Accueillir les énergies de Gabriel chez soi

En pleine sortie de corps, j’oscillais dans ma chambre, entre le lit et le plafond, à moitié coincée dans un entre-deux désagréable.
Quand enfin je pris le contrôle sur mon corps et pus marcher sur les murs, il était temps de faire un appel.
J’avais dû mal à sortir de la mélasse de mes énergies, malgré tout, j’avais pas mal de choses à traiter avec mes guides. Qui appeler ?

– Gabriel ?!… Gabriel, tu m’entends ? J’aimerai te voir ! Tu peux venir ? J’aimerai discuter avec toi de certaines choses.

Le corps plaqué au plafond avec la tête et les cheveux pendants, je bondis au sol comme un insecte rampant sorti tout droit d’un film d’horreur. Je me remis debout aussi sec, puis parcourus l’appartement. Tout était très sombre. Il n’y avait aucune lumière, on n’y voyait presque rien, mais cela ne me dérangeait pas. J’avais l’habitude que mes univers soient ainsi. Il y régnait un silence de mort mais le lieu était parfaitement reconnaissable. La structure du logement astral était relativement similaire à celui dans lequel je vivais actuellement. Toutefois, il ne fallait pas compter sur moi pour être ancrée dans des dimensions lumineuses, même mes paliers intermédiaires n’étaient pas la tasse de thé du premier venu…

– Gabriel, tu es là ? demandai-je l’oreille collé derrière ma porte d’entrée.

Une présence se fit sentir. Je scrutai à travers l’oeil de boeuf son arrivée mais ne vis aucun corps se matérialiser. Soit. Après tout, avec lui, il fallait avoir la foi.
Je pris une belle inspiration avant d’ouvrir la porte en grand. Personne face à moi. Bizarre. Je passai alors une tête furtive pour scruter sur les côtés. Il était bien là le coquin, dans le coin sous une forme éthérée translucide.

– Gabriel, c’est bien toi !?

La bulle presque translucide prit la forme d’un être humain. C’était maintenant un homme, grand, qui me sourit pleinement. Je m’écartai aussitôt pour le laisser rentrer.

– Ah, mais oui, c’est bien toi ! Rentre, rentre !

En général, chez moi, il n’y avait pas de lumière depuis cet univers. Tout était opaque, avec dans l’air une certaine pression atmosphérique noire et ténébreuse. Les murs, les meubles, tout était en permanence plongé le noir, ce qui en disait long sur la nature de mes énergies.

Le problème avec mes univers intérieurs était que bon nombre d’entités et d’âmes avec lesquelles je travaillais n’étaient pas vraiment à l’aise avec ça. C’est souvent une problématique majeure quand on travaille avec différents pôles énergétiques. Pourquoi ? Parce que c’est sans arrêt une confrontation énergétique qui s’entrechoquait. Et selon la nature de chacun, les énergies s’impactent naturellement les unes contre les autres. Ce qui est alors déterminant, est l’ancrage de soi, de qui on est face à la puissance des forces qui nous entourent. Seulement, quand on est constamment entouré de guides, il faut aussi savoir mettre de l’eau dans son vin. Respecter l’entité signifie aussi prévoir un ajustement pour l’aider dans la rencontre énergétique et ainsi faciliter le partage.

A peine Gabriel passa-t-il le pas de porte que la lumière de l’entrée s’alluma alors d’elle-même, et la porte qui donnait sur le couloir menant aux chambres claqua d’elle-même d’un coup sec. J’avais préparé un petit sas d’accueil pour lui. Gabriel découvrit alors l’entrée de quelques mètres carrés qui donnait directement sur la pièce centrale au milieu de laquelle se trouvait le salon, sobre, sans extravagance, avec un canapé deux places, une table basse et un petit meuble télé.

