Maison pluridimensionnelle, et transmutation d’âme

84247aad78eb0eb3d3efd35f0e97d81c

Le problème quand je me couche au chant du coq, c’est que la nuit blanche m’a exténuée. Dans ces circonstances, ma gestion énergétique est catastrophique. Les barrières entre les dimensions, les membranes, deviennent beaucoup plus fines parce que je me laisse glisser et que je ne contrôle plus vraiment grand chose.

On va dire que ça a ses avantages. Le passage est plus simple à repérer mais devient très vite beaucoup plus agité que la normale. Et comme on est claqué et à bout, on est moins à l’affût et moins réactif. Dans ces moments-là, je me sens comme une méga passoire où j’ai l’impression d’entendre les pensées sur un perimètre de 25 mètres à la ronde. Parfois j’entends pendant ce maigre instant des phrases que pourraient dire un passant dans la rue, un voisin, une personne dans le couloir, la radio de dehors , et tout ça comme un flux qui me traverse dans ma tête quand je plonge et que je suis en train de changer de corps, en pleine sortie astrale.

C’est tout aussi mystérieux qu’improbable et pourtant, à chaque fois que ça arrive, je me dis que c’est fou, je ne sais pas d’où vient vraiment tout ce flux en transit.

Le changement dimensionnel fut simple au départ mais l’atterrissage plus compliqué. Le monde semblait difficile et mon manque d’énergie me rendait plus instable que la normale.

Autour de moi était une espèce de maison sur trois étages dont la déco semblait très bizarre en plus d’être quasi inexistante. En plein travaux de construction sur les allées de passage et le reste quasi vide. Je fis un tour vite fait pour un état des lieux et une vue panoramique mais sans résultat. Rien ne me parlait vraiment, les accès à l’extérieur bloqués et des personnes à l’étage étaient prises dans leur délire insignifiant, des conversations sans réel intérêt. Dès que je m’écartais des allées centrales , ma conscience levitait et manquait de peu de se réveiller de retour dans mon lit.

Une voix fit écho sans attendre.

– « Cet endroit est spécial. Cette maison est un lieu pluri-dimensionnel. Chaque pied en dehors du chemin mène à une dimension différente. Naviguer ici peut devenir très pénible pour toi. On ne veut pas que tu te retrouves je-ne-sais-où parce que tu auras mis un pied là où tu n’aurais pas dû. Sois sage. Reste sur les allées centrales et ne mets pas un pied à côté.  Nous les avons créées pour toi. Ne cherche pas non plus à quitter cette maison et aller dehors. Tu restes à l’intérieur, tu es libre de naviguer où tu veux, mais sur les allées. »

– Hn-hm, fis-je en acquiesçant tout en faisant les allers-retours à une vitesse pharaonique entre les différents étages, en vain.

– « Camille, tu n’as toujours pas compris. Ton temps est écoulé, dit la voix, je vais t’inviter à quitter les lieux, nous allons aller ailleurs. »

– Ha un test !!? C’est un test c ‘est ça ?!! Et j’ai foiré ?!! mer-deuh ! Nan mais attends ! Attends stô plait !! Laisse-moi encore 5 minutes ! J’veux pas rater !! J’veux pas rater !!! Nan nan ! Laisse-moi une autre chance. Je vais réessayer de comprendre, de percuter… et ces gens là-haut ? Peut être qu’ils ont un indice du coup !

– « Et tu réalises seulement maintenant que peut-être ils ne sont pas là pour rien ? Tu veux tellement aller vite sans même prendre la peine de leur adresser la parole, sans même chercher à comprendre la raison de leur présence à tes côtés. »

– Oui oh ça va, balancai-je en montant en trombe à l’étage, franchement ya que dalle ici aussi ! C’est bon, j’ai compris la leçon ! Je vais trouver. Laisse moi juste plus de temps ! …

– « … Alors, tu viens me parler finalement, dit une des personnes à l’étage qui me vit débouler comme une furie. Tiens, c’est pour une information que tu seras contente d’avoir, sur qui tu sais, rajouta-t-il en me tendant une belle enveloppe violette entièrement scrappée main. Ah pour capter ton attention sur tout le reste, tu fais vraiment ton inaccessible hein, mais des qu il s agit de ton dragon tu rappliques au quart de tour ! Et la, que cette enveloppe compte pour toi, tu viens me voir sans broncher! »

– lol ! Qu’est ce que tu veux que j’y fasse ! J’vais pas changer maintenant ! Allez donne-moi ça !! Pour une info croustillante, bien sûr que je rapplique direct !

Je lui arrachai de sa main tendue et l’ouvris à la vitesse de l’éclair. Des pépites apparurent dans mes yeux en lisant. Ça concernait Chouchou chéri.

