La petite fille, le dragon et le champs

La petite fille, le dragon et le champs

 

Il y a bien des sujets que je pourrai entamer aujourd’hui, le seul hic, c’est que je ne sais pas lequel choisir.

Le ciel est bleu, il fait bon, ni trop chaud ni trop froid, et mes lentilles cuisent. Bref. Tout aurait pu être une journée parfaite si je n’avais pas fait ce cauchemar à la noix. Dans l’absolu, je fais peu ce genre de rêves. J’arrive à me réveiller au moment où ça devient sale. Au fil des années, j’ai appris à apprécier mon réveil-de-rêve-en-urgence, surtout dans ces moments qui dépassent mon entendement.

Je n’aime pas la torture. Et je n’aime pas les mondes glauques de chasses ou de souffrances tout autant mentales que physiques. Alors, lorsque qu’on se fait malmener par un groupe et qu’arrive cet instant où j’assiste à la torture de mon ami qui poussent d’atroces cris, je « snap » et enclenche le processus.

Alors vous allez me dire, mais comment tu fais ?

C’est l’égo qui prend le relais et qui sert de tremplin. C’est lui qui protège ses propres limites. Lorsque cela va trop loin pour notre conscience, et que nous devenons incapable de gérer, notre instinct de survie prend le relais. C’est autant une protection qu’une limite en soi mais c’est aussi ce qui nous permet de rester sain d’esprit et conforme à notre évolution personnelle.

Ce que notre esprit rejette, c’est ce qu’il ne conçoit pas, il ne l’accepte pas dans sa réalité. C’est exactement pareil dans notre quotidien. Votre ami vous parle d’un sujet que vous n’acceptez pas, votre réflexe sera alors de le nier, le rejeter et rester conforme à votre réalité individuelle.

Dans le rêve, c’est exactement pareil.

Je n’échappe pas non plus à ces maudits cauchemars de temps en temps. Je les compte quand même sur les doigts d’une main en une année, mais quand même. Je déteste me faire bloquer par mon esprit pour subir ce genre de trucs. Je ne m’y habituerai jamais. Le pire, et ce qui m’énerve le plus, c’est lorsque je sais que je suis en train de faire un cauchemar mais que mes capacités sont désactivées… Raah… Là, en général, je maudits mes guides bien hauts et forts. Parce que je me dis qu’ils le font exprès. Et ça, ça m’énerve grave ! Au matin, je me réveille, du coup, doublement énervée.

Enfin bon, ça, je crois qu’on est tous pareil sur ce sujet. Les cauchemars, c’est nul et ça sert qu’à nous faire peur, exprès. Je n’ai toujours pas compris le mien de ce matin. Il m’échappe totalement.

Et puis, ce qu’il s’est passé hier soir, aussi, m’échappe totalement. Putain mais comment ils ont fait ??!! Je suis trop jalouse de leurs puissances. Mes Dragons m’en font voir de toutes les couleurs. Ils m’énervent à me garder des cachotteries sans me donner leurs astuces sur un plateau d’argent. Moi je partage mes processus d’accès ! Mais eux non ! Comme ça, pouf ! Ils m’embarquent.

Pour une fois, j’étais toute docile et toute mignonne avec eux. J’ai fait comme ils m’ont appris à faire, c’est à dire : ne pas leur gueuler dessus (bah quoi ?!), ne pas les ordonner (mais euuuh !!), et leur demander s’ils pouvaient me faire l’honneur de m’écouter (faire des courbettes avec une patience légendaire… Tout moi quoi…  *fais la moue*)

Mais-mais-mais, comme je commence à me sentir dans une situation de merde et que je sais combien les dragons m’entourent en ce moment, pourquoi pas chercher à établir un contact et leur demander conseils (ET réprimandes – parce que oui, en général, c’est un package all-inclusive *ahem ahem*).

Tout commençait bien. Un peu de friture sur la ligne, je décide de demander un nettoyage de mon canal pour ne pas entendre tous ces trucs qui viennent de je-ne-sais-où. Moi, j’aime l’épuré, le clair, le direct.

Et puis, le fameux… rien. Le trou noir. Le néant. 

Je me souviens simplement être fatiguée, parler un peu à voix haute, et puis…. Je ne sais absolument pas ce qu’il s’est passé entre le moment où j’étais dans mon lit, les 2 lentes expirations, et puis mon battement cils d’après où j’ai ouvert les yeux sur une dimension assez glauque, aux lumières tamisées.Je sens un vide énorme entre le moment où j’étais dans mon lit et maintenant. Combien de temps s’est-il écoulé, quelques minutes, une heure, la nuit entière ?

