Préparatifs au 3ème livre

The magicbook

Je repris ma lucidité alors que je marchais une plaine pavée sur des centaines de mètres. Tout semblait épuré et ce moment de calme m’aida à rapatrier ma conscience.

J’apposai ma main au sol et appelai mon dragon sans perdre une seconde. Un autre guide apparut. Je roulais les yeux au ciel, et haussai les épaules. Comme d’habitude, d’autres guides décidèrent de bypasser l’appel, comme 9 fois sur 10 en fait. Aussi, avec le temps, j’avais appris à ne plus les lyncher pour ça, mais il ne fallait pas non plus me demander de cacher ma déception.

Ce homme qui m’accueillait avait l’oeil pétillant et rempli d’un amour certain. Quelque part au fond de moi, je savais qu’il voulait mon bien. Il m’était impossible de lui en vouloir. Il venait me guider et le fait qu’il répondait à mon appel signifiait qu’il était là pour moi. D’ailleurs, je le connaissais depuis bien longtemps, me semblait-il…

Tandis que j’étais perdue dans mes pensées, un de ses compères me contait son histoire, à propos de cet homme qui me captivait autant. Il était le frère du roi. En fait, il aurait du être choisi pour monter au pouvoir et si cela avait été le cas, il aurait été le plus puissant de tous les Rois Dragon que l’espèce aurait jamais connu, mais il n’avait pas été choisi pour monter sur le trône. Je me demandais si j’en avais été la cause. Si à cause de moi, il n’avait pas pu accéder au pouvoir, parce que le lien avec mon dragon avait été scellé et que cela l’avait propulsé.

En télépathie, une voix interrompit soudainement mon lien à la dimension. Une vision anima mon esprit et m’emporta ailleurs. Elle me montra une percée en cours.

– Camille, dit la voix d’homme, une brèche est en cours. Une entité t’a repérée et tente d’accéder à la dimension, nous devons quitter cet espace immédiatement. La faille va éclater d’une seconde à l’autre.

– Hm… Attends un peu.

– Non. On doit partir tout de suite, la dimension va s’effondrer. Tu ne dois pas rester ici. On y va.

-Oui, j’ai compris, mais on attend, rétorquai-je en rompant le lien à la vision sur une intention ciblée. C’est de ma faute s’il est là. Je ne peux pas le laisser faire n’importe quoi ici. Je vais m’assurer qu’il ne foute pas le bordel. J’en ai pas pour longtemps, promis. Je le réceptionne et on s’en ira après.

La voix tiqua, la brèche explosa, et je vis une lance noire rompre une barrière lumineuse. L’être était d’un niveau assez élevée pour m’obliger à quitter les lieux. Mais cela ne me fit ni chaud ni froid. Je sondais la zone et suivis sa trace. Là où il atterrirait, je serai. Il prit une forme humanoide et mon corps se téléporta à ses côtés. A l’instant même où il aperçut mes guides battre en retraite, il eut la mauvaise idée de lancer une attaque.

Il condensa ses flux et arma son corps noir dont l’espèce de main s’étiola comme une lance, avant de filer sur sa cible. Il avait beau être issu de l’Ombre, je n’avais que faire. S’il voulait de l’ombre, il allait être servi. Je ne me servais que rarement de ma puissance noire, aujourd’hui était donc un bon jour pour me rappeler que j’étais douée aussi dans ce domaine.

Ma main harpa sa lance en plein jeté, et des mots sortirent de ma bouche, des ordres précis, en langue inconnue qu’il m’arrivait souvent d’utiliser dans l’astral. Sur chacun de mes mots, l’Ombre se soumettait à ce que je lui ordonnais de faire. D’abord, je lui fis rapatrier toute la force élancée, puis la condensa pour mieux la manier, ensuite, je l’obligeai à se soumettre et enfin à ne pas attaquer.

Il avait bien tenté de m’échapper, mais c’était difficile, une fois que les ordres étaient lancées, c’était déjà trop tard. La seule chose qu’il pouvait faire était fuir. Ce qu’il finit par faire. Je tentai de le courser un peu, histoire de voir qu’il ne décide pas d’attaquer d’autres personnes sur sa route, mais il ne le fit pas.

Une fois l’altercation terminée, je retrouvai mes guides, les mêmes qui m’avaient accueillie plus tôt. Enfin.

Alors qu’on se retrouvait enfin tranquille assis calmement, un homme nous interrompit.

– Camille, je dois te parler de quelque chose.

-Non, je suis occupée, plus tard.