– Rah… OooooOoh !! Quelle-belle-enveloppe !!! Je-suis-gâtée !! Je ne le savais pas !! Quelle belle information !!! Merci !!

Soudain quelque chose dégoulina le long de ma cuisse. Un truc forcait la sortie de mon entrejambe. Un serpent. Un serpent ressortait de moi. En un quart de seconde, je comprenais que je me libérai de certaines énergies, surtout en le voyant sombre et gris comme tout. Cela devait faire suite à ma demande de la veille concernant l’évacuation des énergies résiduelles.

– « Aide-le à s’évacuer », me dit mon guide qui se tenait debout à mes côtés.

Je pris le bout de la tête, lui attrapai avec délicatesse le corps comme j’avais l’habitude de faire avec mon serpent à la maison, et tirai gentiment dessus. Après un bon mètre, un deuxième s’enchaina à la suite.

– Heé…. bé…. Y’en a un paquet…

– « Ce sont des énergies résiduelles. Avec tout ça, ce n’est pas étonnant que tu n’as pas eu tes règles pendant 78 jours. Pense à bien attraper sa poche, son placenta, à récupérer son nid et de là où tout est partie. »

– Hn-hm….

En l’expulsant, je fis attention à son petit bout de queue qui tenait par une très fine membrane, un genre de fibrome à son bout emmitouflé dans une tout petit poche de sang. Je le tendis précieusement à mon guide, fière d’avoir tout eu.

– « c’est bien. Parfait. Tu as tout eu. On va la jeter pour toi. »

– Hmmm… euh… est-ce…, fis-je d’une petite moue.

Il me regarda et sourit tendrement.

– « tu voudrais la récupérer pour l’enterrer et la rendre à la terre, n’est ce pas? »

– oui. Je peux ? Je préfère vraiment l’enterrer et que ça rejoigne la nature.

– « c’est possible. Aucun problème. Je te le mets en conditionnement. »

Il émit un soupçon de force et le modela à l’intérieur d’une sphère parfaite d’énergie.

-« Tiens, fais ce que tu as à faire. »

Je tendis les mains et il me retransmit ce qui m’appartenait.

On changea de plan en un battement de cils. Qui a bien failli me faire retourner au lit.

– « Viens maintenant, on va faire un jeu ensemble. »

– Ah oui ? Quoi donc ?!

– « On va faire un jeu de cartes. Tu vas tirer les cartes. »

– Rah super ! J’aime bien les cartes !

–  « Vas y , tire en une. »

– Celle la !… Oh ! Enérgies résiduelles… Encore ?

– « Bien. C’est qu’il t’en restait encore à évacuer. Tire en une autre. »

– Celle la ! Oh ! Encore énergies résiduelles !!  Bah dis-donc ! Ca fait un paquet !

– « Bon, avec tout ça, on devrait être bon maintenant. […*], suis-moi maintenant. »

– Ah? Tu m’appelles par mon autre nom ? Celui qui fait partie des 3 noms d’essences, enfin des 4 qu’on possède au total ! Je suis contente de l’entendre, je ne m’en souvenais plus de celui là. Et [X], il est où ?

– « il est juste là, mais tu ne l’a même pas reconnu. Alors qu’est ce que ça peut faire qu’il soit là ou pas. »

– pff… nan mais c’est dur !!! Pourquoi je ne le reconnais pas toujours ?! Pourquoi… il est où ? C’est qui ? C’est toi… ? Ou toi ?… ou toi encore ?

Je commençais à paniquer. J’avais honte d’en être incapable. Pourquoi parfois je le percevais parfaitement et parfois non ? C’était horrible comme sensation.

– nan arrêtez… c’est horrible. C’est dur… dites le moi qu’on arrête la torture…

Je gesticulais de plus en plus nerveusement. Quelqu’un se leva et partit ailleurs sans un mot comme si ne voulait plus assister à ça, mon espèce de déchéance publique.

– C’est lui c’est ça ? Qui vient de partir ? A tous les coups c’est lui et je ne le remarque même pas… J’ai honte… je sais pas… je sais pas…. ! …. comment suis je incapable de le détecter ?…

– « Arrête de paniquer pour ça. Tu stresses pour rien. c’est comme ça. Il a des choses à faire de toutes manières. Et toi aussi. Tu dois décoller d’ici. On t’attend pour une mission. »

– …?

– « redescends en bas. Par là où tu es montée. »

– là où j’étais en bas tout à l’heure ?

– « oui. Mais fais bien attention. Tu vas uniquement là où on te dit d’aller dans cette maison et comment y aller.

– Huhum.

– « tu m’écoutes ? je suis très sérieux. Pas un pied en dehors du chemin que nous te créons. Tu restes sur le chemin. Compris ? »

– oui-oui, j’entends. J’ai compris. Je reste sur le chemin.