Je sens leurs présences partout ici. Le lieu crie en moi « Dragon partout dragon partout !  » vous voyez l’genre ?! Je comprends rapidement qu’ils ont crée une jolie passerelle pour la rencontre de nos énergies, comme un pallier permettant la stabilité du lien.

– Merde alors !! Qu’est-ce qu’il s’est passé !! Comment je me suis retrouvée ici !? Comment vous avez fait !!??  que j’hurle à tout va en regardant partout. Comment t’as fait pour m’embarquer sans que j’en capte une seconde ?!!

Une voix me parle dans le fond. Je ne vois pas son énergie, mais sa voix est calme, posé. J’ai l’impression de commencer à revivre l’horreur d’il y a 15 jours où je me suis retrouvée dans un même type d’univers et dans lequel tout a tourné au vinaigre. La voix est gentille comparée à l’autre, mais le coup de la fois dernière est encore trop frais.

Je stresse rapidement. Il fait trop noir à mon goût. N’étant pas à l’aise mais me sachant au sein du Clan, je décide d’opter pour mon appel magique auprès de mon Dragon-chouchou-d’amour-que-j’aime-à-la-folie.

– J’appelle mon Dragon !… Viens, t’es oùuuuuu ? Je sais que tu m’entends !…. J’ai peur quand t’es pas là !

Si j’étais avec mes dragons noires comme je le soupçonnais fortement, mon dragon le saurait aussi. C’est un clan, c’est une même famille. Si on arrive à en atteindre un, on peut appeler les autres. Pour moi, c’est une évidence.

Je n’ai pas l’habitude de me retrouver en contact si direct avec les Dragons. D’habitude, je ne sens pas leur antre comme ça, aussi fort et moi à l’intérieur.

Une sphère de chaleur se manifeste et vient se coller à moi. Je soupire de joie. Je sens d’abord sa chaleur qui me détend totalement et me fait fondre, m’allongeant au sol. Après un long câlin, je décide de le regarder de plus prêt, et constate que ses énergies ont pris la forme d’un homme qui m’enlace et enroule ma tête sur son torse. Je me sentais rassurée, réchauffée et protégée, encore, comme il fait d’habitude. 

J’ai levé la tête pour mieux le regarder. De la peau métissée me tape dans l’oeil. Je le confonds avec mon ex et avant même de le scruter du visage, je le rejette violemment. (le pauvre, confondu par un ex… je pleure pour lui)

Il ne dit rien, mais la voix du fond prend le dessus.

– Elle m’intrigue cette voix d’abord ! Qui es-tu ? Où es-tu !? que je lui réponds, m’intéressant maintenant à lui.

Il était gentil et doux avec moi, clairement, c’était son univers et il ne me voulait aucun mal. Il continue son histoire en m’attirant dans ses filets. J’ai l’impression qu’il joue avec mes petits nerfs de capricieuse impatiente.

Je décide de suivre les échos et parcoure le plateau de couloirs. Au bout, je le sens, il y a une forte présence. Très forte. La densité change, un mouvement se fait sentir, la pression est plus volatile mais très ancrée.

– Oh !! Tu es là !! Je te sens ! Je sais que c’est Toi !

– « En effet, tu m’as retrouvé ! », qu’il me répond avec douceur

La voix grave parait contente que je l’ai rejoins aussi prêt.

Il fait noir dans ce couloir. Je vois simplement les rainures qui m’indique les contours des lieux. La présence est à ma gauche, dans le renfoncement vers lequel il m’est impossible d’aller plus loin. Cela tombe bien, je n’en ressens pas le besoin parce que je sais que ses énergies sont ici et atteignent le couloir principal.

Je fais un pas de plus vers lui et mon corps lévite soudainement, commençant à être entrainée par les flux.

– Ouaaaa !!! Rien à voir avec les Anges !! Tes énergies sont trop bien aussi !! On dirait du Vent ! Moi qui déteste horriblement le vent d’ordinaire, avec toi, c’est trop bien !! C’est rigolo !!

