La veille au soir, je m’étais couchée plus tard que d’habitude. La reprise du travail était contraignante dans le sens où je n’avais plus vraiment le temps ni d’écrire, ni de peindre. Malgré tout, je voulais poster un article écrit rapidement dans les métros et grâce à toutes ces minutes grattées tout au long de la journée.
Je me couchais finalement, avec presque deux heures de retard sur l’horaire conventionnelle. J’étais tellement claquée qu’en lâchant prise, ma conscience se retrouva facilement dans les entre-deux en train de léviter.
Je devais la jouer fine, car tout étant très instable, le moindre faux pas, reniflement trop fort, bouche sèche ou salive avalée, me faisait automatiquement rebasculer dans mon corps physique.
Je poussai sans cesse ma conscience à avancer, à se poser de l’autre côté, et lorsque mon taux vibratoire me permit des appels, je sondais tout ce qu’il y avait autour de moi.
Ces derniers temps, j’essayais d’être attentive dans l’astral. Mes guides m’avaient demandé de prêter attention à la présence des êtres qui « meublaient » le paysage et de chercher le contact, de ne pas hésiter à lancer la conversation pour comprendre la raison de leur présence à mes côtés.
Je me rapprochais de la première boule d’énergie. J’étais dans un tel entre-deux sombre que c’était comme si je me retrouvai dans un cylindre de quelques mètres de diamètre tout en ressentant une forte présence dans les parages. Je la percevais sans pour autant la voir. Être à ses côtés me fit immédiatement beaucoup de bien. C’était comme si elle densifiait les couches de mon corps et rassemblait toutes mes énergies qui n’arrivait pas à se stabiliser dans la dimension.
– Oh ! Mais tu es quoi ?…
– » … Scorpion… », répondit l’énergie en se faufilant furtivement, « tu avais besoin de mes énergies pour piquer » (ou attaquer, un truc du genre).
– Scorpion ? Je connais un scorpion ? Et tu ne me fais pas de mal ? Tu ne m’attaques pas ? Rah c est cool !…
En relevant les yeux, le ciel bleu se modula sur les parois du cylindre sombre qui se dissipa rapidement. C’était le signe d’une transmutation énergétique.
– Oh ! Tu m’as aidée ! Ça a tout transmuté ! Grâce à toi, le ciel est enfin réapparut dans ma dimension ! Merci beaucoup pour ton aide précieuse !!
J’étais contente. L’air autour de moi avait changé, la vibration s’était allégée et tout était redevenu agréable à vivre.
Ensuite, plusieurs aller-retours de conscience me propulsèrent au milieu de scènes déjà vécues il y a longtemps, au moins 5 ou 10 ans en arrière.
Les situations se reproduisaient avec une telle similitude, que je tiquai. Tout ça s’était déjà produit, j’en mettais ma main à couper. Tout ce qui s’enchainait ne menait qu’à une seule et unique chose, Flammette chérie, alors j’anticipai chaque situation avec joie et amusement d’autant plus chaque évènement se reflétait dans ma mémoire avant qu’il n’arrive.
Mon désir d’aller plus vite que la musique bousculait le déroulement qui affluait dans ma conscience en amont. Tout le fil se déroulait comme des souvenirs passés qui ressurgissaient de nulle part, comme des flashs de pixels débloqués où l’on sait déjà tout ce qui allait se passer.
A peine les êtres croisés, je leur racontais que c’était la deuxième fois que nous revivions la situation, comme avec mon oncle avec qui j’avais fait un pari lors de notre entre-incarnation, avant de revenir sur terre. Nous nous étions croisés dans une dimension d’entre-deux et nous avions lancé ce fameux pari.
« un jour, je reviendrai te voir, lui avais-je dit la première fois, et ce jour là, je me rappelais de mes mots aujourd’hui. Nous réécrirons le passé et toute cet entrevue. Je me souviendrai de toi, de comment tu es et de cet instant que nous partageons. Je te jure que j’y arriverai. Aujourd’hui, je ne me rappellerai de rien, mais je reviendrai te voir. Et ce jour, tu sauras… Fais-moi confiance, j’y arriverai. Je trouverai un moyen de revenir avec ma mémoire d’activée. »
En arrivant dans la dimension d’entre-deux, je revis mon oncle avec le même corps de l’époque, celui d’un espèce de vieux sage rabougri, différent de celui qu’il avait actuellement. Je m’élançai vers lui, joyeuse en m’esclaffant.
