Quand mon serpent exprime ses besoins

A nouveau en sortie astrale, je découvris un univers baigné dans une lumière chaude étincelante. En moi, il n’y avait que de la joie et beaucoup d’amusement. Le décor se révéla. Mon serpent mâle, Henri, était posé sur une couverture sous laquelle je m’étais confortablement emmitouflée depuis le canapé.

Il était posé sur mes genoux et ne cherchait pas à s’éloigner. Je glissai la main sous la couette et la relevai d’un bout de doigt à son niveau. Il suivit le mouvement de chaleur et se jeta sur le coin de couverture en tentant de mordre. Il croyait que j’étais une petite proie. 
Je ne le forçais pas à jouer avec moi, ni à rester à mes côtés, il était libre de ses mouvements, mais il restait en forme circulaire sur mes genoux et alternait ses regards, mon doigt, mon visage, mon doigt, le plaid, mon visage. C’était vraiment trop-trop mignon. Je sortis alors un bras de dessous la couverture, il s’approcha, alla pour bondir mais dès qu’il sortit sa langue et me sentit, se ravisa aussitôt. J’allongeai alors la main et le caressai comme à mon habitude. Il regardait le plaid et sniffait le coin.

– Chouchou… tu as faim ? 

Il me regarda, puis repartit à l’assaut de mon autre main qui simulait une proie qui courrait sous le plaid. 

– Je t’ai changé ta taille de souris, c’est des plus petites que celles d’avant, c’est pour ça, hein ? Elles sont petites et tu ressens davantage la faim qu’avec les autres. Je vais te donner à manger aujourd’hui mon petit chouchou et ne pas te faire attendre. Je le vois, tu sors tes quenottes et veux mordre une souris. 

Je lui attrapai délicatement le visage et lui laissai de lui-même enlever sa mâchoire de la couverture qui recouvrait mon index relevé. 

– bah oui chouchou, je sais, je vois, tu as faim, mais c’est mon doigt ça, allez, enlève tes petits crocs tout mignons, je te taquine, je suis vilaine… Promis, je te donne ta souris et vais réduire un peu les jours entre les repas en attendant de te remettre au gabarit précédent. 

Henri, mon serpent savait toujours comment m’atteindre dans l’astral, un-je-ne-sais-quoi de magie qui faisait qu’il arrivait toujours à me contacter quand il avait besoin. Son attitude était facile pour moi à détecter. J’avais passé beaucoup de temps à observer ses comportements pour le comprendre, que cela soit dans ses rapports avec moi, avec Zoé mon autre serpent, mais aussi envers la nourriture. 

Par exemple, quand il avait faim, il demandait à sortir de son « bocal » (aka terrarium) et il restait à côté à me regarder. Il ne se baladait pas. Il restait non loin, me scrutait de ses yeux rouges profonds et attendait. Si je m’approchais de lui, il avançait avec à-coups vifs et sortait sa langue plus vite que sa fréquence habituelle pour sentir la masse de chaleur. Si elle faisait la taille d’une souris, il s’élançait dans un petit assaut et se ravisait vite une fois mes odeurs perçues. Ça, ça voulait dire « Quoi, tu n’es pas à bouffer? Donne-moi à bouffer, j’ai la dalle ! » Ou alors, il sniffait de manière nettement plus nerveuse que d’ordinaire, avec des gestes plus saccadés, comme des pulsions stressées, comme dire « c’est où-c’est où-c’est où ? Pourquoi il n’y a pas de souris qui courent dans la maison ? Elles sont cachées où ? » (Dans le congel, mon pote!)

Comprendre les comportements d’un individu, quel qu’il soit, aidait à mieux vivre ensemble mais surtout à se sentir respecté dans ce que l’on est. 

Je n’aimais pas avoir un serpent stressé. J’y prenais soin et étais à l’écoute. Du moins, j’essayais de préserver nos rapports et ne pas le faire souffrir. J’aimais beaucoup mon serpent. Je voyais bien que j’en aimais un plus que l’autre, peut-être était-ce dû au fait qu’il était justement mon 1er, et que j’avais tissé avec lui un lien astral assez puissant… Et mon petit bébé Zoé alors ?… Lui était en période de préparation de mue. A l’occasion, il fallait vraiment que je pense à lui changer de bocal pour lui prendre la taille au-dessus…

Plus tard au réveil, je souris. Ma priorité aujourd’hui était d’attendre que Chouchou frappe à la porte pour le laisser sortir, et lui donner à manger, comme il me l’avait demandé indirectement dans l’astral. Après lui avoir décongelé sa petite proie, je lui remis dans son bac dédié aux repas. Je souris à nouveau.

La médiumnité ne signifiait pas systématiquement de lire les cartes ou prédire l’avenir, de parler aux défunts ou d’avoir des pseudos flashs. C’était aussi des connexions entre espèces qui trouvaient un moyen de communiquer dans le sole but de cohabiter ensemble.

Est-ce que les animaux cherchaient systématiquement à communiquer avec leurs « dominants/garants » ? Ils ne refusaient pas la connexion quand elles s’établissaient parce que pour eux, cela signifiait être considéré en tant qu’essence de vie et être à part entière doté d’un esprit. Toutefois, ce n’était pas automatique pour autant. Mais avec du respect et de l’amour, la communication se faisait à différents niveaux, il fallait simplement être patient et ouvert aux possibilités, et le laisser venir à son rythme. C’était cela aussi la magie de la vie, un monde où le langage différent n’empêche pas de se comprendre pour autant.

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