. Merci.”
– Voilà donc ma dette payée.
Depuis le camp éphémère, l’armée vit mon bras se lever subitement associé à un sifflement qui annonçait le top-départ. Des vents violents se condensèrent au bout milieu du rassemblement.
– Allez, assez trainé, on se casse ! On rentre au bercail !!
Une porte dimensionnelle prit forme et tous les flux rattachés à mon Clan étaient invités à passer la porte. Une fois la sphère magique stabilisée devant eux, un nouveau monde se créa. Ils ramassèrent toutes les affaires qui trainaient et entamèrent la marche sans jamais arrêter leurs conversations, comme si de rien n’était.
Certains joyeux, d’autres faisaient joujou avec leurs nouvelles magies à disposition, d’autres râlaient, d’autres s’ennuyaient parce que le combat était fini et qu’ils auraient voulu se défouler encore un peu. Je ne pus m’empêcher de sourire.
Un léger coup d’oeil me permit de déterminer qu’aucun n’avait été blessé au combat. Les armures étaient immaculées, leur magie était encore active autour d’eux, prête à être actionnée sur un claquement de doigts. En les sondant individuellement, je percevais des auras en parfaite santé. Ils étaient tous beaux et majestueux. Ils avaient tous un point commun, tous étaient profondément noir d’essence. Quand l’armée était ensemble, cela créé un énorme nuage noire qui se déplaçait de manière unie. Voir “ça” arriver dans une dimension ne présageait jamais rien de bon pour l’ennemi. Même au sein d’un monde sombre, il était impossible de ne pas prendre en considération la masse des flux générés par toutes les entités présentes au sein de la faction détachée pour la mission.
On percevait leur soif de guerre, leur joie d’être au front. Ils aimaient profondément combattre. J’avais soudainement la sensation de les priver d’un jeu qui leur permettait de trouver un sens, une raison d’être à mes côtés.
Ils entrèrent dans la sphère dimensionnelle en pouffant comme des baleines. Visiblement, j’avais comme guerriers une bande de joyeux lurons. Finalement, je ne savais qui était le plus taré dans l’histoire, eux pour me supporter comme chef, ou moi pour accepter leurs délires à mes côtés… Il fallait bien admettre qu’être à la tête d’une armée sombre était loin d’être de tout repos… ah mais ça, c’est une autre histoire…
Coucou Camille,
Merci pour les articles.
L’image que tu as choisie est vraiment classe.
Je suis étonnée de ressentir de la douceur en lisant ce texte alors que le sujet ne s’y prête pas.
Bises
Une belle semaine à toi.
Hello Fleur,
Peut-être as tu simplement senti la douceur que moi aussi j’ai ressenti pendant ce moment-là. Parce que c’était réellement un beau moment doux au milieu des combats.
Fais-toi confiance.
Je suis contente que j’arrive à retransmettre cette douceur profonde que l’on peut ressentir dans les mondes sombres.
Il y a beaucoup d’amour de la part de ces êtres, même si cela n’a pas la même forme ou la même couleur…
Mais j’admets sans mal que cela casse les shémas préconçus, surtout quand on parle d’armées, de combats et d’entités sombres…
Bises