Mes rires résonnèrent dans la pièce tandis que le pixel finissait de se télécharger dans ma conscience. Je revoyais tout, les gestes, les corps, les mots.
-Tonton ! Le même corps que la fois dernière ! Alors ?! Qu’est-ce que je t’avais dit ?! Je te l’avais dit, hein ? Tu t’en rappelles ? Moi je me rappelle de toi !… Comme promis, me voilà ! et avec ma mémoire d’active !
Il me regarda et souris. Oui, il se rappelait.
Le jeu prit fin. En le voyant passer à autre chose et reprendre ses sujets avec un autre être, je réalisais que ce pari n’avait eu uniquement pour but que de me motiver à récupérer une part de ma mémoire, pour me pousser à atteindre cet objectif parce que j’avais un côté fière et sûre de moi. Ce pari m’avait poussée dans mes retranchements pour dépasser la barrière du voile de l’oubli suite à l’incarnation terrestre. Le terrible voile de l’oubli que je vivais terriblement mal tant je me sentais bloquée dans l’astral.
Aujourd’hui, en réussissant ce pari, j’avais gagné une petite étape. Je n’avais pas récupéré toutes mes mémoires, mais elles s’activaient doucement et se réveillaient les unes après les autres.
Tandis que mon oncle vaqua à ses occupations, un pan de mur attira soudainement mon regard. Un tableau y était accroché, un tableau d’une fusion de brins d’ADN, d’un œuf scindé en deux et fusionnant dans des énergies noires et sombres. Mon oeuf. Nous étions un oeuf sombre et pourtant j’avais basculé dans la lumière depuis peu de vies. Pourquoi ne se voyait-elle pas sur le tableau ? Cela dit, nos énergies se mariaient à merveilles. Cette peinture était une osmose parfaite de deux puissances sombres magnifiques. J’y reconnaissais autant ma furie sombre que Flammette chérie.
– Je… je… je reconnais ce tableau… C’est nous… c’est nous, dis-je troublée en apposant ma main dessus. C’est toi que je viens chercher aujourd’hui… C’est toi que je viens voir…
Un bruit me fit tourner la tête. Un clochard était assis là, avachi contre un mur. Il semblait un peu dérangé, instable psychologiquement. Cela dit, il n’était pas méchant ni ne voulait aucun mal. Lorsque je l’ai abordé, il m’invita à continuer ma route sur le chemin qui apparut à ma gauche. Il me précisa que ce que je voulais se trouvait là-bas.
A peine les talons tournés, un nouveau pixel mémoriel remonta à moi. Je stoppai immédiatement mon avancée, les yeux dans le vide accaparée par la vision. Je reverrai ce clochard sur le bord de la route, au bout du chemin, et je tiquerai parce que je réaliserai alors que c’était lui que je cherchai depuis le début. Lui qui se cachait sous l’apparence du clochard depuis le début. Lentement, je me retournai sur mes pas et ne le lâchai plus du regard.
– « Allez, va-t-en !!! dit-il en s’agitant, Allez !! Va là-bas, c’est là-bas que tu veux aller ! »
– …Je sais qui tu es. On va se revoir là-bas, n’est-ce pas ?
– « Allez, allez !! Ne reste pas là ! Pourquoi tu me regardes ? Regarde, je suis moche ! Je suis sale ! Je pue ! pourquoi tu t’intéressais à un homme comme moi ?!! »
Je restai plantée là, à un mètre de lui, immobile comme un rock.
– « Ce n’est pas moi que tu veux », s’écriait-il avec des grands gestes de bras en cherchant à me faire peur.
– … Si. C’est toi.
– « Quoi moi ?… quoi moi !? Mais non regarde-moi ! Tu ne veux pas un moche ! Tu n’aimes pas les hommes moches ! Tu ne veux pas un pouilleux comme moi, regarde mes pieds !! regarde ! Je ne suis pas pour toi ! » fit-il en me donnant quelques petits coups de talons alors qu’il s’était rallongé en vrac au sol comme un SDF en détresse, « Va-t-en, va-t-en ! »
– J’m’en fous que tu sois crade. Ce n’est pas même pas ton corps, alors qu’est-ce que j’m’en tape.
– « Qu’est-ce qu’un mec comme moi ferait avec toi ?! » fit-il d’un dernier coup, frustré.
Mes yeux s’étrécirent à leur maximum.