– « Bien. Maintenant, tu suis ce tunnel, il va te mener à l’étage en dessous. Un guide te rejoint en bas des planches. Tu le suis. Tu as compris ? Tu le colles aux basques. Tu ne t’aventures pas seule parce que tu veux découvrir et que tu as envie t’amuser un peu. Tu l’attends et tu restes toujours auprès de ceux qui te guident. Reste toujours à proximité d’eux. Ils sont chargés de t’ouvrir la voie et conduire la suite des évènements. »

– ok, j’ai compris. Je vais en bas. Et il va venir.

-« Bon allez hop ! Dégage de là maintenant, actionne ! » dit-il en me poussant sur la descente entre planche et toboggan.

En 2-2 , je me retrouvai en bas. Comme promis, je me remis sur pied et attendis sagement. Quelqu’un vint à ma rencontre.

– « Allez, on y va. On doit traiter un cas sur lequel tu dois intervenir. On va t’y conduire. »

En marchant à leurs côtés, on sortit de l’allée du couloir en travaux vers un mur de la pièce qui disparut pour faire apparaitre un nouvel univers.

On approcha d’une vieille bâtisse religieuse, sûrement un genre de cloître. On longea le long couloir, et puis un de mes guides s’affola.

– « Bon, en poste tout le monde. Camille, à toi  ! Elle est pas loin. Elle risque de nous tomber dessus. Moi j’avance pas plus. Les autres, on reste à couvert ici. Personne ne s’engage plus loin, c’est clair ? »

– bah euh ?! T’es gentil mais euh… Et pourquoi moi et pas l’un de vous ? C’est vous qui avez les armes là, et les tenues de combats ! Vous avez qu’à le gérer ça. Pourquoi faut que ça tombe sur moi d’abord ?

– « Nous, on ne peut pas gérer ça. Ca, tu vois là-bas, ça fait partie de ton truc à toi. Pas à nous. C’est pour ça que c’est à toi d’y aller. »

– ah et c’est quoi mon truc, que je sache au moins ?

Il me prit en accolade.

– « c’est la méta-empathie. Ça c’est ton truc. C’est ce que tu fais. »

ah merde. Moi qui n’aimait déjà pas l’empathie et qui avait horreur d’être hyper empathe. Et là méta-empathe… ça annonçait la couleur…

– « ouais. Méta-empathe. Tu transmutes les âmes directement en toi dans ton propre corps. Tu les incorpores dans tes énergies et tu les transmutes. »

Ouais super... Je m’tape les souffrances des âmes que je traite.

– Et sinon c’est quoi l’histoire du sujet à traiter, de l’âme là-bas ? … c’est quoi son histoire ? Que je sache au moins dans quoi je mets les pieds.

– « alors elle… elle a… beaucoup souffert. Elle a été brûlé entièrement. Tout son corps est meurtrie. Et tu vois… bon… disons qu’elle souffre encore beaucoup et qu’elle a vraiment besoin de toi. Il faut que tu la trouves et que tu t’occupes d’elle. Elle est quelque part dans la zone, à errer là-bas. »

– Hm. Ouais c’est bon j’ai compris. Vas-y, je vais gérer ça. Ch’sais pas comment mais mes instincts vont prendre le relais je suppose.

– « Si tu as besoin, on est là. »

– ouais bah nan, tu sers à rien, t’as dit que tu pouvais pas le faire. Vas-y, c’est bon. Je prends le relais. J’m’en occupe.

*soupire*

L’équipe qui m’accompagnait était composée de 3 ou 4 êtres, certains habillés en tenue de combat et d’autres, plus en mode survie. Quant à moi, j’étais comme tous les jours. Je n’avais pas peur. Je ne savais absolument pas comment mon propre mode d’emploi fonctionnait, mais une chose était certaine, mes énergies savaient d’instinct. Je n’avais donc qu’à me reposer sur mon intuition et laisser mon corps prendre le relais en automatique.

Les pas résonnèrent sur la pierre froide. Des êtres stagnaient au bout du couloir à parler sur des chaises. Je les sondais, yeux étrécis mais ne ressentais aucune attirance notable. Par contre, un truc attisa ma curiosité. Cet ange là, qui défilait sommairement en lévitant derrière les piliers et qui passait sous les voutes en toute discrétion. Ça m’attirait. Que faisait un ange ici ? Il était joli et bien dessiné. Cela me rappelait vaguement la manière dont Marie m’était apparue une fois derrière un cercle magique. Du coup, je suivis ma petite curiosité enfantine. L’appel de l’ange faisait réagir mon enfant intérieur. Alors j’y étais attirée comme une mouche.

