Le problème quand je vais dormir chez les autres, c’est quand d’autres personnes, que je ne côtoie pas ou peu, dorment sous le même toit. Alors, avant de m’endormir, une note d’appréhension m’envahit toujours. Avec mon amie, ça va, je me suis faite à ses énergies, mais avec les autres, un clash est plus que probable.
Alors, quand c’est sa maman qui dort chez elle, je grince des dents. Capter des choses sur mes potes, c’est une chose, capter sur leurs parents, c’en est une autre.Et ce fut bien malgré moi.
Lorsque je sortis de mon corps, et que j’atterris dans le salon à moitié vidé de son bordel et de ses meubles habituels, je tombais nez à nez avec elle qui entama la conversation. Bah merde alors. Ce qu’elle me montra la concernant, piqua mon intérêt. Parce que j’aimais bien comprendre ce qu’on me disait. J’aimais bien creuser et faire des liens, puis agir si nécessaire. Mais ce matin là, les allers-retours de conscience ne me permettaient pas d’entamer un quelconque travail de guérison. Parce que me connaissant, je pense que le sujet qu’elle avait mis sur le tapis aurait aboutit sur un appel de ma part pour l’aider à libérer les émotions et les mémoires qu’elles évoquaient. Seulement voilà, les horaires des uns et des autres me rapatrièrent sur le matelas du salon sans compromis. Soit. ça ne me dérangeait pas plus que ça. Le timing est ce qu’il est.
Une fois que tout le monde partit travailler, je pus me rendormir tranquillement. Oscillant dans les entre-deux depuis une heure déjà, il était évident que je retomberai lucide rapidement. Et très vite, ce fut le cas. Mon esprit se fit léger et flotta dans le logement. Je reconnus aussitôt le salon, son parquet et sa baie vitrée offrant un panoramique impressionnant. Il m’attira aussi sec. Je constatais avec surprise que ce n’était pas la ville qu’on surplombait mais une autre dimension dominée par une technologie beaucoup plus avancée. J’avais le choix. Soit je traversais la fenêtre et sautais dans le vide pour la visiter cet univers et en découvrir les spécificités technologiques et magiques, soit je profitais de cette opportunité pour passer des appels. Comme d’habitude, le choix était rude. Je tiquais. Dommage pour cette zone mais j’ai trop de choses à voir aujourd’hui.
Je me retournais et quittais le salon. Du bruit apparaissait dans mon dos, et j’avais de plus en plus de mal à me stabiliser vibratoirement ici. Je devais quitter cette pièce à vitesse grand V pour me poser dans une autre pièce de l’appartement et utiliser une porte comme sas dimensionnel. J’étais en train de refermer la porte du salon quand, soudainement, je pris conscience que je ne voulais plus fuir. En levant les yeux sur la porte que je refermais, des personnes avaient déboulé à travers la porte fenêtre qui donnait sur le balcon et qui s’ouvrit pour les recevoir. Elles étaient bruyantes et semblaient entretenir une conversation animée. Et puis, je vis ces plumes débouler elles aussi dans l’ouverture. Je les reconnaissais parfaitement. Ah ! Des anges ! Qu’est-ce qu’ils foutent là !?
Je rouvris la porte du couloir en grand et accourus vers eux. Les plumes se métamorphosèrent à la seconde où elles pénétrèrent dans le salon. Il y en avait un peu moins d’une dizaine qui m’encerclèrent sommairement.
– Mais vous êtes tous des Anges ?… Pourquoi vous venez pour moi ? Il se passe quoi ?
Ils me scrutèrent tous du regard. L’un d’eux s’approcha de moi et commença une annonce solennelle.
– « Au fil du temps, tu as réuni toutes les qualités primordiales mises à disposition par la Source de Vie en tant qu’être incarné : le Savoir, la connaissance de la création ; la Sagesse, (….) ; le Négo, (…)
– Le quoi ? … L’égo ?
Il plissa les yeux face à mon interrogation, et me reprit.