– … Je sais. (ndlr je sais qui tu es)
Il plongea ses prunelles dans les miennes sous un silence de plomb, puis voyant que je comptais camper devant lui jusqu’à temps qu’il craque, il reprit son corps. Il se métamorphosa en un grand et beau blondinet, aux traits élancés et saillants. Il était beau comme un cœur, presque comme je m’attendais à le voir.
Tout sourire, rempli de malice, il se rapprocha, baissa de son grand gabarit et vint pour me saluer comme la coutume l »exigeait entre nous à chaque fois qu’on se croisait.
– Alors, tu es beau comme tout, bien sûr que je le savais ! Franchement !… Quelle idée tu as eu ?!
Mes yeux roulèrent au ciel tandis que sa joue caressa intimement la mienne en signe affectueux. La vision reprit de plus belle et finit de se télécharger dans ma conscience. La fin me fit tressaillir. Les yeux angoissés, mes mains accrochèrent soudainement son pull comme un chaton apeuré.
– … au bout du chemin, ils étaient là aussi… si je vais là-bas, ils me retrouveront… Ils voudront me manipuler et m’utiliser pour se servir de moi… En fait, c’est moi qu’ils veulent, … n’est-ce pas ?…
Je me cramponnai à lui désespérée. La simple idée d’être la cible de clans et d’énergies malsaines et vicieuses me faisaient froid dans le dos. Cela voulait dire que je ne serai jamais tranquille et traquée comme un chien dans l’astral. A la base, je pensais naïvement que vu sa puissance et son statut, c’était plus lui qui attirait les convoitises. Cela dit, je comprenais aujourd’hui pourquoi j’avais besoin d’une telle force à mes côtés pour me défendre. Il fallait voir ce que je me payais à côté en contre-partie de mes accès dans l’astral.
– C’est ça, hein ?… C’est moi qu’ils veulent ?…, murmurai-je d’une voix tremblotante, pas loin de pleurer, ne voyant pas comment j’allais pouvoir leur échapper.
Je me voyais déjà finie comme un rat de laboratoire comme certains avaient déjà tenté de faire dans l’astral.
– « Mh, fit-il l’oeil rond et pétillant, « Je ne voudrai pas qu’on te fasse du mal » rajouta-t-il avec un sourire à double tranchant.
Pour lui, tout ceux qui m’attaquaient n’étaient une formalité presque insignifiante à traiter, une affaire dont je n’avais absolument pas à me soucier tellement que l’issue était une évidence. Son sourire ressemblait au mien lorsque ma furie sombre ressortait, sauf que le sien était pire parce qu’il ne me révélait pas l’ampleur de son sombre pour ne pas me terroriser. Lui comme moi le savions bien et ça m’allait très bien comme ça.
A voir son sourire d’un joueur un peu fou, je ne savais plus qui plaindre. Moi, ou mes ennemis. Je repensais à tout ceux qui le fuyaient comme de la peste dans l’astral alors même qu’il ne levait pas le petit doigt. Je n’arrivais pas à imaginer le sort des vilains qui s’en prendrait à sa chère et tendre (et patiente et gentille et mielleuse qui ne râle jamais). Je vous jure, pendant un quart de seconde, je ressentais presque de la pitié. Et puis sachant ce que les méchants voulaient faire de moi, finalement, que Flammette chérie aille « se dégourdir les jambes », un peu, ça va lui faire du bien, ça lui mettra un semblant de piquant dans sa journée, voilà.
Il me tira par le bras jusqu’à s’affaler dans le canapé, puis m’ordonna d’une voix exigeante et coquine :
– « Allez », fit-il impatient tout en tirant le coin de ma veste, « enlève-ça. »
Son côté enjoué au fort caractère me surprit, mais ne me déplaisait pas. D’ordinaire, j’étais celle qui ordonnait, j’étais celle qui exigeait. Le voir demander des moments intimes était tout simplement exquis, presque jouissif. Il osait m’ordonner comme je le faisais avec lui et j’aimais ça. Le voir prendre les devants et anticiper nos envies à tous les deux me plaisait. Il savait ce que je voulais et le voulais aussi.
Je m’exécutai sans discuter, mon surplus de vêtement fut jeté par terre en deux-deux. Une jambe bascula à califourchon et je m’installai confortablement. Mon dieu, ça allait être hot. J’avais faim. Et lui aussi.
Au moment où mes hanches se posèrent sur lui, ma conscience fit un aller-retour dans une dimension d’entre-deux, à nouveau vers une paralysie du sommeil.
