Le sang de nos pères, le cri de nos mères
Un champ où tout gise sur le sol, tambours battants.
Seuls à l’horizon remontent les effluves de sang et de chair fraiche,
l’odeur remontant au nez comme un mal lavé
Rien ne perdura qu’ils disaient, rien ne durera qu’ils chantaient
Et pourtant, la mort ne se lasse pas. Le cri ne s’éteint pas.
Le sang coule sur la pierre lissée par les coups, taillée par les bombes retentissantes qui grondent, et grondent, et grondent.
Ce son qui ne s’arrête jamais, ce chant qui nous fera crever.
Le lendemain, rien ne s’arrête, rien n’a changé.
Demain sera un autre jour qu’ils disaient.
Rien n’a changé. Ce champ, toujours ce champ, encore et encore des bombes.
Et toi, que fais-tu là ? Ta place n’est pas de ce monde. Va.
Va là où ce chant ne résiste pas, va où ces tambours ne luttent pas, encore et toujours.
Tu n’as pas à connaitre ça, tu n’as pas à vivre cela.
Ici, rien n’est pour toi.
Ces cris, ces luttes, ici, est une terre meurtrie, meurtrie pas par les hommes, mais par ce temps qui s’est arrêté et d’où le soleil n’arrive jamais.
Va, sors de ce monde. Tu n’as rien à faire là. Va et vis cette vie pleine de rêves remplis de joie. Pas pour moi, pas parce que ce que tu vois là, mais pour toi. Pour ton sourire, pour ton rire et ta joie, pour qu’ils vivent, pour qu’ils brillent. Des êtres comme toi ont besoin de soleil, de lumière, de vitalité. Ce monde a besoin de joie, de soleils comme toi pour renaitre. Ne reste pas là à me meurtrir, à nous regarder souffrir. Il n’y a rien ici pour toi. Je ne veux pas tes larmes.
Va et vis ta vie remplie de tes lumières, va et parcours ton monde de sourires. C’est ça que tu aimes n’est-ce pas ? Rire, danser, jouer et voir les autres grandir.
Va ma petite, va et garde ton sourire.
Va et sors de ce monde, ne reste pas là. Merci d’être venu, mais maintenant, Tu t’en vas.
Je m’incline, salue d’un bras sur le ventre, et m’envole vers l’arrière, aspirée par une force m’éjectant doucement, me repliant dans des mondes faits de lumières, je vois le monde devant moi se refermer doucement et son ombre repartir, sous les bruits du tambour battant, son horizon, d’un soleil rouge comme le sang.
Source: Divers 1