En passant les voûtes, la pièce centrale me surprit de par son immense et magnifique dôme. L’ange lévitait en standby, le regard toujours porté sur cette espèce de machin-bidule-silhouette d’un espèce de christ sur une croix qui errait comme un fantôme. Pas vraiment nette de forme et pas vraiment christ ni vraiment âme de fantôme errante. Bref, ça ressemblait à rien mais l’ange semblait y être attaché et s’en préoccuper. Et un ange ne se préoccupe pas de quelque chose qui n’a pas d’intérêt.

Sourcils froncés, je réfléchissais. Je n’avais aucun radar de danger ni aucun indicateur précis que ce truc venant se greffer sur le mur d’en face juste sous mon nez était bel et bien l’âme en question. Mais l’ange restait planté là et refusait de quitter les lieux. Il ne m’en fallut pas plus.

Bon…

J’ouvris les bras en grand, et par simple intention émise, mon corps vint se positionner près de la forme silhouette. J’allais appeler je ne sais qui ( à tous les coups, Marie ou Gabriel) quand une puissance m’envahit de par en par et me figa sur place. Tous mes chakras s’activèrent les uns après les autres en version accélérée et l’âme ne fit plus qu’un avec moi.

Je n’avais plus aucun espace personnel. J’avais deux peaux, la mienne et la sienne par dessus. Je ressentais tout d’elle, de chacune de ses cellules comme si son corps était le mien.
Je savais la souffrance sans pour autant souffrir, mais je percevais le traumatisme énergétique au niveau des cellules en elles-mêmes.

Impossible de bouger, mon canal l’avait accueillie dans son intégralité et était en train de transmuter les données pour lui ouvrir la route vers un nouveau chemin.

J’avais la sensation d’exploser. Chaque cellule traumatisée était eclatée et recréée en même temps et ce, sur l’ensemble de ses corps énergétiques. Comme une puissance diffuse, mes énergies lisaient et parcouraient les siennes en raflant tout sur son passage. Plus le choc subi était grand et plus je devais me charger en puissance pour outre passer ses noeuds et recréer une nouvelle souche viable.

Je criais et souffrais en silence, paralysée, avec toutes mes ressources mobilisées à l’intérieur de moi.  Comme si on avait enclenché les 1ers réacteurs et qu’on patientait juste quelques secondes histoire de prévoir la force de poussée avec un réservoir supplémentaire, le mien.

Je sentais ma puissance personnelle s’allumer alors qu’en même temps, j’avais cette seconde peau torturée. Alors je m’occupais d’elle. Mon corps l’acceptait comme si cette peau était sa peau, et la traitais avec le même intérêt, la même considération. La peau devait être pure et parfaite. Tout. Aucune cellule ne devait être laissée pour compte.

L’appel énergétique se calibrait en temps réel sur l’étendue des dégâts à prendre en charge. Mes énergies restructuraient les siennes en vitesse lumière, comme si tout mon être était né pour guérir, avec ce sentiment profond que nous étions tous dotés d’énergies de guérison, sauf que les miennes avaient décidé de ne pas faire les choses à moitié. Pas une cellule ne resterait compromise. Le passage serait offert avec la possibilité d’un nouveau départ.

Tout. Elles remontaient tous les corps, toutes les strates énergétiques, toutes les couches, tous les liens, tout. Ce que je faisais pour elle, je le faisais pour moi. Tout pareil. En suivant la puissance émise qui se diffusait comme un feu hurlant, je réalisais que je n’avais qu’une chose à penser : remettre mon corps en état. Parce qu’Elle, était Moi. Alors je n’avais pas besoin de la voir comme dissociée. Je ne faisais pas pour l’autre. Je faisais pour Moi. Alors c’était à la fois, simple et compliqué. Dur et facile. Puissant et fluide. Mon corps savait parfaitement comment agir. Quoi faire. Tout fonctionnait en automatique et en symbiose parfaite avec l’action à mener à bien. Il me suffisait juste de me poser en moi et de laisser mes énergies guérir tout ce qui n’allait pas, afin de m’offrir un corps parfait.
– b…br…. brû-lée.v…v.vvvv… ive.. articulai-je en la sentant en moi toujours là, toujours en lévitant bras ouverts alors que la charge de propulsion continuai de se condenser avec virulence. Aa-a…cide…. tout…. … p-p-pa..partout…. arrghhhh nnghhhh  .. elle…. elle a mal…. ellle…. partout…. tout son corps…. brûlée à de l’acide…

Une minute semblait une éternité. Chaque seconde, un supplice. La force se densifiait à un tel point que je voulais juste que tout s’arrête. Je n’en pouvais plus.

