Mon ange sombre apparut peu avant le retour dans ma chambre. J’étais encore en sortie de rêves, dans un entre-deux. La zone dimensionnelle était neutre. Sa forme humanoïde m’interpella sans préavis.
– « Tu peux changer de société si tu le souhaites, tu n’es pas forcée de rester. », me dit-il de but en blanc.
– Je sais, répondis-je sourcil relevé, sous-entendu « nan mais de quoi je me mêle ? ».
– « Rien ne t’oblige à rester et travailler pour eux. Tu peux partir et t’engager là où tu voudras. Si tu cherches, tu trouveras toujours sur ta route des sociétés intéressées par ton profil atypique. Rien qu’à la troisième tentative, une société te sélectionnera et acceptera de te rencontrer. Ils aimeront ce que tu proposes et voudront travailler avec toi. Ils te proposeront un contrat, tu pourras l’accepter et signer. Et cela ne changera rien pour toi, partir n’impactera en rien la réalisation de tes objectifs personnels. »
-Merci Sammaël de me rappeler que je suis libre. C’est gentil de ta part. J’avais besoin de l’entendre. Gabriel me l’avait dit aussi il y a longtemps. Pour l’instant, mon choix est clair. Et j’aime bien les gens dans l’équipe que j’ai rencontrés. J’aimerai donner une chance d’aller au bout. Je suis une femme entière Sammaël, tu le sais. Quand je m’engage, je tiens parole. Mais merci de me rappeler que même dans le travail, je suis et resterai à jamais libre d’aller exactement là où j’ai envie. Pour l’instant, je ne vais nulle part, je suis là où je choisis d’être. C’est ce que je veux.
Il n’ajouta rien de plus et la dimension s’évapora.
Au réveil, je soupirai. Mes guides avaient l’art et la manière de m’accompagner. Il savait combien il était important pour moi d’être passionnée et impliquée dans mon travail. En discutant de l’épanouissement professionnel avec des amis, on a trouvé deux catégories de personnes.
– Les personnes qui n’ont pas besoin de s’épanouir au travail car se satisfaire du foyer leur suffit.
-Les personnes pour qui l’épanouissement au travail impacte l’équilibre au foyer, même si ce dernier est parfaitement heureux.
Je fais partie de cette deuxième catégorie. J’ai besoin de me sentir exister à travers ma situation professionnelle. Cela ne veut pas dire prendre de la place, mais simplement faire ce qui me nourrit intérieurement et qui a du sens dans mon évolution. Par exemple, même si dans ma vie personnelle tout va bien, je ne serai jamais satisfaite si je ne m’accomplis pas professionnellement parlant. J’ai donc des objectifs en terme de réalisation matérielle. Et il ne faut pas confondre « réalisation matérielle » et « devenir riche ».
Souvent, les gens pensent que réussir, c’est gagner de l’argent. Non. Réussir, c’est par rapport à nos objectifs personnels de réussite. Par exemple, si je grimpe l’échelle sociale sans réaliser des projets qui ont du sens, pour moi, cela n’a pas de valeur. Et je perds toute motivation de me lever le matin. Par contre, mettez-moi sous le nez un projet porteur de sens, alors là, ce n’est plus le même feu en moi. Pognon ou pas pognon, on y va.
Je réfléchis beaucoup en ce moment à trouver une faille dans le système pour mélanger les forces brutes en moi tout en verrouillant les valeurs qui me tiennent à coeur. Je ne me pose plus la question à pourquoi je suis sur Terre, ou comment trouver ma place. Ma place, je l’ai. Ma place est ce que je décide qu’elle soit. C’est donc à moi de la créer comme j’en ai envie, et mes guides me rappellent régulièrement que je peux entreprendre tout ce que j’ai envie.
On pense que c’est la société qui nous contraint à être, c’est à la fois vrai et faux. Les guides se fichent en réalité de bien des choses dans notre monde physique. Par contre, ce qui compte, et surtout pour les Anges sombres, c’est de retrouver en soi la puissance du Verbe. En somme, il s’agit là de notre capacité à incarner notre action en accord avec nos choix tout en transcendant les contraintes assujetties à l’Ego.
Le choix n’appartient pas aux guides, ni à quiconque hormis nous-même. Nous sommes libre de faire notre route comme bon nous semble. Ils donnent simplement des clés en chemin pour faire en sorte que notre puissance soit épurée, et qu’on apprenne au fur et à mesure de notre avancée à incarner nos énergies au-delà des limites de notre égo.
L’enfermement de l’égo est un leurre. Il est à la fois une remise en question et un garde-fou.
Pour être même honnête, je me sens davantage libre sur Terre que je ne le suis une fois en sortie de corps dans l’astral. J’ai beau râler sans arrêt d’être sur cette fichue Terre, je dois bien admettre que sous certains aspects, je suis plus peinard ici que je ne le suis de l’autre côté. Au final, je dirais presque que je me sens en vacances le Jour ici. Peut-être parce qu’ici, mes choix n’impactent qu’un cercle très restreint de phénomènes. Pourquoi faut-il que de l’autre côté, tout prenne des ampleurs phénoménales ? A croire que les guides aiment qu’on fasse le show une fois dans l’astral.
