Je repris ma lucidité en plein milieu d’un champs, proche d’une belle et ancienne bâtisse en pierre qui ressemblait d’ailleurs vaguement à la propriété familiale.
Un tigre blanc en taille miniature me sautait dessus et me léchait le visage tandis que je m’intéressais à Raël, ma panthère noire qui venait de s’éloigner avec la dextérité silencieuse d’un ninja. Cela faisait longtemps que je ne l’avais pas vu lucide, et j’aimais beaucoup Rael. Il me manquait.
Alors que je penchais la tête pour esquiver les léchouilles de mon adorable petit félin dans les bras, j’évaluais les appels à lancer en fonction de mon environnement.
– Rael ?… Rael, reviens ! Pourquoi je te vois filer en douce ? Reviens ma panthère chérie. Je veux te voir…
Le tigrou se jeta presque sur mon visage et m’envahit totalement de bisous. C’était trop, trop, trop mignon. La boule de poils en demande d’attention avec ses mini graou.
– Qu’est-ce qui y’a toi ? Bien sûr je te vois, je vois bien que tu es là, toi. Qu’est-ce qu’il y a ? Tu veux me dire que je devrai plus me préoccuper de toi et que de chercher Rael qui est parti ? De chercher à comprendre la raison de ta présence à mes côtés, c’est ça ?…
Il répondit en lèches sur la bouche.
– Bon bon, t’as gagné. Alors dis-moi. Toi, qu’est-ce que tu fais à mes côtés, hein ?… Pourquoi tu es là ? Je dois voir quoi avec toi ?…
La vision devint flou. En deux battements de cils, je faisais face à un pan de tourelle avec un homme à mes côtés.
– Bon, on est là pour quoi ? Je dois faire quoi ?
– « Un test. Mais je ne sais pas si tu es prête pour cela. Tu n’es pas bien préparée et il y a de fortes chances pour que ça ne passe pas. »
– Hum. On verra bien. Donne moi une chance au moins. Laisse moi essayer avant de dire que je n’en suis pas capable.
– « Hum, je ne pense pas que tu sois prête, mais oui… Nous allons tout de même le tenter. »
Il se rapprocha du mur, leva la tête et pointa le doigt.
– Tu dois grimper là-haut, et …
Je ne lui laissais même pas le temps de finir sa phrase que j’évaluais la hauteur de la tour, mis son pic en ligne de mire et partis comme une fusée. La dimension était plus lourde que la normale et je retombai au sol au bout d’une dizaine de mètres seulement.
– Ah en effet, c’est dur ton truc !
– « Attends, ce n’est pas ça que tu dois faire, écoute-moi. Suis mon doigt, regarde, tu vois la lucarne d’où part le fil électrique, là à partir du mur. Suis le. Tu vois cet oiseau perché là ? Attrape-le et redescends avec. »
– Sérieux ?… Juste l’oiseau ?… Ok, tout ce que vous voulez.
Sur une impulsion, mon corps bondit sur le mur, prit appui au niveau du départ du fil et cibla l’oiseau. Dès qu’elle vit que j’approchai dans son sillage, elle boita en titubant mollement jusqu’à ouvrir ses ailes et s’élancer de son piquet.
– « Attrape cette vieille canne. Elle ne va pas très bien. Mais elle est têtue et ne se laisse pas approcher facilement. »
Je calculais sa trajectoire et me ruai sur elle en plein vol.
– Ah non, tu ne vas pas m’échapper toi, dis-donc, viens- là !
Mes bras l’enveloppèrent avec beaucoup de douceur, puis je me redirigeai au sol, vers mon guide.
– Voilà.
Un battement de cils plus tard, l’oiseau avait disparu mais sa présence était toujours quelque part, dans une dimension connexe. Je pouvais sentir sa présence encore liée à nous.
– « Bien, maintenant… tiens », dit-il en me clippant des pions magiques, tu vas devoir activer chaque case minutieusement et dans l’ordre. Tu as deux rangées à faire. Suis le rythme avec moi, d’accord ? Tu poses le pion, tu actives la case, tu as compris ? »
Le plateau était comme un demi cercle avec, plus ou moins, deux grands segments circulaires incorporant tout deux, des cases aux territoires artistiquement dessinés et non cubiques. Une trentaine de cases pour le segment le plus large, et une vingtaine pour le plus rapproché. Ça voulait dire, une lucidité compliquée à garder. Beaucoup de cases à actionner par intention, sans jamais en rater une, toute en gardant le fil. Je tiquai.
– « Allez, je te montre. »
Il prit son jeton, et au lieu de le placer à l’épicentre, il le mit sur le segment d’après. Je fis les mêmes gestes que lui, mais sur mon segment.
Une fois le pion posait, mon intention sondait la case et la rendait légèrement scintillante une fois activée. Il décala son pion et traversa la ligne jusqu’à l’autre petit carré, et j’en fis de même. Quand il vit que j’avais pris le pli, il garda une main appuyé à l’épicentre, canalisant mon avancé au fur et à mesure.