Plus la puissance augmentait et plus l’explosion me coûterait cher énergétiquement parlant. Pour elle. Pour pouvoir la catapulter. Parce que l’âme avait besoin de cette impulsion pour la dégager de mon canal central après l’avoir guérie sans en laisser  la moindre miette. Et pour ça, il fallait que je me charge en puissance, ce que m’accordait la Source.

J’aspirais au même titre que je transmutais les traumatismes et stockais en plus tout ce que je pouvais. Mon taux vibratoire grimpa de manière exponentielle avec les secondes qui passaient, jusqu’à atteindre le point crucial, cet instant où la transmutation se finit exactement au moment où mes réserves n’eurent plus une once d’espace libre pour encaisser le moindre grain énergétique de plus sans devenir complètement tarée.

L’expulsion s’amorca sans frioture, comme un volcan qui explosa sans crier gare.

*sssssssssSSSHH POOOOOOooooooowwww !

Mon corps s’arqua violemment vers l’arrière et un rayon énergétique d’au moins trois quatre mètres d’envergure  partit en flèche vers les cieux.

– HAAAAAAAAAAAAAAaaaaaaannnnnhhh….

Comme au karaté, lorsqu’on émettait un cri en même temps que le coup, on libérait le Qi, là, je fis de même.

Ce fut un cri hurlant de douleurs, de fatigue et de surmenage, d’accouchement long et difficile qui dura le temps que toute la force des flux soit propulsée hors de moi. Une libération par le haut, un accouchement vertical pénible et violent.

A la seconde où elle me quitta , j’étais à bout. Je ne tins plus ma lévitation, et zigzagai jusqu’au sol. Putain, elle m’avait coûté chère, celle-là… Elle m’avait tout pris. Toutes mes réserves. Elle m’avait obligé à tout siffler.

– Hen… … Hnn… …. Hen…. Nhhh…

Je tremblais de partout, et ne pensais qu’à une chose, sombrer.

La puissance des flux m’avait trop secouée. Tout était trop. Trop souffrant, trop violent, trop vibrant, trop secouant, trop demandant, trop, trop et trop. Tenir debout et même rester lucide, ça aussi, c’était trop. Je voulais me réveiller. Vraiment, je n’en pouvais plus. Même crever m’allait très bien.

 

Les yeux dans le vide, en état de choc, le souffle rauque et totalement épuisée, mes yeux roulèrent, mon corps commença à dériver.  J’étais en burn-out énergétique psychique et physique.

Tous se faire foutre….  sui’ où… … veux partir…. 

Mes guides me rejoignirent, tranquillement, pas d’affolement chez eux. Ils arrivèrent légers, la fleur au fusil. Bah oui, maintenant que la voie était ouverte et que bibiche avait géré le problème, bien sûr qu’ils arrivaient comme des bisounours.

– « Bien joué Camille, viens, on rentre maintenant. »

Mes paupières battirent en retraite et à moitié, perdue au milieu de je ne sais où, avec une vision réduite et un poids monstrueux dans ma conscience qui ne demandait qu’à m’engloutir.

Je mis un pas devant l’autre, regardai l’horizon et me figeai comme une zombie sans vie.

– Je… vais… y… … a….. om… ….Haaa…. ha…… ha…….

– « Oh .. elle va nous lâcher là… on est en train de la perdre là ! », s’écria l’un d’eux au reste du groupe qui avait pris la tête de la marche.

Ma tête ne tenait plus sur mes épaules. Tout se brouillait. Chaque centimètre de ma peau était un fardeau. J’avais qu’une envie, c’était de sombrer. De m’allonger, de trouver une pompe énergétique et de dormir dessus pendant un siècle. Je me sentais comme une alcoolo complétement pétée plus bonne rien et qui n’arrive même plus à aligner deux mots. Mon temps de maintien se comptait en secondes, voire quelques minutes grand maximum, si j’étais chanceuse et tenace. Mais je n’avais plus envie d’être tenace ou résistante.

– « si elle lache maintenant, on va galérer pour la rapatrier, vaut mieux qu’elle reste debout, ce serait nettement plus pratique », dit une voix quelque part autour de moi.

– « Ca va aller », dit une 3eme personne qui revint sur ses pas et m’attrapa par la main. « Viens. on va faire vite. Allez tu peux le faire. Un pas devant l’autre, ne t’arrête pas. Tiens au moins jusqu’au repère. »

Je rouvris les yeux péniblement en le regardant, respirant avec de plus en plus de difficulté.