– « Camille, tu m’as appelé, alors bien sûr, je viens te voir. »
– C’est gentil de venir. Rentre, rentre ! Je suis désolée, je t’accueille dans mes énergies, mais… euh… J’ai mis un peu de lumière dans la pièce d’accueil, Ce n’est pas terrible, mais je n’ai pas pu faire mieux. Euh… hm… je suis désolée, …. c’est un peu… euh… hm…
Il leva les yeux et scruta l’endroit. Un coup de tête sur la pièce centrale, puis un autre en direction de l’autre partie du logement caché derrière la porte du couloir fermée.
– « Sombre ? » finit-il ma phrase avec un sourire affectueux avant de reposer les yeux sur moi.
– … Oui ! Et encore, ici, c’est moins pire que derrière la porte. On peut changer de pièce si tu préfères et aller de l’autre côté, mais hm… Plus on s’enfonce dans l’appartement, plus la pression du sombre augmente vers mes profondeurs. Je ne pense pas que tu aimes. Je ne pense pas que tu seras à l’aise de l’autre côté, mais si tu préfères aller dans ma chambre pour discuter, on peut changer de pièce.
– « Hm… cela ira, merci. »
– J’essaie pourtant d’y mettre un peu de lumière quand on vient, j’en mets dans la pièce d’accueil pour temporiser avec le reste de mon sombre… mais je vois bien que le résultat est vraiment pas terrible… Désolée de ne pas avoir mieux en énergies lumineuses à t’offrir pour t’accueillir.

Il s’avança et prit place dans le canapé.
– « Ce n’est rien. De quoi souhaitais-tu me parler ? »
– Hm…

Il me vit soudainement froncer les sourcils, puis tourner la tête vers le plafond et regarder partout ailleurs, l’air pensive avec une petite moue de bébé caractéristique. De quoi voulais-je déjà parler avec Gabriel ? Pourquoi l’avais-je fait venir ?… J’avais pourtant un tas de sujets à voir avec lui, mais impossible de m’en rappeler sur le coup.

– Argh ! J’avais pourtant un truc en tête, j’te jure ! Mais ça me sort toujours du crâne au pire moment ! ça m’agace quand ça fait ça ! C’est toujours au moment de vous sortir les dossiers que mon cerveau flanche !!

Il me regarda et s’amusa en me voyant râler toute seule comme à mon habitude. Il rit doucettement. Décidément, mes anges gardiens connaissaient parfaitement mes problématiques mais ne s’en formalisaient aucunement. De toute manière, j’étais réputée dans tout l’astral pour râler et ne jamais être contente parce que tout était trop lent. Remarquez… quand eux aussi n’étaient pas contents, ils savaient très bien aussi le dire… En fait, je passais mon temps à me chamailler avec eux, et ce, à tous les niveaux de la hiérarchie. Pourquoi ? Parce qu’ils refusaient de voir parfois que leur système de communication ne fonctionnait pas, et j’étais parfois mise dans des situations plus que délicates.

Si l’humain avait du mal à évoluer, je voyais bien aussi que de l’autre côté, la guidance aussi. Je râlais beaucoup mais parfois, il fallait voir à quel point ils étaient des boulets… Des exemples, j’en avais à la pelle… des directives contradictoires ou incomplètes selon le guide qui lançait la demande de missions, des informations qui ne remontaient pas dans la hiérarchie avec des anges qui me disaient « ah bon ? il/ elle t’a dit ça ?… je n’étais pas au courant »… En fait, nous pensions que les anges et guides savaient tout, c’était faux. Je l’avais appris à mes dépends. D’où le fait que maintenant, je n’hésitais plus à faire un résumé détaillé quand je les avais en face de moi.

Chose que je fis ensuite à Gabriel, avant qu’il ne me réponde avec un très sérieux, « Ah ?… je ne le savais pas. » … Vous auriez vu ma tête… Gabriel est quand même mon Régent…
Sa réponse me fit évidemment râler à plein gaz, ce qu’il rétorqua par une expression de visage « et que veux-tu que j’y fasse ? Qu’attends-tu que je fasse ? »

Une chose était certaine, leur niveau de communication était toujours aussi pourrie. Si si… j’ose le dire ! M’en fous de ce qu’ils en pensent et croyez-moi, je n’hésite absolument pas à leur dire clairement en face.

Moralité, peu importe le guide que vous appelez, ne prenez jamais pour acquis le fait qu’il sache pourquoi vous le faites venir. Jamais.
Expliquez lui toujours la situation et faites lui un état des lieux. Toujours.
Peu importe son niveau de puissance, expliquez lui. Libre au guide aussi de télécharger/lire les données accumulées pour se mettre à jour.

A défaut de comprendre comment ils communiquent entre eux, nous avons le pouvoir de maitriser le niveau de communication que nous souhaitons avoir avec eux. Ne l’oubliez pas.

One comment

  1. Y’a pas de se crée…

    Brillant ce billet Camille…
    Belle plume !
    Cela suffira à mes lectures ici for Today.G à faire..Malgré la pluie de ce matin qui semblait vouloir arroser tout le week-end et nous clouer à l’intérieur,le soleil vient de se lever.

    5 eme accords toltèques:
    Ne te crois pas toi même

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