-Ah, on n’écoute jamais les ingénieurs, par contre les autres…

Je soupirai un grand coup. Encore un guide qui se plaignait de ne pas être écouté. Ca ne s’arrêtait jamais. En même temps, ces derniers temps, j’avais promis de calmer mes ardeurs expéditives et de m’occuper un peu plus d’eux. Maintenant qu’un cas arrivait, il m’était difficile de faire la sourde oreille…

-Bon. Je vais faire un effort. Je vais t’écouter. Qu’est-ce qu’il y a ?

-Je peux te montrer quelque chose ? Tu veux bien me suivre s’il te plait ?

-Si tu veux, mais dépêche-toi, j’ai plein de choses à voir ici.

Il m’emmena dans des pièces bizarres où il y avait des fuites d’eau. Il me montra toute une zone prise par des dégâts, ce qui me fit lever le sourcil d’agacement. Parce que moi, je considérai ça comme léger et pas vraiment problématique. Un ou deux tuyaux avaient pété, mais bon, il n’y avait pas de quoi y passer trop de temps.

-Bon, tu m’as montré les dégâts, et alors ? Tu es l’ingénieur, non ? Tu peux résoudre ce problème, non ?

-Mais… euh… hm…

– Écoute, je suis venue, j’ai pris le temps pour t’écouter et voir ce que tu avais à me dire. Maintenant, je t’ai répondu. Je ne suis pas technicienne. Tu n’as pas besoin de moi ici. Gère ce problème, tu es l’ingé, tu fais les plans, tu choisis un technicien si tu veux, mais tu te débrouilles. Tu résous ce problème.

-B..bb.. bien.

-On a terminé maintenant, cloturai-je en tournant les talons.

Rapidement, je retournai à la table que j’avais quitté plus tôt. A peine, m’étais-je rassis qu’une femme déboula en hurlant.

-C’est pas possible, murmurai-je, tout le monde a décidé de m’interrompre aujourd’hui ou quoi ? Tais-toi, feulai-je à la femme.

Elle ne se calma point. Au lieu de ça, elle haussa même le ton, et si je ne faisais pas attention au niveau sonore ou à mes humeurs, elle pouvait très vite devenir la cause de mon retour au lit, chose que je tenais plus que tout à éviter.

Énervée, je bondis de ma chaise en pestant et sur une envolée magistrale, j’attrapai la femme par le cou et l’élan, l’obligea à changer de pièce.

-tu vas te calmer, c’est clair ? J’ai des choses à voir et tu m’empêches de traiter mes sujets.

Elle ouvrit la bouche, prête à hurler. Une idée me vint. Mes lèvres se plaquèrent sur les siennes et prirent le temps pour un long baiser langoureux. Lorsque je décollai enfin de sa bouche, elle fut à la fois surprise et émoustillée, cela l’avait considérablement calmée, au point qu’elle était devenue fébrile sur ses jambes. Tant mieux. Elle allait me lâcher la grappe maintenant.

Je l’abandonnai dans la pièce annexe et retournai m’assoir avec mes guides.

-Bon, grognai-je, est-ce que je vais enfin pouvoir parler de mes sujets sans être dérangée ?… C’est fou ça… attends, que je réfléchisse à ce que je voulais vous dire…

Une énième personne vint me rejoindre et prit place sur le banc juste à me droite. Il montra aux autres un bac de carottes cuites, ce qui interloqua tout le monde à la table.

-C’est quoi ? s’étonna les membres qui se trouvèrent face à nous.

-Ce sont des carottes, répondis-je.

Personne ne semblait comprendre sauf celui qui les avait cuisinés. Ainsi, il leur répondit.

– C’est un plat pour les hobbits, sur terre, ils appellent ça des carottes ! Vous avez vu ?! C’est orange, et c’est bon !

-Ce sont des légumes que les humains mangent, concluai-je. Ah, d’ailleurs, en parlant de partage de connaissance et des humains, je me rappelle ce dont je voulais qu’on voit ensemble.

Mes guides sourirent puis prirent un ton attentif à mes dires. L’homme assis en face fit apparaitre un cahier et un stylo et se plaça à l’affut des consignes.

– J’ai envie d’écrire en ce moment. Vous savez que les deux premiers tomes sont bouclés. Je vais lancer un troisième livre et on va le faire ensemble. Il y a sûrement plein de choses que vous voulez dire aux humains.