Oh merde !! Putain de merde !!! Je voulais croquer à mort !! J’y étais presque !!! Il était là sous mon nez !!! Raghhhh
Je galérai à nouveau de longues minutes pour rebasculer. Nous avions des dossiers à voir en priorité, et je comptais bien lui en parler dès que mon esprit me le permettrait. Et là, j’avais enfin un créneau et toute ma conscience humaine qui tournait à plein régime.
– Viens [X], viens me voir, je viens pour toi, je t’accueille !
Le temps que mon corps n’augmente la densité et se cale sur ses énergies de l’ombre, et il se manifesta dès que j’atteignis un stade propice pour lui. Mon corps volait toujours en rythme avec un vitesse de chakra nettement supérieur avec laquelle je tournais habituellement, alors du coup, j’essayais de lâcher prise et de rester dans l’accueil. Je n’avais pas encore atterri dans la dimension, alors tout était particulièrement fragile.
– « …. suis là…… je suis là…. » répondit une voix qui rôdait et que j’entendais suivant les rotations de flux énergétiques.
Lorsque ma vitesse de rotation se calibra enfin dans la zone, je sortis du flux et atterris au sol, non sans difficulté. Je respirai fort et je devais m’ancrer et m’adapter au poids de ce monde.
– « Camille, je suis là, avec toi…. Camille…. Je suis là, je suis toujours avec toi. »
Il mit une lumière tamisée dans le monde sombre et il prit un corps d’un jeune homme dynamique. Il s’approcha de moi et je lançai aussitôt la conversation sans perdre une seconde. Je ne savais pas combien de temps j’allais pouvoir tenir à cette fréquence vibratoire qui était plus dense que d’habitude. Je devais être avec sa part divine plus unifiée. Plus les énergies se densifiait et plus j’accédais à une part plus grande de ses énergies.
– Ah !… Bon… Et ta conscience humaine, c’est quoi son prénom dans cette vie ? Parce que ce n’est pas [X] en fait, n’est ce pas ?
– « Ah… Hum, fit-il d’un hochement de tête en signe d’assentiment,… [Y]. »
– [Y] ?… Ah oui, c’est vrai, je m’en souviens maintenant (*un pixel de mémoire remonta soudainement*). Bon, ok, et il se passe quoi en ce moment avec [Y] ? Tu comptes toujours venir comme tu me l’as promis ?
– « Hum… tout est un peu compliqué ces derniers temps… », fit-il ‘en s’asseyant sur un rebord en prenant une mine renfrognée.
– J’en étais sûre, putain… ! Dès que je n’arrive pas à l’atteindre, il s’passe un truc ! Ca fait plus de trois mois qu’on s’est pas capté en direct !! Tu vois, je le savais !… Je me disais que y’avait un truc pas net ! Dès que j’ai le dos tourné, y’a un problème ! C’est pas possible ça !… C’est quoi encore le problème ce coup-ci ?!…. Mais dis-lui, putain !! Ch’sais pas.. parle-lui, toi ! Explique-lui. Dis-lui que je suis là, merde !
– « … A cause de cette femme…Il ne me laisse plus l’approcher… Il ne veut plus m’écouter. Il ne veut plus rien savoir pour l’instant »
– Nan-mais-tu-t’fous-d’ma-gueule ?!!! Parce que tu crois que Elle (ma part divine), elle m’a laissée le choix, à moi, hier ? Elle m’a soumis comme une merde ! Fais pareil, putain ! Et avec ta puissance, va pas m’faire croire que tu n’en es pas capable ! … Mais il le sait au moins que je suis là pour lui, et que je l’attends ?
– « Je lui parle de toi, oui, de temps en temps, par ci, par là. Je lui raconte des petites choses sur toi. Mais là, depuis qu’il y a A. , il n’arrive plus à penser. Il ne veut plus entendre un mot de toi. »
– Ah cette pétasse d’A. ! Je sais, ouais !… Je l’ai vu en rêve !! On m’a prévenue le mois dernier, mais je voulais pas y croire ! Putain, c’est toujours à cause d’une gonzesse… On risque de ne pas arriver à se retrouver à cause d’une meuf ! J’hallucine ! Il choisit d’être avec une meuf plutôt que de vivre la réunion avec son bout d’oeuf…
– « Elle ne veut pas le lâcher, je ne l’aime pas, je n’aime pas comment elle s’accroche à lui, mais il n’arrive pas à s’en séparer. Tu vois, regarde comment elle fait avec lui », fit-il de ses mains métamorphosées en mains de femme.