– « Le Négo, (…)
Je les regardai, impassible. Ils continuèrent à énumérer les qualités représentant les fondamentaux de la Source sans que je m’en préoccupe. A vrai dire, je le savais déjà au fond de moi. Les entendre, me berçait tout simplement. Je ne fis absoluement pas attention aux autres énumérations. Je souriais doucement. C’était ainsi, et je n’avais rien à redire. La Source était en moi, et aujourd’hui, c’était comme si j’avais toujours su que j’avais tout en moi.
– » Et le don aux autres, la capacité à aider ton prochain. » , conclut-il.
– Huhum…, acquiesçai-je en commençant à détourner mon attention.
Oui, cet être là, m’attirait comme une mouche. Cet Ange là qui me regardait avec ses yeux de biche depuis le canapé, confortablement installé à côté d’un de ses compères. Je le rejoignis sans me préoccuper des mots que commencèrent à émettre les autres ensemble. Je m’assis entre les deux, le sourire émerveillé.
– Dis ! Je te connais, toi !! Comment tu t’appelles ?! Quelles belles énergies, tu as !
– « Je suis Elédahiel. « , me répondit-il en détournant les yeux du reste du groupe pour me répondre avec beaucoup de douceur et d’amour dans ses yeux.
– Hennnnn !!! C’est toi Elédahiel !! La vache !!!, m’écriai-je. Mon dieu !! C’est-toi-Elédahiel !! Faut que tu saches, j’a-do-re tes énergies, putain !! Je les adore !!! J’adore, j’adore, j’adore !! Merci d’être à mes côtés !
Il me fit un air vraiment heureux en retour avec ses yeux touchés par mon émotivité débordante.
– » Elédahiel », appelèrent les autres en coeur. « Tu as décroché de l’incantation. Nous devons la reprendre. »
Il releva la tête vers eux.
– « Oui, pardon. Reprenons. »
Il se tut et garda son regard fixé, concentré en silence, tandis que moi, comme une petite fille, je me tordais un peu dans tous les sens pour savoir quoi faire en attendant. Ils s’arrêtèrent et à l’intérieur de leur pseudo cercle formé à l’arrache, des images prirent vie.
– « Camille, tout est prêt. Nous n’attendons plus que [X], c’est le seul point qu’il manque pour finaliser le processus énergétique. «
– Pourquoi ? Où est le problème ? Pourquoi vous ne pouvez pas finir ? Qu’est-ce qui bloque, encore ?… Qu’est-ce qu’il a ?
– « Le problème, c’est que nous devions récupérer quelque chose de sa part mais nous n’avons pas pu mettre la main dessus. Et à cause de ça, il va devoir « tuer ». «
– Nan, mais il est HORS de question qu’il ait à tuer, c’est compris ?! Je ne le tolèrerai pas !
Je tournai la tête et bondis sur l’ange qui se tenait à ma droite.
– Mickaël !! Qu’est-ce que c’est ça ? Ecoute, ça va pas, je ne veux pas qu’il ait à tuer ! Est-ce que tu peux m’ouvrir la dimension sur lui ? Laissez-moi m’en charger. Je vais m’en occuper et récupérer tout ce dont vous avez besoin. Ouvre-la pour moi, s’il te plait.
Il acquiesça d’un hochement de tête, puis leva son bras en direction du cercle. Une dimension s’ouvrit.
– Bon, c’est quoi le délire ? De quoi avez-vous besoin ? Je vais le chercher pour vous ! Mais soyez précis, hein. Faut que je sache exactement ce dont il vous faut.
– « Ecoute bien, il porte sur lui, une genre de vieille bourse. Juste ça. Nous devons la récupérer. Mais fais attention. Il ne se laisse pas approcher facilement. »
– Juste ça ? Vous êtes sûrs que ça suffira ?
– « Oui, juste ça, ramène-la nous. »
– Ouais, ok… Mickaël, projette moi s’tô plait !
Je bondis au milieu du cercle et me retrouvai en un battement de cils à l’intérieur de la bulle dimensionnelle donnant directement dans au coeur des énergies de [X]. Tout était assez particulier, nous étions comme sur un terrain de jeu, et lui se retrouvait face à moi, prêt à me bondir dessus avec une lance et un gros bouclier faisant presque sa taille.