Chacune des paires d’yeux présentes s’écarquilla puis tous explosèrent de joie. Je ne m’en formalisais pas, mais je savais ce que cela signifiait pour eux. D’ordinaire, j’étais une solitaire et acceptais rarement l’intervention de mes guides. Pire même, la plupart du temps, je ne les écoutais même pas et les envoyais balader sans aucun état d’âme. Mais ce projet changeait considérablement la donne. Ils en étaient tellement heureux que cela finit par me faire sourire. A vrai dire, je n’avais pas prévu un tel engouement de leurs parts. C’était comme s’ils avaient attendu désespérément de pouvoir contribuer dans ce monde, qui sans intermédiaire, leur était difficilement accessible.

Ils s’esclaffaient, riaient et semblaient survoltés rien qu’à l’idée de participer.

-Bon, repris-je concentrée, ce qui fit immédiatement taire l’assemblée, pour que le projet fonctionne, j’ai besoin de deux choses (l’être prit le stylo et commença à prendre des notes), tu vas me rassembler les êtres qui veulent partager un message avec les humains, tu vas me compiler tous les thèmes et sujets dans un premier temps, et deuxièmement, tu vas me trouver solution pour débloquer ma bascule.

-Tu veux parler de…

-Oui, le problème n’est pas résolu, si vous voulez que je note correctement vos mots et vos histoires avec précision et exactitude, il va falloir me trouver une solution pour mon plus gros problème. Father en avait parlé l’autre fois, mais sans cette technique, cela ne va pas fonctionner. Tu comprends ?

-Oui.

-Si vous voulez que ça marche, il va falloir que vous y m’étiez du votre et que vous m’aidiez à débloquer ce point. Sans la bascule, je n’y arriverai pas. Ce ne sera pas assez précis. Je veux tous les détails, je ne veux pas d’approximatif, ni d’à peu près. Je veux que ce que vous me retransmettez soit au plus fidèle de ce que vous me dites. On doit aller au plus direct. Et je dois pouvoir en plus, écrire en intermittence pour ne pas oublier entre temps certains détails importants.

Il écrivit sur son cahier puis releva la tête.

-Bien, j’ai compris, on va voir comment on peut t’arranger ça.

-Merci.

Un battement de cils plus tard, je me retournai dans le lit et rouvrai les paupières. J’avais bien fait au final de me coucher en ressentant l’appel d’une sieste. Bon, certes, ce coucher à 20h pour une sieste et se réveiller à minuit n’était pas terrible en soi pour le rythme, mais au final, j’étais tellement crevée que je n’allais avoir aucun mal à me rendormir… Et vu comment ils avaient commencé à tous me déranger aujourd’hui, ma nuit était loin de se finir tranquillement…

7 Comments

  1. Alone

    4 heures ?????? 0-0 tout cela ça à durer 4 heures je sais que le temps est différent dans un autre plan que le plan matériel mais quand même

    Mais ils ont le droit de débouler comme ça sans prévenir sans même te demander si t’es dispo parce que là c’est quand même un peu abuser. Je ne sais pas comment tu fais pour ne pas finir borderline. T’es vraiment sensé gérer tout cela seule ? Parce que je sais que tes guides peuvent t’aider mais là c’est assez….. envahissant c’est le mot envahissent

    1. Spiritual Flower

      Bonjour Alone,
      En fait, cela n’a duré que 45mn plus ou moins, après comme je l’ai dit, je ne mets que des extraits tout en sachant que je ne suis pas lucide 100% du temps endormi. Tu imagines sinon le calvaire pour moi ? Lol

      En soi, nous ne sommes jamais seuls de l’autre côté, l’accompagnement varie en fonction du rôle de chacun.
      Le mien est très mouvementé parce qu’ils me demandent toujours plein de trucs.
      Après, ils le font parce que j’ai de gros objectifs à accomplir et les responsabilités qui vont de paire. On a rien sans rien.
      Mais voilà pourquoi des fois, je suis crevée. Parce qu’ils me collent tous. Alors j’essaie de torcher les sujets au maximum pour me créer des soupapes.
      En même temps, mon caractère étant, je m’ennuie aussi très vite. Si mes guides ne me nourrissent pas de sujets, je râle à mort… quel dilemme permanent !
      Mais il ne faut pas s’inquiéter pour moi. Je suis habituée à cette double vie. J’ai grandi avec. Certains jours c’est plus dur que d’autres mais c’est comme dans la vie en fait. C’est pour tout le monde pareil. Parfois on a la patience et l’energie et parfois on a des petits coups de mou.

      Bises

  2. Charline

    Bonsoir Camille,

    Je suis certaine qu’avec un tel avancement dans l’approche que tu as de toi, de ta colère maîtrisée (merci Klaus !), tu feras de grandes choses à ton échelle.