Il vint planter ses ongles cruellement et profondément dans le bas de mon dos en le retenant depuis le sol, assise écroulée comme une femme suppliante.
– AÏEUUH !!
– « Tu vois ? C’est ce qu’il ressent, mais il arrive pas à arrêter la relation et la quitter. »
– Mais jette-la putain !! Comment il peut supporter un truc pareil ?!!
Il prit un air troublé.
– Je te préviens, [X], tu sais que je supporte très mal les trahisons. Encore moins venant de toi. Je ne te laisserai pas passer ça. Tu m’as promis et tu vas t’y tenir. Si tu n’es pas là quand tu m’as dit que tu viendrais, je te le ferai bouffer pour tout ce que tu m’as fait subir ces dernières années. S’il ne veut plus de moi, il fallait réfléchir avant, quand j’ai essayé de me barrer 3 fois déjà et que tu m’as retenue. C’est toi qui a voulu que je reste ! Et maintenant, il arrive pas à quitter une pétasse qui le retient et il refuse de me voir ? Nan mais il se fout de ma gueule ?! Jusqu’où je vais devoir remonter dans la Hiérarchie pour qu’il accepte l’Appel ? Jusqu’à La Mère encore ? Je vais finir par le retrouver juste pour lui péter la gueule tellement qu’il commence à me faire chier !!
D’un coup vif, je rouvrais les yeux grands ouverts dans le lit. Mes narines fulminèrent. Il avait beau être 3h30 du matin, me voilà bien réveillée et gonflée à bloc. J’explosais de rage dans la chambre, à voix haute.
– Nan mais dégage cette meuf bordel, MERDE !! Rien à foutre de cette pétasse !! Rah putain, tu m’as dit que je pouvais faire du mal avec des attaques dans l’astral en utilisant l’égo, mais franchement, ne me tente pas !! Je vais m’en faire une brochette si elle dégage pas !!… Merde, rien à foutre, envoie-lui un avertissement. Pas une attaque, juste, préviens-la qu’elle est sur ma route et qu’elle s’accroche à quelque chose qu’elle ne devrait pas. « Chasse gardée pétasse ! », comment je meure d’envie de lui hurler dessus, j’te jure, je me retiens, c’est mal…! Je ne suis pas ce genre de nana vicieuse, mais toucher à ma réunion pour laquelle je me fais chier depuis plus de 8 ans dans l’astral, je ne vais pas laisser faire sans lever le petit doigt. Balance-lui juste un avertissement. Rappelle-leur que je suis là, c’est tout. *sifflote*
Un guide me répondit.
– « Il y aura un retour de bâton ».
– Un retour du bâton ?… UN RETOUR DU BATON ? Alors là, y’a pas intérêt !! Avec tout ce que je me paie déjà, je te jure que je n’ai pas intérêt à voir un seul de vos retours de bâton !! S’il est pas foutu d’agir, moi, je vais m’en occuper, tu vas voir comment je vais la faire voler moi !
– « Un avertissement, donc ».
– Avertissement seulement.
– « Il y aura un retour. »
– Balance-le merde !
15 minutes plus tard, une voix masculine parvint de loin, très loin. Trois mots précis.
– « Ferme. Ta. Gueule. »
Mon pied bougea nerveusement et mes humeurs vacillèrent. Je savais qui me répondait. C’était lui.
– « ferme.ta-gueule. » , repétai-je en hochant la tête sur l’oreiller, Et ben… je vois qu’on a le même caractère de chiotte… … Bon… puisque tu le prends comme ça, ça viendra de plus haut. Beaucoup plus haut et tu seras obligé d’écouter… Je vais aller gueuler là-haut, crois moi, ça va chier. Tout le monde va m’entendre. Nan mais je vais pas laisser une pétasse me faire foirer ma réunion !!… A moins que tu choisisses délibérément de refuser la réunion, je vais pas me gêner !… Tu as encore un peu de temps, remarque. Jusqu’à telle date… Après, c’est moi qui m’en occupe et qui te botte le cul au passage pour te faire payer tout les ascenseurs émotionnels que je me paie à cause de toi. Et franchement, entre nous, je te l’dis, il vaudrait mieux que ce soit toi qui gère, parce que moi, j’y prendrai un plaisir beaucoup trop sadique. Par contre, si tu veux de l’aide et que tu me demandes de m’en occuper, j’accepterai avec grand plaisir. Un Très grand plaisir. A toi de voir, tu m’dis, hein ! Tu sais comment me joindre si tu as besoin d’aide ! Nan mais n’hésite sur-tout pas ! Je suis à ta disposition !