– u… omp…

– « Oui. Une pompe. On va t’en donner une quand on rentre, promis. Mais ce n’est pas comme si tu tombais maintenant hein ? Allez . Avance. Ne reste pas là, loin derrière nous. Allez Fais pas ta faible et celle qui n’en es pas capable. Tu peux le faire sans problème. C’est rien. Quelques pas c’est tout. »

Il était vrai que parfois, faire un peu ma victime était mon truc. Mais là, ça ne les arrangeait pas du tout… Je pouvais bien faire un petit effort supplémentaire. Il avait raison, je ne m’écroulais pas, c’était donc que je pouvais avancer et ne pas faire ma gamine. Mais quand même… j’en avais marre. Vraiment marre.

– Hn…. , aquiescai-je par battement de cils en luttant pour porter ma jambe et ordonner à mon corps de bouger ce corps par un je-ne-sais comment.

Le décor se modula. On arriva dans un espace blanc et tous les autres présents dans la maison de tout à l’heure nous rejoignirent.

Il fallait que tout s’arrête. Tous mes membres me demandaient un trop gros effort. Tant pis, si personne ne m’aide, rien à foutre, je me laisse crever ici.  Je roulai les yeux vers le ciel et commençais à chuter vers l’arrière en titubant. Je contrebalançai mon poids en chopant celui qui était le plus proche.

– qu’qu’un…?…  faut que j’ tire…. vite…. j…ça urge…. Peu plus…

– « A qui le tour pour Camille là ?! Qui c’est qui s’y colle et va se faire pomper ? »

– « ah ne me regarde pas, c’est pas à moi d’y aller ! je l’ai fait la dernière fois ! », en répondit un qui était assis.

– [X]… je.. veux… ai besoin…, do’nez moi [X] !! , fis-je en relevant la tête. Toi ?… Non, t’es pas lui…

Le garçon interpella un autre qui était en train de se diriger droit sur moi.

– « vas y [X], ouais, fais le pour elle là, elle craque ! Elle a vraiment besoin de toi là. »

– « hm. Allez, Camille, viens là… , prends. »

Je le fixai inerte comme un fantôme le souffle rauque et saccadé. Je crois que je voulais le sonder, mais j’en étais incapable. Mes énergies ne répondaient plus à mes commandes, faute de ressources indisponibles.

Il se rapprocha de moi et me fit un smack tout commençant à débrailler sa chemise, ce qui me fit tiquer. Clairement, lui, il avait clairement l’habitude de mon mode de fonctionnement.

– Nh… nnonn… com’ent sais que c’est bien toi ?… ..ressens rien… fatiguée… sais rien… , fis-je en reculant tant bien que mal. T’approch pas… nnn… pas.. non… te plait… nn…

Il plissa les yeux et se ravanca. Il se pencha vite sur mes lèvres pour y déposer un énième bisou et m’envoya par télépathie une vision très hot de nous en train de s’embrasser outrageusement.

– « … Je te l’avais dit la fois dernière, une fois par semaine non ?… tu vois ?… Je viens pour ça aujourd’hui. Comme on avait convenu. Je t’offre tout de moi maintenant. Prends moi. Prends tout ce que tu veux. »

*snap*

Avant même d’avoir eu le temps de penser, mes mains le chopèrent violemment et le projetèrent contre un mur qui « passait par là ». Il se laissa glisser au sol sous l’impact tout en me tirant sur lui, ce qui en fit jaser plus d’un derrière. Les autres avaient tous compris que celui qui était de corvée se tapait une furie à gérer en plus de faire pomper un max en un temps record.

Même si j’avais réagi comme si j’avais eu un regain de force, ce n’était qu’illusoire. Mes bras étaient lourds à mourir et mon corps, je n’arrivais plus à le porter, même pour pomper. Je m’écroulais sur lui sans lutter, comme un sac à patates, totalement bout de souffle. Et je mourrai de faim énergétiquement parlant. Seulement, après deux petits bisous d’introduction hésitant, mes angoisses ressurgirent sans crier gare. Ma conscience revenait frapper à la porte… Au pire moment.

– Je… c’est-c’est toi… ? Vraiment toi … ? Sinon…Nhhh…… nonn….. veux pas embrasser un autre… je… p.. (*respire fort*) aaah…. ah….. peux pas… honte… je .. j’ai trop besoin… Ha… ha….  j’en peux plus…

Il releva mon visage torturé et y déposa des petits baisers pour m’inciter à craquer. Il dénuda davantage son col de chemise, m’offrant une vue magnifique sur mon endroit accro. Il sentit un baiser tremblotant et maladroit lutter pour ne pas pomper et céder sous la tentation d’une pompe émise en libre service par un étranger.

