Le sentiment de destruction

Détruire ou s’auto-détruire

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Les énergies du Chaos ne s’arrêtent pas à la destruction car elles voient au-delà de celles-ci. Elles permettent de retrouver une neutralité par le Vide. En soi, les énergies du chaos ne sont ni bonnes ni mauvaises. C’est seulement un mouvement générateur, une force offrant une impulsion qui permet de retourner au plus proche de la notion du Vide, et donc au plus proche des matières brutes de la Création. Une fois le Vide présent, la construction peut se faire. Tout peut être créé à partir du vide.

Voilà pourquoi certaines théories existent sur la Création du vide par le Chaos (ou BigBang). La théorie du Chaos signifie la Création à partir du Vide. Pour retrouver le vide, il faut chambouler les particules et matières présentes afin que l’impact soit suffisamment puissant pour les éclater. L’énergie mise en place est donc considérée et jugée comme violente et destructrice.

Les énergies du Chaos font partie intégrante du cycle de maturité de notre planète car elles permettent à la terre de se renouveler sans cesse en lui apportant à chaque fois la richesse de son cœur en fusion. C’est un peu comme la raison d’être d’un volcan. C’est une brèche permettant de nourrir la terre, mais les éléments sortent tout droit de la fusion de matières brutes, alors, elles détruisent au passage les matériaux retravaillés existants, mais avec l’apport de nouveaux minéraux. Il permet ainsi à un nouvel environnement de naître en ouvrant le champ des possibles.

On ne peut pas contrôler les énergies du Chaos car ces énergies ont déjà leur propre raison d’être. C’est pourquoi une fois lancé dans l’engrenage d’un tel mouvement, il peut être difficile d’en sortir car faire usage de telles énergies peut être considéré comme la dernière solution pour se sortir d’une situation difficile à vivre et il n’y aura plus qu’à se laisser porter par le mouvement qui s’enchaînera à la vitesse proportionnelle à la puissance des énergies utilisées.

L’envie de destruction ou du chaos nait d’une insatisfaction envers le monde / l’environnement qui nous entoure.  Il s’agit d’une volonté pouvant atteindre d’extrêmes mesures car l’on considère que plus rien ne peut évoluer vers quelque chose de meilleur pour vivre dans l’environnement qu’on juge pas assez sain. Les fondamentaux qui existent doivent alors être détruits pour pouvoir en recréer de nouveaux.

A ce moment là, plus l’environnement lutte pour ne pas voir ni accepter ce qui est considéré comme néfaste pour l’autre, et plus les énergies seront destructrices car la personne ne comprendra pas pourquoi un environnement invivable continue de persister à vivre. Les forces mises en action dépendront alors totalement de l’importance que le problème a pour la personne qui use de ces énergies. L’existence de l’environnement perd de plus en plus son sens et sa raison d’être face aux regards de la personne en souffrance.

Il arrive que le suicide soit la conséquence de la manifestation des énergies destructrices non-abouties qui nourrissent la frustration et le non-sens de sa vie au milieu de son univers : se détruire soi-même pour ne plus subir l’environnement qu’on ne comprend pas et/ou qui ne nous comprend pas.

Comment faire alors ?

Il faut comprendre qu’user ces énergies dans un but de chaos est une possibilité parmi d’autres, mais ce n’est pas pas l’unique solution.

En effet, le problème n’est pas d’user de ces énergies, mais de comprendre comment les utiliser.

Nombreux sont ceux qui pensent que détruire suffit à solutionner leurs problèmes. Or, ils ne comprennent pas que la destruction n’est que la surface d’un mouvement de renouveau. Il faudra alors penser à se reconstruire après.

Utilisé par parcimonie en ayant conscience de la puissance du mouvement que l’on provoque, cela peut être un bon outil pour nettoyer pleinement son environnement en enlevant de notre vie tout ce qui ne nous convient plus.  Il arrive alors que parfois, en l’espace de très peu de temps, des personnes vont voir leur vie changer radicalement, changer de lieu d’habitat, de travail, ou même d’entourage. Une passade à vide est probable, tout comme le vide peut se remplir à nouveau extrêmement rapidement et de façon très fluide car l’environnement le permettant le renouveau, la personne s’ouvre au champ des possibles et permet ainsi le changement dans sa vie.

Là où cela devient plus délicat, c’est lorsque l’on n’a pas conscience que l’on use de ces énergies et que l’on devient destructeur de l’environnement, puis après, de nous-mêmes, ou inversement, de soi-même, puis de l’environnement.

Les énergies deviennent là un cri de la personne pour exprimer les souffrances de sa vie.

Les souffrances sont telles que l’égo va alors utiliser cet outil pour pouvoir tenter d’obtenir ce dont la personne a besoin pour s’épanouir dans sa vie. Si rien ne lui convient et qu’il ne peut changer d’environnement, il va tenter de le changer d’une autre manière. Il prendra alors conscience qu’il a le pouvoir de détruire et donc de changer l’environnement et donc de créer des situations qui bouleverseront son quotidien. Seulement, ce n’est qu’une manière d’appeler l’environnement au changement, mais vu qu’il ne veut pas être changé, il est alors bousculé.

