Être calme pour recevoir

Une entité m’avait approchée et nous avions échangé un petit moment. Elle disait être ma mère énergétique, et très rares étaient les moments lucides passés avec elle.
« Je dois te laisser », dit-elle, « je vais te laisser avec Elédahiel qui va prendre le relais et s’occuper de toi. »
-Tu dois partir ?
« Moi, je n’ai plus à rester à tes côtés à présent, je t’ai accompagné un temps, mais je dois m’occuper de moi, et guérir ma souffrance originelle, en rapport à ton Père. »
– Tu as dit tout à l’heure que tu étais ma Mère d’origine… ? Et tu avais créé cette pilule pour (…).
« Oui, ta Mère, c’est bien moi. [X] c’est la pilule que j’ai conçue, en effet… « 
– Hm… j’espère que tu arriveras à tes fins.

J’aurai pu lui poser plus de questions, mais elle semblait dans l’urgence. Je ne voulus pas la retenir.
-…merci de m’avoir aidé et d’avoir répondu à mes appels, ajoutai-je en la voyant me sourire avec tendresse.

Une pièce apparut, et dans mon dos, se trouvait un homme en train de jouer à la console. Ma Mère tourna les talons.
« J’y vais, tu es entre de bonnes mains », dit-elle.
– Bonne route à toi. J’espère qu’on se recroisera quand même un jour.

Sa silhouette disparut, et l’homme à mes côtés semblait totalement épris dans son jeu.
– Elédahiel ? appelai-je timidement l’ange.
Il ne répondit pas, trop concentré par la partie en cours.
– Si ça s’trouve, tu n’es même pas Elédahiel.

Il tiqua.
« Hen ! C’te bonne blague ! » fit-il un tantinet agacé par ma remise en question. « Et tu veux que je sois qui ?!! »
-Elédahiel ! fis-je tout sourire, il avait mordu à l’hameçon.
– « Hmm ? » Il était fixé sur la console, mais l’oreille tendue. Comme quoi, les anges aussi pouvaient y aller tranquille…
– Ma Mère m’a confié à toi.

Il ne répondit rien. Par contre, il appuyait comme un dingue sur sa manette. J’entendais les touches résonner. Visiblement, il adorait son jeu. Cela ne me dérangeait pas. J’adorais les énergies d’Elédahiel. Je m’assis à ses côtés, vis un carnet de dessin A3 et l’ouvris.

-Elédahiel, je fais quoi maintenant ? Par où on commence ?
« Prends un graphite et lâche toi, ça va évacuer le trop plein. »

Je soupirai un coup, puis repensai à mes sujets en cours. Je pris une moue de bébé, avachie au sol, avec le carnet ouvert sur les jambes.

-Elédahiel, pourquoi je n’ai toujours pas reçu l’information dont j’ai besoin pour (…) ? Est-ce que tu sais pourquoi ça bloque ?
« Je ne saurai dire. »
-C’est bizarre quand même… J’aurai dû réceptionner l’information depuis le temps quand même…
« Ah ! Parce que toi t’es assez calme pour recevoir quoi que ce soit ?! » dit-il en se retournant à demi sans trop lâcher de vue la télévision.
-Bah…
« Toi, tu n’es jamais calme, Tu ne connais pas le calme. Tu sais pas ce que c’est. Comment tu veux recevoir quoi que ce soit dans ces conditions ? »
-Baaaah… Dis-moi ce que je dois faire alors.
« Je ne peux pas te le dire. » répondit-il en appuyant les coudes sur ses genoux et en rapprochant son buste de la télévision tout en cliquant, toujours happé dans son jeu.
– Pfff….. Bon bah ch’sais pas, donne-moi des indices ! Je percute pas sinon !
-« Hm… Je peux te dire que j’ai remarqué des mots que tu répètes souvent. »
-Ah ? Lesquels ? (il ne réagit pas) Elédahiel, tu parles de mes gros mots que je dis souvent ? Les gros mots parce que je râle souvent et que je suis agacée ?
« Non… c’est…. »

Mon corps grelotta, ma vision devint blanche, et je rouvris les yeux sur le canapé avant d’avoir bien entendu ce qu’il me disait. J’avais froid. La température avait chuté et je ne m’étais pas couverte.

Bon bah… je n’avais plus qu’à observer les propres mots qui sortiront de ma bouche cette semaine… Je ne savais pas être calme dans l’astral, mais au moins, je pouvais commencer par là. J’avais une piste pour travailler.
Mais bon… Est-ce que j’avais une tête à être calme, moi ?…. Franchement ! Miséricorde. Comment arriver à être calme ? Comment je vais faire pour arriver à ce miracle ? Le calme, cet ennui profond que je détestais plus que tout. Tout était lent, tout était d’un profond non-sens à mon goût, et pourtant… Comment faire pour calmer ma furie ?… Devenir calme, devenir calme, rien que d’y penser, ça m’énervait déjà…

*sifflote*


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