    Je te souhaite le meilleur pour la suite. Très contente de voir que tu fais rire tes guides 😉

    J’ai besoin de repos en ce moment pour ma part. Je me sens terriblement fatiguée. Mais je suis contente parce que cette année, pour Noël j’ai écrit des cartes et offert des cadeaux à des personnes que j’aime, mais à plus d’êtres que d’habitude. Peut-être parce que cette période est difficile pour pas mal de monde ? Par amour pour eux alors que les autres années l’idée ne m’avait pas traversé l’esprit ? Pourquoi ? J’ai senti dans mon cœur que je devais le faire alors je l’ai fait. Il m’arrive d’agir de façon irrationnelle. Cela m’est arrivé plusieurs fois avec mon Prince de Toujours. 🙂

    En tout cas je deviens plus forte. Je suis tes conseils de mon mieux aussi. J’ai encore du chemin à faire. J’aime énormément “The Originals”, cette série me renvoie à beaucoup de croyances que j’avais sur moi-même et dans ma relation aux autres aussi…

    Et puis, je me pose encore la question que tu as relevé lors de notre dernier échange : “Qu’est-ce qu’un mage pour toi ?” En fait, je n’en sais strictement rien. Cela reste une question sans réponse… J’ai beau creuser, je ne trouve rien.

    Je te remercie de l’attention que tu portes à mes messages. Je me ferai un véritable plaisir de lire tes livres. 😉

    Belle nuit et douce journée. Excellentes fêtes de fin d’année.

    Joyeux Noël et bonne année 2019. Je te le souhaite le meilleur pour ton évolution. Du courage, de la persévérance, de nouvelles découvertes, de belles rencontres, des joies immenses et de surmonter tes peines, d’être toujours accompagnée par ceux qui t’aiment, de devenir sans cesse plus sage et retrouve la perfection de ton être éternel. Que ton âme évolue au mieux, et fait attention à ce que tu désires. 😉

    Tu es une personne magnifique et je suis heureuse d’avoir trouvé ton blog sur mon chemin. Grâce à ton aide je me découvre de nouvelles capacités, mes forces (alors que je me croyais si faible depuis toute petite…), des êtres me retrouvant dans mes rêves, des enseignements inédits remettant en question ma vision du monde et me permettant ainsi d’avancer, de persévérer, de me dépasser encore plus, de relativiser quand ça va mal, de grandir de mon mieux également. Merci également à toute l’équipe qui t’accompagne. Elle est aussi sympathique que mes compagnons invisibles, des amours supportant mes mauvais côtés et mon ego qui se sous-estime sans cesse, son importance et son rôle dans cette incarnation. Je guéris mes plus vieilles blessures, je suis prête à de nouveaux défis. Je refuse de me laisser faire par ceux qui me détestent, par ceux qui m’indifférent (ou réciproquement), par ceux qui ne m’aiment pas. Parce que… à côté, je connais des êtres exceptionnels, incarnés ou non, toujours là pour moi. Tu fais partie des êtres importants pour moi (même si on ne s’est jamais vues en “vrai”) alors je t’écris merci du fond du cœur, merci infiniment pour qui tu es, ce que tu deviens, qui tu es de toute éternité.

    1. Spiritual Flower

      Bonjour Charline
      Merci pour ton message touchant. Et pour cette image que j’aime beaucoup.

      En effet, gardons en 2019 le courage de rester bien dans nos pompes, et la foi pour nous aimer soi meme.

      Bises

  3. Emilie

    Coucou Camille,

    Qu’est-ce que tu entends par “débloquer la bascule” ? Je comprends que tu as l’habitude de pratiquer la lucidité en rêves ce qui nécessite que tu sombres dans le sommeil. Est-ce que tu parles de conserver un état de conscience modifiée à l’état de veille ou s’agit-il d’autre chose ? Je trouve ton idée de partage différente de ce que tu offrais jusqu’à présent; comme si la frontière entre le rêve et la vie s’effaçait. J’ai toujours aimé cette citation  :”celui qui regarde à l’extérieur rêve, celui qui regarde à l’intérieur s’éveille”  (je crois que Jung l’a piqué aux anciens).

    Je te souhaite de très belles fêtes de fin d’année

    1. Spiritual Flower

      Coucou Emilie,
      Je trouve cette citation très jolie.
      Même si nous avons du mal à le concevoir, la frontière est en réalité illusoire.
      Après tout dépend comment nous la vivons,
      Meilleurs voeux à toi aussi ! Profite bien
      Bises

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