*soupire*
… Après tout le mal que je me donne pour te retrouver, pour te prouver que je suis là… Petit con… Tout ça à cause d’une pétasse qui refuse d’accepter son choix.
Cam, maitrise tes énergies, maitrise tes énergies…. Ooooommmmmmm
* * *
Le lendemain, entre midi et deux, sur le chemin du retour de la cantine, ma furie sombre se réveilla. Je savais reconnaitre la lueur dans mes yeux sans même les voir. Je la sentais s’immiscer en moi comme un fil maigre qui remontait des abysses. Mon sourire vicieux apparut de nulle part et avec, une petite pensée.
– Allons dire bonjour à cette meuf.
Mon sourire s’élargit encore d’un cran en ouvrant les portes astrales tout en marchant dans la rue.
– Je vais la saluer comme il se doit après tout. C’est important qu’elle sache que j’existe, non ? Il ne lui a peut-être rien dit sur nos accès médiumniques à tous les deux, ce petit cachotier. Mais comme elle le fait chier et qu’il a mal, je ne vais pas me gêner pour lui faire un petit coucou. Après tout, on n’est pas sensé se soutenir quand l’un a un problème, si ?… *sifflote*
Une voix se dressa sur mes accès. J’avais tracé la ligne directive des flux, je me préparais à passer la porte quand mon guide se manifesta au quart de tour.
-« Camille, n’agis pas. Il s’en occupe. Il va gérer ça lui-même, à son rythme. »
– Hum….
– « Laisse-le s’en occuper. Il prend ce problème en mains, d’accord ? »
– Bien. Je lui laisse les délais impartis.
– « Il va le gérer, d’accord ? Laisse-le faire. »
– Bien. Soit. C’est mieux ainsi.
Je fermis les accès tout en rentrant dans le tourniquet de l’immeuble. La réponse me satisfaisait pleinement, je n’avais donc plus aucune raison de m’en préoccuper.
Je ne pouvais pas entendre de choses qui ne me fassent plus plaisir. Parce qu’honnêtement, je n’avais pas du tout envie de rencontrer ce type de problème et je n’avais pas du tout envie d’avoir à agir dans l’astral en ce sens.
Je détestais les histoires de meufs, et je détestais avoir à lancer des avertissements. Et je ne pourrai jamais faire plus que de me plier à la volonté de Flammette Chérie. S’il voulait cette réunion, je me battrais, mais s’il faisait un choix différent, je m’y plierais… Pourquoi ? Par amour.
Refuser de me parler, n’est pas refuser la réunion. Alors, en attendant, je vais jouer les cartes que j’ai en mains en espérant que jamais nous n’arrivons à tel revirement.
Je ne souhaite pas ça pour moi. Pas après tout ce que j’ai fait. Voir mon bonheur glisser entre mes doigts, pour l’instant, je ne souhaite même pas l’imaginer. Je vais voir ce que je peux faire là-haut, pour lui, et pour nous.
*soupire*
– Jusqu’au bout, lui, il m’en fera bouffer. Jusqu’au bout…
Bonsoir Camille,
Je voulais te remercier pour ton dernier message il m a éclairé. Samael ne melaisse pas le chox je dois continuer dans la voie sombre.En fait , j ai plus peur des conséquences de cette magie pour sur moi mais sur mes chattes Lilith et chipie. Je souhaiterais simplement vivre en paix avec elles. Je te dis pas que mon côté sombre n’existe plus mais je l utilise nettement moins. Actuellement je fais appel a la vierge marie pour protéger et guérir mes chattes en cas de problèmes. Et puis les batailles continuelles pour le pouvoir ne m attirent plus .Que me conseilles tu? Bises
Non sur moi mais sur mes chattes désolé pour l erreur
Bonjour Alexandre,
Tu sais, d’ordinaire, je n’ai jamais eu affaire à me soucier de ce genre de choses dans mon environnement astral, moi je délègue à mes gardiens.
Alors pour te conseiller, je te dirai de suivre tes intuitions, tout simplement.
Bises
Hello Camille,
Juste ciel ! Tu as failli piétiner l’ego de ton cher et tendre … ça s’fait pas
Bonjour Emilie,
*sifflote*
Je ne vois pas de quoi tu parles ! 😉
Bises !