Plus sérieusement. L’égo se sent très vite oppressé par les codes de la société. Les anges sombres nous rappellent alors que nous sommes et resterons à jamais libre de suivre notre volonté. Il ne faut pas avoir peur de vouloir être épanoui, et de chercher jusqu’à temps que notre choix corresponde à ce que nous voulons.
Nous avons le droit de chercher, le monde n’est pas figé. Moi aussi j’ai des peurs. J’ai changé de voie professionnelle, j’ai tout plaqué de mon ancienne vie pour tout donner dans une autre. Cela remet en question bien des aspects en moi. On se questionne sans arrêt sur nos capacités à apprendre et à évoluer. Car si on évolue, c’est dans un but précis. L’évolution de l’espèce se fait pour répondre à un besoin. La plupart du temps, nous cherchons l’évolution sans comprendre que cela répond à un besoin précis en soi.
La Société se fiche du besoin initial. Elle est capitaliste et a besoin d’être entretenue pour continuer à exister. Ce n’est donc pas elle qui va concrètement vous encourager dans cette voie. Par contre, comprendre ce besoin qui sommeille en vous, c’est comprendre là où se trouve votre épanouissement personnel. Même si le comprendre ne résoudra pas comme par magie tous vos problèmes, ce n’est pas un shortcut vers la solution miracle. Mais cela permet de se sentir en paix par rapport à qui on est, car petit à petit, on apprend à s’accepter comme on est. Au final, l’objectif étant d’exprimer notre pleine puissance, et ce, en dépit de toutes les problématiques rencontrées en route.
Qu’est-ce qui est un problème ? Et qu’est-ce qui peut être outrepassé ?
Qu’est-ce que cela signifie pour vous être libre d’être ?
Pour vous donner un exemple concret, je ne me sentais pas libre de pouvoir jouir de mon propre corps comme je voulais. Mes problèmes de genoux depuis plusieurs années s’étant aggravés l’année dernière, j’ai passé presque 1 an en rééducation. Je commence enfin à voir le bout après beaucoup de travail et d’investissement personnel. Beaucoup d’efforts, de frustrations, de réajustements et d’exercices, de plannings revus et un sport réagencé comme un bébé de 3 ans. Il y avait tant de choses que je ne pouvais plus faire. Maintenant, on pourrait dire que j’ai récupéré 60-70% de mes capacités physiques. Et je partais de loin. Je ne pouvais plus plier mes jambes, la marche était pénible, les escaliers douloureux, et je vous passe tous les trucs bêtes du quotidien qui m’étaient difficilement réalisables.
Me sentir libre, c’est de sentir à quel point j’étais limitée et combien j’ai dû me dépasser pour retrouver une mobilité physique. Ma kiné pense qu’il y a de fortes probabilités pour que je garde des séquelles au vue des traumas subis. Peut-être. Ou peut-être pas. Je ne veux pas me fier à ce que l’on me dit, mais à simplement donner à mon corps une chance de pouvoir guérir et devenir plus fort. D’abord je récupère le maximum et on verra ensuite si c’est le maximum atteignable. Step by step, je l’ai compris et assimilé maintenant. Je suis mon corps, j’apprends à l’écouter, à comprendre et accepter ses signaux et j’évolue avec lui.
Aujourd’hui, je me rappelle que j’ai la capacité de devenir plus forte après m’être blessée salement. Parce que oui, je suis entièrement responsable de mes blessures physiques. J’ai abusé et très mal géré ma pratique, et cela est parti en sucette. J’en assume pleinement les conséquences. Mais je ne regrette pas mon ingérence, mon ignorance et mon impulsivité passée. Parce que maintenant, je réalise que mon corps est une machine formidable qui subit beaucoup de choses, mais qui a le merveilleux pouvoir de guérir et de devenir plus fort. Je le vois maintenant à chaque séance de sport. Je progresse chaque jour un peu plus. Je ne sais pas si je pourrais à jamais encaisser à nouveau des entrainements hardcores comme je le faisais en chine pour des compétitions de Kungfu. Cela, à mon avis, je dois en faire le deuil. Mais à ma grande surprise, ma dernière session de sport m’a laissé entrevoir la possibilité de refaire du kickboxing à plein régime. Encore quelques mois de renforcement, musculation et consolidation, et enfin la possibilité de me défouler sans surveiller le moindre millimètre de mes placements. Retrouver la vraie liberté de mouvement. Voilà ce que je veux et ce dans quoi je m’investis tous les jours.
Liberté physique, liberté mentale, cela revient au même au final. Ce sont les restrictions et enfermements qui conditionnent notre êtreté. Si certaines choses ne sont pas changeables du jour au lendemain, il convient malgré tout de se rappeler que nous avons tous le pouvoir de guérir et de devenir plus fort, quel que soit le traumatisme subi.
Devenir plus fort pour transformer ses limites en un simple facteur basique.
La liberté, c’est cela. C’est comprendre qu’un problème est un facteur. Maintenant, quel exercice dans votre vie ferez-vous pour devenir plus fort que le blocage ?