Les premières trentaines de cases s’actionnèrent relativement bien, mais je commençais à être fatiguée et à décrocher. J’eus donc besoin d’accélérer. Ma conscience commença à décrocher vers les 5 toutes dernières cases. Ca faisait long, j’en pouvais plus. Ma vision se brouilla.
– Non, non non ! Camille, non ! Allez ma poule… C’est pas grand chose, quelques cases encore, vois les cases, visualise les cases, ressassai-je sans cesse.
Je remis un pied dans la dimension et soupirai de stress.
– Nh…. Ca y est… je finis là…
Le dernier petit bout s’illumina pour mon grand plus soulagement. Mais ce n’était pas terminé. Je le compris lorsque la dimension changea en un quart de seconde et que j’apparus devant un mur translucide, la main posée sur un épicentre et des lignes énergétiques qui se fondaient dans le mur.
Toutes les cases, en s’actionnant, m’avaient donné l’accès aux multiples couches d’un corps humain. Je devais maintenant envoyer l’énergie nécessaire à la guérison.
Par ma simple volonté, je puisais dans mes ressources, et envoyais tout avec un maximum de flux. La magie en moi passait par mon corps, traversait mon bras, ma main, tombait dans l’épicentre et partait dans la masse énergétique.
– Nnnhh…
Je grimaçai. Ce truc avait besoin de beaucoup plus. Les flux n’étaient pas suffisant et se perdaient dans la masse. Pour condenser le volume, je devais envoyer plus de masses, beaucoup plus de masse pour que le flux nourrisse les centres énergétiques primordiaux.
– « Allez… Tu n’as pas beaucoup de temps pour t’en occuper. Le coeur. Préoccupe-toi uniquement du coeur. »
J’essayais de donner plus, mais c’était dur. Cela me demandait beaucoup de ressources. Imaginez que vous soufflez de l’air. Je faisais pareil avec ma magie de guérison. Je soufflais tout ce que j’avais. Mais quand on commence à ne plus avoir d’air et que le travail n’est pas terminé, il faut trouver une solution. Le flux commençait à dessiner le système nerveux rachidien mais il disparut aussitôt. Il manquait encore de flux.
– Nhh… Tsk !…. Nnnnnhhhh
– « Le coeur, Camille, tu dois relancer le coeur. Si son coeur ne repart pas, elle mourra. Relance-le. »
– Nh…. ! Attends, attends, laisse moi encore un peu…. J’y arrive… Je vais… Nnnhhhh …. Rahhhh…… l’avoir… je… vais…. Vas-y putain, me lâche pas !!…. NNghhhh….. Allez, putain….
J’ouvris les vannes à fond. Non seulement, je détestais échouer, mais en plus, de savoir qu’elle allait crever me fit déployer tout le reste. Je ne voulais pas la voir mourir comme le garçon qui mourra en face de moi lors d’une tentative astrale il y a plus d’un an.
*BAM-Bam*
Une grosse vague envoyée finit par faire apparaitre tout son système nerveux et fit battre un coeur qui apparut sur un violent battement furtif avant de redisparaitre à nouveau.
– Ah !! Le voilà ! … Nnhhh…. J’y suis presque !…..
– « Tu n’as plus de temps maintenant. Si tu n’arrives pas à faire repartir son coeur, c’est terminé. Ca s’arrête là. »
– Rahhhnnn…… ! Att…. Attends !… Nhhh….
Je devais tout donner. J’utilisais mon énervement et ma frustration pour de puiser encore plus en moi. Sur une dernière envolée, les flux sanguins s’illuminèrent enfin, et le coeur s’actionna en rythme et regagna ses couleurs.
*Bam-bam… Bam-bam… bam-bam*
Je commençai sérieusement à flancher mais comme je n’étais pas sûre que l’impulsion soit suffisante pour l’avoir stabilisée, j’optai pour une dernière envolée, histoire de m’assurer qu’elle ne me claquerait pas entre les doigts.
Ses flux sanguins apparurent avec le coeur vif, saillant et battant comme à la première lueur de la vie et baignant au milieu des flux qui petit à petit venait illuminer l’ensemble de son corps.
Je souris et enlevai mon bras du sceau. Je détestais qu’on me sous-estime en me plaçant dans la case des non-compétents sans même me laisser une chance de me dépatouiller. Les miracles existaient, les coups de chance aussi, et les surprises. J’étais une femme de terrain. Je m’évaluais sur le terrain. Je n’aimais pas qu’on me dise non sans me laisser voir réellement l’ampleur de la tâche, d’autant plus que souvent, tant qu’on n’essaie pas, on ne sait pas réellement de quoi on est capable, et il arrive des fois, où l’on peut se dépasser soi-même. Tenter des choses dures et inaccessibles au premier abord, permet aussi cela. Repousser ses propres limites.