A ce moment-là, seule la prise de conscience de l’environnement en cause pourra permettre à la personne de se retrouver avec temps, patience et acceptation des souffrances. Il est courant à ce stade que certaines d’entre elles soient nier mais pour faire évoluer la situation, il faudra alors faire preuve d’ouverture et de tolérance. Il faut se rappeler que les souffrances de chacun sont différents, que tous, avons des besoins qui varient et que par conséquent, il n’est jamais bon de juger le mal être qu’exprime une personne. C’est en lui montrant que d’autres solutions sont possibles et qu’un environnement plus sain pour lui peut être construit qu’il pourra comprendre qu’il n’a plus besoin d’être destructeur pour se sentir à l’aise dans un endroit. Il pourra envisager une autre issue possible sans avoir à tout recréer.

Patience sera de mise car cela demandera certains engagements pour regagner la confiance de la personne blessée. Si on lui dit que l’environnement peut changer, alors il faut mettre des choses en place pour lui montrer que la situation évolue. Si rien ne change, il reprendra part au mouvement du Chaos.

Il n’est jamais facile de faire évoluer rapidement une situation jugée délicate et explosive au quotidien, mais pour qu’une situation évolue autrement que par la destruction, c’est le chamboulement des habitudes quotidiennes qui demandent à évoluer, et ce pour l’équilibre de toutes les personnes concernées.

Les personnes qui utilisent ces énergies comme un tremplin de communication vers leurs propres émotions ont des difficultés à communiquer car ils ne se sentent pas pris en compte et pas entendu.

Cela ne veut pas dire qu’ils ne veulent pas communiquer. Bien au contraire. Ils le demandent, ils en ont besoin. Mais l’environnement autour d’eux fait la sourde oreille. Alors la souffrance se fait plus grande.

L’homme par nature cherche à vivre sa vie en tant qu’individu, pour cela il va créer, façonner son univers. S’il se retrouve dans un environnement où il ne se sent pas libre de créer, il va tenter de trouver une autre solution pour apporter des changements qui donneront un sens à sa vie.

Il faut bien comprendre qu’au-delà de la philosophie des énergies du Chaos se trouve un idéal de construction : Construire autrement, construire de nouvelles choses, pouvoir être différent.

La prise de conscience se fait à ce moment là : Est-il nécessaire de détruire pour construire ? Y- existe-t-il d’autres solutions ? si non, pourquoi ? Pourquoi l’environnement n’est pas prêt à mettre en place de tels changements ? Est-ce que le fait que j’exprime ma souffrance blesse d’autre personne ? Qu’est ce qui compte pour moi au final ? Qu’est-ce que je cherche à créer dans ma vie ? Qu’est-ce que j’ai besoin dans ma vie ? Qu’est ce qui compte pour moi ?

Autant de questions qui offrent la possibilité à la personne de comprendre comment elle s’exprime et ce qu’elle cherche à accomplir.

Les énergies du chaos sont une philosophie qui amène l’être à prendre conscience de sa dignité. En prenant conscience qu’il peut détruire, il comprend qu’il a le pouvoir aussi de construire. Mais en même temps, il prend conscience que les énergies du Chaos n’offrent pas le mouvement de la reconstruction. Car le mouvement de la construction vient de soi.

Arrive alors la notion de construction, de création. Qu’est ce que ca veut dire de construire ?

Si j’ai la force de détruire, que puis-je construire après ?

La philosophie est de renaitre des cendres tel un phénix. Ceci étant dit, le chaos n’est pas forcé d’aller jusqu’à d’extrêmes mesures pour avoir son efficacité. Mais l’idée principale reste de détruire ce qui est déjà créé pour reconstruire de nouvelles bases.

Que le chaos soit une philosophie ou un outil dans la vie pour avancer, il n’en reste pas moins que ce n’est pas des énergies à prendre à la légère. Le chaos est une vision précise de déconstruction afin de briser des schémas bien ancrés en vigueur. On les utilise pour changer, pour bousculer, pour provoquer un choc des matières.

La soi-disant période d’adolescence où les jeunes vont parfois paraître difficiles avec l’autorité ou certains vont jusqu’à se révolter violemment contre les fondements familiaux. Autant certains testent les limites, autant pour d’autres, il s’agit là d’un appel à de réelles insatisfactions qui empêchent gravement l’épanouissement de l’enfant.

Les révolutionnaires par exemple sont aussi un exemple de personnes usant des énergies du Chaos pour faire éclater un Ordre mise en place au sein d’une société.

Mais comme dans toutes choses, il existe le choix d’agir de différentes manières, certains font la révolution de manière détournée, et d’autres de manière frontale. Certains de manière douce et d’autres violente. Mais au final, il n’en reste pas moins qu’il s’agit là d’un appel au changement.

Le mieux alors que l’on puisse faire face à une telle situation c’est de s’asseoir et d’écouter.

La communication et l’acceptation face aux différences de chacun sera la clé pour vivre autrement mais plus légèrement.

Nous ne sommes pas forcé de prendre d’extrêmes mesures, mais alors, il faut se poser les bonnes questions : « Sommes-nous prêt à écouter et à prendre en considération les différences de l’autre ?  Sommes-nous prêt à nous remettre en question parce que peut-être il existe une autre manière de vivre qui conviendrait mieux ? »

Le changement certes fait peur, mais il vaut mieux qu’il se fasse dans l’acceptation et dans la compréhension que dans la violence, car plus le déni est fort et plus le choc sera violent.

Nous avons tous une identité avec nos différences mais on ne cherche pas à détruire pour détruire. Détruire a un sens. La destruction signifie construire. Mais le tout, c’est de comprendre quoi. L’environnement peut nous aider. Mais encore faut-il déjà arriver à communiquer et à s’accepter comme on est.

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