– « Hein, qu’est-ce que tu attends pour pomper ?… Arrête de te triturer l’esprit, dit-il en me caressant tendrement l’arrière de la tête tout en la collant à sa peau. Camille, je suis [X]… C’est moi. C’est moi que tu voulais, n’est-ce pas ? Je suis là pour toi. Lâche toi. Laisse toi aller. Fais comme tu fais d’habitude. Tire tout ce que tu veux. (*il prit une voix suave en me faisant des petits bisous sur l’épaule*) Hn… Embrasse moi, allez… Touche moi. Sens moi.. « 

– …Ah… Ah… Nh…. (*respire fort en résistant*)

Il était déjà un peu dénudé, sa chemise laissant entrevoir la moitié de son torse musclé. Cela devenait de plus en plus dur de ne pas craquer. Non seulement il était bien foutu mais il me disait tout ce que ma furie intérieure rêverait d’entendre en temps normal.

– « Tu ne risques rien ici. C’est juste nous. Non mais regarde moi, comment j’me tiens là, n’importe comment, tout débraillé et toi sur moi, qui me domine totalement… Tu n’as pas envie de me prendre comme ça ?… Je ne te fais plus envie ?… Moi j’ai tellement envie de toi, j’aime quand tu m’embrasses, quand tu me touches, j’aime te sentir. Embrasse-moi. Prends moi ici, comme ça. »

Oh putain.

*snap*

Ma main lui chopa le cou à la vitesse de l’éclair,  et ma tête s’engouffra dans sa nuque comme une vampire assoiffée. J’ouvris péniblement ma pompe par intention de tire énergétique. Sur un baiser tremblotant de maladresse et totalement épuisée, j’entamai le processus d’aspiration des énergies. J’eus l’impression que même pomper me demander un effort que je n’avais pas en réserve. Je n’eus même pas le temps de finir que j’ouvris un œil de retour dans le lit, à bout de force.

 

Ils se  remplirent aussitôt de larmes. Je me recroquevillais sous ma couette comme un foetus.

J’étais encore sous le choc de la transmutation de l’âme. Je respirai fort, et j’étais tellement touchée, que j’avais envie de pleurer tant mes cellules se rappelaient de la puissance que j’avais du générer pour la faire basculer en plus de ressentir l’acide en train de me ronger de partout. Physiquement et psychiquement, j’en pouvais plus. Et je n’avais pas eu suffisamment de temps pour compenser avant le réveil.

Clairement, cette âme m’avait vraiment couté cher.

J’aurais dû craquer plus tôt et pomper sans âme et conscience. j’aurais dû ne pas hésiter à pareil moment.

Parce que là, il me faudra au moins 1 semaine pour récupérer, voire deux ou trois. Selon si j’arrive à en récupérer une partie avec mes guides la nuit. Mais franchement, j’espère. La Source me doit bien ça.

Je peux donner, mais il faut me remplir, les gars, je ne vois pas sinon comment faire le job autrement.

Vivement que je chope le prochain et que je le tire au maximum. Vivement…

14 Comments

  1. Wille

    Hello Camille

    Il y a quelque chose que je ne comprend pas.

    Comment cela se fait il qu il y ait une perte d énergie   et vol d énergie dans les sphères plus élevées ? ?

    Comme ici sur terre ! !!

    Nous sommes tjs dépendent des flucs d énergies des autres??

    Petite question peut être sotte mais question quand même pour moi.

    Bien à toi

    Wille

     

    1. Spiritual Flower

      Salut Wille,
      Le terme de vol énergétique n’est pas vraiment adapté. Disons plutôt, un échange en décalé.
      Chaque action implique un coût énergétique, comme une implication personnelle. En gros, quelle force mets-tu dans une action.
      Plus l’action est lourde à prendre en charge, plus tu vas la sentir passer. Comme sur terre. C’est pareil.

      Concernant le passage de cette âme, pour être capable de gérer la descente de la puissance + sa guérison + son trempolinage, j’ai du tout rafler.

      En soi ce n’est pas grave. C’est pour ça qu’une équipe a été mise en place tout spécialement pour moi, pour justement m’aider à gérer et prendre en chargr tous mes aléas. Mes guides me rempliront sans problème. Pour l’instant, j’encaisse juste les flux encore vifs dans ma mémoire.

      En vérité tu sais, l’énergie ne nous appartient pas. Ce qu’on est, tout ça… on est juste un canal. Ca va, ca vient, et puis certaines fois, ca stagne. Mais tout circule toujours.

      Si on te vole, qu est ce qui t empeche de te nourrir ailleurs pour te remplir ?
      Tu vois, rien n’est figé. Ce n’est pas comme si on avait tout à perdre.

      On a autant tout à perdre que tout à gagner. Tout dépend comme on le vit et comme on rebondit.

      Bises

  2. Fleur

    Bonjour Camille,

    J’attendais ce mot en lisant : « crever » et il était bel et bien là. C’est ce que j’ai dit lorsque j’accouchais de ma fille ! mot que jamais je n’avais utilisé avant, mais là il était approprié.