– Chouchou, c’est moi ! fis-je les mains levés en signe de paix. Je ne vais pas te faire de mal, je viens juste récupérer quelque chose. J’en ai besoin, pour toi et pour nous. Tu comprends ?
Alors que je fis quelque pas supplémentaires dans sa direction, il chercha à m’atteindre de sa lance. Je l’esquivai en sautant vers l’arrière. Il grogna. Il était clairement sur la défensive et n’était pas prêt d’obtempérer.
– Chouchou, t’énerve pas, j’te jure, je ne viens pas pour te voler, ni pour te faire du mal ! C’est les Anges, on est ensemble là… Je veux pas qu’on te fasse du mal, et je ne veux pas que tu te blesses…
Il s’avanca en mode vénère, ce qui m’obligea à passer en mode défensive avec une roulade et un coup de bras pour m’éviter de me faire planter net.
– « Camille, bouclier ! « , me lança un des anges qui m’accompagnait dans la dimension.
Je le pris et bloqua la prochaine volée que [X] envoyait sans état d’âmes. Je sentais bien qu’il se sentait comme un lion qu’on agressait. Mais voilà, on avait besoin de ce truc à la noix, alors je récupèrerai ce truc. On en avait tous besoin. Lui, comme moi. Même si pour le moment, il ne le voyait pas ainsi.
Après cinq minutes de galipettes et quelques coups pris dans la tronche, je chopai la gourde bien protégée et la lançai à un autre Ange qui nous suivait comme des mecs qui rôdaient autour d’un ring.
– Tiens , attrape !! La ‘v’là ta gourde !! Y’a intérêt que tout soit OP maintenant ! dis-je en boitant, mais j’avais plutôt bien géré dans l’ensemble. Je ne lui avais fait aucun dégât apparent, sauf pour le repousser sans mettre plus de force que le strict minimum vital.
Au bout de deux secondes de regard fixe, l’ange me répondit.
– » Camille, il n’y a un problème, ça ne va pas suffire ! «
– Putain, sérieux ?!… Vous faites chier, vous auriez pu m’l’dire avant, vous avez son état là ? … Il est prêt à exploser. En plus, il ne me reconnait même pas !
[X] était vénère. Il grognait et balançait sa lance en donnant des coups de bouclier à tout va.
– « Non mais, on n’avait pas prévu. Ce qu’il y a dans le sac ne va pas aller. Il n’y a presque plus rien. Nous devons trouver autre chose…. comme la « cerise sur le gâteau » (cherchait-il ses mots pour que je puisse le comprendre) , tu vois ?… «
– La cerise sur le gâteau, sérieux ?…. Est-ce que j’ai une tête à savoir où il a foutu cette cerise sur le gâteau ?…
– « Hum… Elle est… »
*CLAC ! *
Je me réveillai dans le salon sans crier gare.
– Et merde !… Vous allez me débloquer la situation, mais je vous préviens, il ne devra pas se blesser ni faire de mal au passage. Je ne le tolérerai pas. Il est hors de question qu’il se blesse. J’espère qu’on se comprend bien…
*soupire*
*boude*
Salut Camille,
Félicitations pour ton nouveau site, il est très propre.
Concernant ton présent récit je t’avoue que si quiconque me demandait une telle chose, y compris la source elle-même, quand bien même cela serait pour le bien de mon très Cher et moi, et bien je cracherai sans remords sur cette demande saugrenue.
Personne ne saurait m’opposer à Lui dans une quelconque bataille pour aucune raison que ce soit. Et je ne suis pas certaine que la source le requiert tout simplement.
Cette histoire t’appartient et je ne suis pas là pour la juger. Mais j’avais besoin de te partager mon malaise à cette lecture.
Je t’embrasse.
Saryak – Shaer
Coucou ma belle,
On n’est pas dans une bataille mais dans la récupération de données.
Croire que la Source fait toujours les choses en douceur est utopique pour ma part. Surtout quand on résiste aux changements.
C’est comme croire que les montées de Kundalini sont toujours douces. Pour ma part, moi, elles m’explosent la gueule et se fichent bien de mon égo. Quand l’heure sonne, l’heure sonne.
Bises