Mes yeux pétillent, sa sphère énergétique est comme un oeuf énorme autour duquel transitent des masses d’air en constant mouvement. C’est chaud, doux, léger, volatil, mais surtout, très fluide et maitrisé avec une force génératrice. C’est incroyable, quelle belle maitrise de l’Air… C’est tellement évident pour un Dragon…

Je suis comme une petite fille dans un parc d’attraction.

– Regarde ! Regarde !! Je peux même me laisser porter par tes énergies et voler comme un oiseau !! Youhouuuu !!

Il s’amuse de mes perceptions tandis que moi, je me jette dans la fosse au Grand Huit sur 6 mètres cubes. Perchée la tête à l’envers, les cheveux retombant, je m’arrête un instant là-haut, complètement ébahie la gueule ouverte. Il m’accueille sans même broncher et me laisse jouer avec lui. Je sens qu’il m’Aime. C’est une puissance mûre, ancrée et certaine qui est là, auprès de moi, à m’écouter et m’accompagner.

– J’adore tes énergies ! C’est trôôô bien !! 

Je vole jusqu’au sol, étant fermement décidé à parler sérieusement maintenant.

– Bon et sinon… qui es-tu ? Comment t’appelles-tu ?

– « Je ne peux pas te le dire. Tu ne le sauras pas. » , me répond-t-il avec toute la douceur du monde.

– Pourquoi ? … Putain c’est toujours pareil !! Ce n’est pas gentil !! C’est nul !! Vous savez tout de moi… Vous pouvez lire en moi comme dans un livre ouvert, et vous savez comment je m’appelle, je me présente toujours à vous, et moi alors ? Pourquoi je n’ai même pas le droit de savoir comment vous vous appelez ? …

Je tourne la tête et fronce les sourcils.

– Ce n’est pas juste… C’est nul !! C’est toujours comme ça… Ca m’énerve !! , que je rajoute.

– « Je ne te le dirai pas aujourd’hui », qu’il me dit, amusé de mon comportement.

– Quand alors ??!! Qu’est-ce que je dois faire pour que tu me le dises ?

– « Et toi, est-ce que tu crois que rester cloitrée chez toi va changer ta situation ?Est-ce que tu crois vraiment que ne pas sortir va t’amener de nouvelles choses dans ta vie ? » me dit-il, incisif. 

– Mais euh… Je ne vois pas l’rapport d’abord… Je murmure, repensant à pourquoi j’avais lancer mon Appel d’aide aux Dragons…

– « Je te laisse… voyons, pour toi.. … 21 jours… 3 semaines pour toi, pour te retrouver en campagne assise dans l’herbe. »

– Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire putain… juste pour un nom…

– « Ce n’est pas mon problème. Débrouille-toi pour partir. Tu m’appelleras quand tu seras au milieu d’un champs, et je te répondrais. »

– Tu promets ? Parce que si je me fais chier à aller dans un champs, et que tu m’ réponds pas, franchement…

– « Je te répondrais, si tu es assise, au milieu d’un champs. »

*Fais la moue*

 Je bascule dans une autre dimension d’entre-deux. Soudainement, je vois ma grand-mère défunte apparaitre.

– « Camille, J’ai besoin de toi. »

– Ah ! Mamée ? Tu n’es pas passée encore ?

– « Non, comme tu vois, je ne suis pas encore partie. J’ai besoin que tu me rendes un service et que tu fasses quelque chose pour moi. »

Pour que ma grand-mère vienne me voir et me demande quelque chose depuis l’au-delà, il est évident que je vais le faire.

Elle me tend le bras et me donne un objet, une montre, je crois. Mais tout devient flou et je ne comprends plus rien à ce qu’il est en train de se passer.

Je suis frustrée de ma rencontre avec le dragon et j’ai du mal à me stabiliser en face d’elle.

*POUF !*

Je me réveille aussitôt dans mon lit. Il fait encore bien nuit.

– Et Mamée ?!! Bien sûr que je peux t’aider ! Tout ce que tu veux ! … Mais euuuuhhh… Je ne sais pas ce que tu veuuuuuux……. J’ai rouvert les nieux-nieux trop tôt ! Bouuuuhhhh

… Et Toi, Tu m’énerves !!! M’en fous, j’vais à la campagne au 15 août pour le weekend familial… Tu vas voir comment ce sera facile de l’trouver ton champs… Tu vas voir ! 21 jours, 21 jours… Mais euuuuuuuhhhhhhh !!!!

 

 


Source: Rencontres d’entités 1

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

six + 2 =

error: Content is protected !!