    Et oui !

    Bises Camille

  3. Emilie

    Bonjour Camille,

    Essence, énergie, pompe à essence, j’ai compris

    Cela n’a rien à voir avec ce dont tu parles plus haut quand tu évoque les noms d’essence ? : « Tu m’appelles par mon autre nom ? Celui qui fait partie des 3 noms d’essences, enfin des 4 qu’on possède au total ».

    On possède 4 noms d’essence ? je suis larguée  – c’est pas super clair.

    Tu veux bien traduire ?

    Bonne journée

    1. Spiritual Flower

      Salut Emilie,

      Nous possédons tous une identité aux yeux de la création.
      Sauf qu’au lieu d’avoir un seul nom, nous en avons 3. Dont le dernier, le 4eme, que nous avons tous reçu il y a quelques années, au moment de la rotation des pôles.

      Ces noms représentent notre signature énergetique dans un espace de la Création.
      Et je ne parle pas là de nos noms et prénoms que nous incarnons en tant qu’humains au cours de nos cycles de vies sur terre.
      Je parle de que nous sommes au-delà, par delà.

      Je n’ai pas encore reçu le détail de ce à quoi ils correspondent exactement. J’ai bien une idée mais tant que je n’ai pas reçu les infos de la part de mes guides, je ne développerai pas davantage.

      Bises

  4. Fleur

    Bonjour Camille,

    En ce qui concerne l’énergie, ton chéri il se ressource où du coup pour que toi  tu puisses puiser en lui ? Les missions que tu fais et qui te coûtent beaucoup (en énergie) elles sont peut être pour vous deux et chacun fait sa part, la sienne est de te servir de batterie.

    Je pose des questions en me basant sur ton histoire  toi, c’est parce que c’est plus simple, et c’est un joli biais pour que je comprenne un petit peu ces histoires d’énergies …

    (l’histoire de cette âme-femme brûlée à l’acide m’a vraiment touchée, ça existe encore ces horreurs !)

    Bises et Merci !

    1. Spiritual Flower

      Salut Fleur,
      L’idée que le monde dans l’au-delà est tout beau et tout rose, est un mythe. Il existe encore bien des horreurs mais nous n’en avons pas conscience car notre rôle est de vivre en tant qu’incarnée, et donc de s’intéresser à ce qui se passe dans la matière. En plus, soyons francs, notre conscience humaine ne nous permettrait pas de l’accepter. Les guerres, les souffrances, la torture. Ca continue ailleurs. Le monde est vaste. Les dimensions nombreuses. Il faut de tout pour faire un monde. Mais tu sais, à côté de ça, il existe aussi des mondes merveilleux, des dimensions belles et agréables ou la lumière y règne en maitre.

      Sinon, Comment se ressource chouchou chéri ? J’avoue que c’est une bonne question, à laquelle je ne me préoccupe absolument pas. Je fais vraiment mon égoïste capricieuse… Mais vu l’ampleur de sa puissance, je ne m’inquiète pas vraiment en fait. Je sais qu’il sait comment gérer et il y arrive mieux que moi. Alors je suppose qu’il sait mieux que moi où et comment se ressourcer.
      Cela dit, je vais faire des efforts pour être compréhensive et agir en adulte. Une fois de temps en temps, ça ne me ferait pas de mal. Je n’ai commencé qu’hier soir à essayer de me brancher sur un autre canal pour me ressourcer, mais c’est encore très bancale et très expérimental. Je ne sais pas si je vais pouvoir tourner à plein régime dessus. Je vais essayer, mais me connaissant, je vais faire des rechutes de crises existentielles pour avoir chouchou. Et puis surtout que c’est une merveilleuse excuse pour avoir des bisous et des câlins mielleux…. *sifflote*
      Mais comme tu dis, il est certain qu’il agit aussi sur les missions de plein de manières différentes.

      PS :attention aussi quand on lit mes histoires, à la notion de temps, d’espace-temps. On ne sait pas vraiment à quel espace-temps, la dimension dans laquelle j’ai agi, appartenait ou appartiendra. Cela existe-t-il encore ? A existé ? Etait en cours ou en suspend dans le temps ? Il faut garder l’esprit ouvert.

      Bises !

  5. Fleur

    Coucou Camille,

    Je te remercie pour tes réponses.

    En fait c’était une affirmation de ma part en ce qui concerne l’acide, et je parlais de notre temps sur cette Terre.

    Bises et Merci !

    1. Spiritual Flower

      Fleur,
      Si tu copies-colles l’image dans google image, tu devrais retrouver tous les liens d’origine.
      Mea culpa, je ne prends jamais le temps de retracer les auteurs des images.

      Bises

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

quinze + quatre =

error: Content is protected !!