Bonjour à tous,
La difficulté avec les passages dimensionnels n’est pas le chemin en soi car ils sont souvent mis en place exprès pour le changement métaphysique de nos corps astraux, mais la conscience qui doit suivre. Sinon, je vous avoue que cela n’a aucun intérêt pour moi.
Se retrouver dans un univers sans en avoir conscience, c’est nul. Comment pouvoir en ramener les informations si je n’y suis pas lucide ? C’est bien ce que je dis, c’est nul et ça ne sert à rien voilà.
Au cours de toutes mes années, je dois bien avoir eu des tonnes et des tonnes de transitions ratées. Et je dois avouer qu’il n’y a rien qui m’énerve le plus, comme aujourd’hui. J’ai raté le passage et deux fois de suite en plus. Je suis trop vénère.
Cela fait déjà plus d’une semaine que je travaille à développer la portée de mon scan, de ma clairvoyance si vous préférez. Je dois bien avouer que je le savais déjà puissant avant même de me prendre ma raclée d’hier qui a fini de me convaincre sur la portée de mes accès.
Seulement voilà, il faut que j’arrive à le manipuler. Je ne peux pas rester sur un tel craquage en usant mes capacités. C’est de la folie pure de vouloir manipuler une force sans en comprendre les rouages surtout lorsque la mienne ouvre sur des dimensions particulièrement ouvertes sur les univers et l’espace. Je ne peux pas avoir la sensation de m’y perdre sans arrêt. Alors même encore traumatisé, je n’ai pas lâché mon objectif. Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs, ça aurait du me refroidir après mon craquage, mais faut croire qu’il m’en faut plus que ça pour me faire abandonner ce qui compte pour moi.
Il faut dire que maitriser un scan a bien des avantages. Surtout pour moi. Non pas pour sonder les autres, ça, je m’en fous un peu, mais surtout pour sonder l’univers et savoir où se trouve mon amour, cet homme qui est pour moi. Que voulez-vous, a chacun sa raison. Si la puissance ne m’intéresse, ce n’est pas dans un but de pouvoir ni de richesse. C’est simplement pour obtenir des réponses qui comptent plus que tout à mes yeux.
Lorsqu’enfin j’ai repris ma lucidité en plein rêve qui n’avait ni queue ni tête, je suis sur une planète aux jolies couleurs bleutés et rosés. La lumière se couchait à l’horizon laissant apparaitre des reflets rosés se profilant.
Une femme assez robuste se tenait là, dans mon champ de vision. On parlait de je-ne-sais-plus quoi et soudain mon objectif m’a été rappelé comme une évidence.
– Aide-moi, que je lui dis en la suppliant du bras, aide-moi, je veux travailler mon scan. Je veux savoir comment l’utiliser correctement ! Je veux savoir où il se trouve.
Elle me regarde et semble approuver ma demande. Elle tend sa main gauche sur l’horizon et m’a dit :
– « C’est simple, sonde là où tu te sens appelé… » son bras se sentant attirée sur sa gauche.
Je lève ma main, comme j’ai, en fait, toujours fait. Je me suis souvenue de toutes ces fois où j’agissais de la sorte. Ma main défile l’horizon et s’arrête net face à nous, bougeant pleine de spasmes.
– C’est là ! que je dis à la dame.
– « Non, c’est plutôt de l’autre côté » me dit-elle.
Je resonde, mais ma main est catégorique.
– Non, je lui dis, fais moi confiance, que je lui dis, fais moi confiance, c’est là-bas que je dois aller ! Mon bras s’était à nouveau gelé dans cette direction, rentrant une nouvelle fois en conflit avec ce que ressentait l’autre personne.
– Viens, viens ! que je lui dis.
Elle a peur de voler alors je l’attrape par le ventre, l’obligeant à me suivre.
– Fais-moi confiance, regarde, on va décoller, tu sens l’air nous porter, regarde comme le voyage peut être doux et léger. Ce n’est pas agréable de sentir le vent ?…
Nous avions atteint une petite vitesse de croisière, ressemblant vaguement à la vitesse d’un TGV. C’était agréable. Nous allions passer au dessus d’un lac. Les couleurs de l’horizon rosés se reflétaient sur les teintes sombres et bleues de l’eau. C’était juste magnifique.
– Regarde, regarde comme c’est agréable, je lui dis en tendant mon bras pour effleurer l’eau en passant. Cela laissait une jolie trainée. J’avais toujours rêvée de faire ça dans la neige en skiant plus jeune, passer au ras du flan et laisser sa marque.
Soudain, la gravité changea et la direction aussi. Ma vision décolla. Le sol s’éloignait à une vitesse fulgurante.
La femme qui m’accompagnait n’a pas pu aller plus loin. En la regardant restée au sol à cet endroit, j’ai compris que cette direction que je pointais, moi seule devait y aller, et clairement, ce n’était pas ici.
– Alors c’est ainsi hein… Je dois retourner encore dans l’espace….
J’ai passé l’atmosphère de la planète gorgée d’un fin brouillard et le coeur nouée, encore traumatisée par ma dernière vision des étoiles.
Ma conscience passe quelques secondes un espace neutre, espace d’ailleurs dans lequel j’ai cru que j’avais perdu ma lucidité et que j’étais de retour dans mon lit.