Un coup d’oeil sur la droite me permit de voir la vieille dame à nouveau sur pieds, disparaitre dans un fond blanc. J’avais réussi le test. Le résultat était celui escompté. Alors oui, j’étais contente et un peu fière de moi. Certes, un peu juste niveau timing, et avec un niveau de ressources un peu bas. Cela dit, j’étais agréablement surprise. Je tenais encore debout, je ne m’étais ni évanouie, ni écroulée au sol, ni fini en chien d’énergie à pleurer misère pour une pompe. Je me surprenais moi-même à ne pas quémander chouchou chéri pour m’y abreuver comme une vampirette assoiffée. Au final donc, je ne m’en sortais vraiment pas trop mal énergétiquement parlant !
Alors que j’allais sortir à mon guide mon petit sourire de gamine pour le narguer d’un « Nananère, alors, c’est qui-qui qu’est pas prête ? », il enchaina sans attendre.
– « Bien. Avec ça, elle va pouvoir tenir jusqu’à ses 120 ans. Tu lui as offert un nouveau coeur tout neuf. »
– Ouais… Tant mieux… Il m’aura coûté cher ce coeur… Bon. Bah moi, je suis épuisée maintenant! (*soupire*) Et dire que pour une fois, pour UNE fois, je me sentais bien physiquement dernièrement… Deux jours, vous m’avez laissé profité deux jours à peine ! Deux jours où je me sentais à nouveau calme, sereine et apaisée, bien quoi !.. Et bah voilà… ça aurait été de courte durée.
La râlerie me renvoya direct au lit. Je me retournai, le corps lourd, et fatiguée comme si je n’avais pas dormi du tout. Et dire que même la veille au soir je me sentais dix fois mieux que maintenant…
-Vieille canne tenace, t’as intérêt de prendre soin d’ton nouveau coeur, j’te l’dis moi, avec l’énergie que j’ai foutu d’dans… Ne reviens pas pour ça l’année prochaine et profite-en bien. Oui, profite et vis de belles années, vis, voyage, fais tout ce que tu veux, et tout ce dont tu rêves. Avec un coeur aussi neuf, tu as de belles années devant toi, Vieille Peau, oui, de belles et longues années… I’ll be seeing you. Mais en attendant, « lève-toi et marche » (*rires*)
Bonsoir Camille,
Suis d accord avec toi.Seuls les vrais défis permettent de se connaitre et de se dépasser. J aime également savoir ou je mets les pieds avant une épreuve. Autant dire qu’en ce moment , je ne rends pas la tache facile a ma formatrice de l afec. Je la harcelé de questions sur leur site adviseo censée rebooster notre carrière. Lol Et je ne te parle même pas de ma conseillère de pôle emploi que j ai mis a l amende. Elle n avait pas a une demande de formation informatique faite il y a 3 mois.Je lui suis rentre dedans façon bulldozer… Bref beaucoup de pressions pour bibi.J en ai parle a Sylvie qui m a dit de ne rien lâcher.Je vais suivre son conseil. Même si la nonchalance et la paresse de ma conseillère m exaspèrent.Le plus marrant la dedans , c est que quand je l ai rencontre ,elle m a dit ne pas avoir reçu mon message(que j avais fait passe par une de ses collègues ) et donc que ma requête était comme invisible. Elle m a ensuite souris genre suis la plus belle et je t ai bien eu.C était une grave erreur car ce type de comportement équivaut a agiter une cape rouge devant moi. Y a eu du sport MDR enfin on ne peut rien faire contre la bêtise de certaines personnes MDR bises
Elle n avait pas répondu a une demande de formation désolé pour l oubli
Coucou Camille,
Le jour où tu as publié cet article, le médecin m’a envoyé consulter le cardiologue. Sa secrétaire m’a proposé de prendre un rendez vous et en a obtenu un dès le lendemain matin (c’est t’y pas beau !). Je me suis retrouvée avec plein d’électrodes accrochées avec des pinces sur le torse pour enregistrer mon coeur; Il y a mieux pour se sentir à l’aise. Les fées étaient mortes de rire (celles que je ressens sont toujours d’humeur joyeuses) et répétaient « tu verras que ton coeur va bien et qu’il n’y a aucun problème » comme si on m’avait fait une grosse blague. Effectivement, mon coeur bat lentement au repos même quand les fées trouvent la situation dès plus drôle ! Un coeur lent c’est un coeur qui se repose pour pouvoir faire des efforts parce qu’il sait s’économiser quand il faut (d’après le cardiologue c’est un coeur qui marche bien)
Un médecin qui a besoin de se rassurer c’est rassurant et puis cela fait se marrer les fées. Elles sont un peu perchées mais leur légèreté est bien agréable.
Salut Emilie
Cela fait du bien de se sentir rassurée.
Je me rappelle aussi quand mes guides m’ont rassurée sur mon rythme cardiaque aussi !
Bises