Porte à demi fermée

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Lucide, face à [X], je devins saoulée. Depuis quelques jours,  je le sentais loin et je m’inquiétais. D’ordinaire, je sentais constamment sa présence, mais là, bizarrement, un silence s’installait et un espace se creusait. Et ça, ça me rendait « restless ». Avait-il à nouveau des craintes ? Des doutes ? Avait-il un quelconque problème ? Avait-il besoin d’aide ?  Vous voyez, les interrogations prenaient de plus en plus de place dans ma tête.

Nous nous retrouvions dans une dimension assez sombre aux lumières tamisées. Il se tenait juste là, à bout de bras tandis que moi, j’implosais sans attendre. J’étais de plus en plus frustrée sexuellement, ce qui en plus de tout le reste déjà pesant, faisait empirer mes humeurs de manière exponentielle.

Je tendis main et l’attrapai violemment par le cou sans crier gare, mes pulsions tiraillées entre lui arracher ses fringues et parcourir peau douce, ou lui foutre une raclée magistrale pour lui faire ouvrir les yeux. Ma mâchoire serrée, mon pouce percevant la douceur de sa peau, je luttais intérieurement pour ne pas le blesser, ma main serrait déjà trop sa nuque à mon goût, mes doigts crispées,  conditionnés pour l’attaquer brutalement au moindre déclic malheureux. Tout ne tenait qu’à un fil à ce moment là. A un millimètre près, ma poigne le considèrerait comme un ennemi. Lui me regardait troublé, sans chercher à se libérer de mon emprise dominante. Il voyait bien que j’étais moi-même en combat intérieur pour ne pas lui porter atteinte. Parce que je l’aimais. Parce que je ne voulais pas lui faire du mal.  Je respirais fortement, cherchant par tous les moyens à me calmer mais ma main refusait de lâcher prise. Ma colère aussi. J’avançais sur lui,  sourcils froncés, ne relâchant toujours pas ma poigne, le soumettant par ce pur geste de domination. Il s’affaissa légèrement en arrière lorsque mon visage s’imposa au-dessus du sien. Je commençais vraiment à craquer. Je le savais. Je bouillonnais. J’oscillais entre rage, colère, frustration, amour fou, douceur et tendresse. Tout n’était qu’un pèle mêle à la puissance magistrale.

– [X], tu ‘vois pas que je commence vraiment à craquer là ? Je n’arrive plus à gérer mes pulsions égotiques. J’en arrive à un tel point que n’importe qui ferait l’affaire. Tu comprends ça ? Je pourrais te remplacer par le premier venu et en finir avec tout ça… Qu’est ce que tu fous, bordel ?… Pourquoi je te sens loin ? Il se passe quoi, encore ?… Pourquoi tu t’éloignes de moi ?

Il ne m’avait pas quitté des yeux. Il releva doucement ses mains et les posa sur mon avant bras qui le tenait encore fermement. Son regard me fit lâcher prise. Il ne luttait pas, il ne m’attaquait pas pour contrer ma gestuelle agressive. Il m’aimait tellement, c’était évident. Il ne tenait pas à m’offenser plus que l’état dans lequel je me trouvais déjà. Et il savait exactement comment réagir pour pour me calmer. Cette histoire commençait à me peiner. Notre histoire commençait à me peser. Je n’étais jamais sereine. Jamais tranquille. En ressentant sa douceur à mon égard et ses yeux dans lequel je sentais son amour, mon bras céda et relâcha la pression sans plus attendre. Je m’écartai d’un pas en soupirant, toujours en colère et excédée, quand il prit enfin la parole.

– « Camille, écoute, j’ai un gros dossier à finir. Tu vas moins me sentir jusqu’à mardi prochain, j’ai […* volontairement supprimé], du coup, la porte ne sera qu’entre-ouverte… « 

– Hum… ok, murmurais-je. C’est bien de me prévenir… je m’inquiétais, tu sais… Je peux comprendre que tu aies des choses à faire et que tu aies besoin de ne pas être dérangé… Il suffit de me prévenir, ça m’évite de stresser et de me mettre dans des états pareils…

Je me réveillais ensuite d’un simple battement de cils.

– Je n’aime pas ne pas le sentir. Je me sens comme coupée de quelque chose de précieux.  Et je ne veux pas. Mais je comprends, fais tes affaires. Cela ne me pose pas de problème quand je sais ce qu’il se passe, c’est juste que ça va être long jusqu’à mardi prochain… Et ce vide en moi, ce vide profond…

Une énergie arriva soudainement à la rescousse  au niveau du chakra cardiaque. Ça me fit chaud au cœur. Je souris. Les anges m’aidaient à compenser le vide que je ressentais avec de nouvelles énergies remplies d’amour. Ca ne le remplacerait jamais, mais ça me berça suffisamment pour faire me faire desserrer les mâchoires et respirer sans me sentir plombée.

3 Comments

  1. Cel

    Coucou,

    Ce post me touche… Sentir un lien vide, je sais ce que ça fait… Me le rappeler me fait monter les larmes aux yeux. Je me demande si un jour mes guides me jugeront capables de réveiller mon coeur pour faire face de nouveau à ça…

    Bises

    1. Spiritual Flower

      Coucou Cel,
      Parfois, le coeur ne peut pas se réveiller parce qu’il souffre trop. Alors faut prendre soin de lui et lui redonner confiance, lui dire qu’il est aimé et qu’il a le droit à l’amour. Cela prend parfois du temps, mais on y arrive, parce que nous sommes des êtres aimés. Mais nous avons tendance à l’oublier durant nos dures épreuves.
      Je te souhaite de retrouver cet amour en toi, d’abord pour toi.
      Sais-tu que tu as la force d’y arriver ? Oui, tu as la force d’y arriver.

      Bises

  2. Cel

    Coucou Camille.

    Oui, il faut parfois laisser du temps au temps… Et parfois mieux vaut un coeur gelé qu’un coeur qui agonise de souffrance. Le temps de guérir.

    Merci pour tes mots qui me touchent.

    Bises

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