Il s’avère que non. Finalement, en rebattant les paupières, je me vois atterrir dans un nouvel univers, face à une grande étendue d’eau bordée par de grandes forêts.
Il y avait des trajets de bouées et des filets hauts installées un peu partout, comme un parcours d’activités particulièrement encadrées.
Mon corps atterrit en automatique sur la bouée d’accueil, la fameuse bouée de départ, la vilaine bouée de départ qui m’énerve.
En me posant dessus. Je vois des êtres qui attendaient patiemment ici, les gardiens du passage.
Je respire un bon coup et réalise que tout m’est étrangement familier, et je tique.
– Attendez, attendez, mais je suis déjà venue ici tout à l’heure…. !
Juste avant mes autres rêves pourris, j’étais déjà dans ce lieu, j’étais là, sur cette bouée aussi. Je suis passée par là…
Une femme aux couleurs de peau marron et auburn, très élancée, s’avance au centre et tendit ses mains pour attraper les miennes.
– « Viens », qu’elle me dit.
Je souffle un peu bon coup, prise par l’émotion et la rapidité avec laquelle tout se passe.
– Attends, j’ai besoin de savoir qui tu es pour comprendre ce qu’il se passe.
– « Je suis celle qui va te faire passer. Je vais t’accompagner dans le passage. Nous allons nager. Tu vas devoir suivre les flèches pour atteindre l’autre côté. »
Je relève la tête et regarde à nouveau le parcours. Cela fait un grand slaloom avec peut-être 3 grands virages.
– Mais, je ne comprends pas, pourquoi nager sous l’eau ? On n’a qu’à voler tout simplement ? Pourquoi se faire chier ? Ce serait tellement plus simple…
– « Pour éviter les clones. »
– Les clones ? …
Qu’est-ce c’est encore ce bordel ? ….
Le lieu que je devais aller se trouvait dans un univers un peu parallèle de celui régi par ces êtres.
J’men foutais moi des clones-machins-choses, de toute façon, je pouvais sonder avec les mains, alors j’aurai pu les déceler, et puis j’avais mes guides avec moi… Non vraiment, ce passage est une vraie galère. Si ça tenait qu’à moi, j’aurai foncé dans le tas comme un bulldozer par les airs et au diable la varice, j’aurai foutu le bordel et trouvé un passage magique miracle. Voilà. Ca c’était mon approche mais il faut croire qu’elle n’a pas du tout été validée…Papa a raison quand il me dit que je suis un peu à l’arrache et brute de décoffrage…
Elle me reprend les mains et au coeur de la bouée, le fond d’eau nous cercle déjà. Nous traversons le support et nous voilà dans le lac.
– Rappelle-toi tu es dans un rêve, rappelle-toi que tu respires sous l’eau, ne pas paniquer-ne pas paniquer, que je me disais…
Il faut dire, c’est la première fois qu’ils me font le coup… J’en ai marre de me faire chier avec des passages aussi merdiques !
L’eau est tellement dense et sombre… Je ne voyais rien, aucune flèche , que dalle… Alors j’ai été plus que lâche en chopant le pied de la guide et souhaitant qu’elle me tire et nage pour moi.
Mais euhh… j’avais peur et je n’arrivais pas à nager ! Le problème, c’est que du coup, elle non plus… Elle tente vainement de ma faire lâcher ma main, mais comme moi je ne voulais pas, ça a crée un sentiment un peu de stress aussi pour elle on dirait bien… Je voyais bien que chacun devait nager et faire ce processus d’effort énergétique individuel, mais je n’en étais pas capable.
Nous n’avons pu faire que quelques mètres dans ses conditions avant de remonter à la surface. Et moi énervée en plus. Je n’avais qu’une envie, c’était de râler.
– Qu’est-ce qu’il faut pas faire, j’te jure !!! ça m’agace, ça m’agace !! …..
Je bois à moitié la tasse et nage vers la première bouée accessible, une autre mise en place pas loin de la bouée d’entrée. Ma guide me suit aussi, la pauvre, essouflée elle-aussi à cause de mon incapacité à gérer un passage dimensionnel dans l’eau.
– Désolée, désolée, je lui dit, je n’ai pas pu !! Ah !! Ca y est !! je me souviens !! Je me souviens de tout à l’heure !! C’était avec la Gardienne de la Chattière ! Tu la connais ? C’était elle que j’ai rencontré tout à l’heure !!
– « Ah… » qu’elle me dit simplement semblant la connaitre.
– Et voilà, fais chier, fais chier, je savais que ça allait foirer… Non mais quelle idée aussi, un passage par l’eau ? Comment voulez-vous que j’y arrive.. Mer-de. Et y’avait quoi de l’autre côté ?? … Ca m’agace, ça m’agace !
J’ouvre aussitôt les yeux dans mon lit vexée et frustrée de ne pas avoir réussi et 2 fois de suite en plus.
– Je dois trouver une alternative, j’aurai pu trouver une alternative et réussir ce passage. J’aurai pu faire un milliard d’appels différents, créer un sceau, n’importe quoi… J’aurai du y penser en sentant mon angoisse de ne pas y arriver, j’aurai du appeler d’autres forces à mon secours… *soupire* Je déteste rester sur un échec…
*resoupire*
…
Source: Autres dimensions