De l’apprentissage à la manipulation
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Le mimétisme est comme son nom l’indique le fait de mimer, soit de reproduire les mouvements de l’autre.
C’est un mécanisme instinctif qui nous sert d’apprentissage. On reproduit les mouvements de nos parents, qui eux-mêmes les ont appris de leurs parents, pour apprendre à savoir faire nous-même, apprendre à se nourrir seul, à vivre hors du cocon familial pour recréer une cellule familial. C’est pour les instincts dits primaires. Autrement dit, à savoir se débrouiller seul dans l’environnement.
C’est un mécanisme primaire d’apprentissage qui nous permet d’évoluer, d’apprendre à notre corps et à notre mental les raisonnements nécessaires à la survie.
Grâce au mimétisme, nous avons appris à parler, à marcher, à connaître et mieux appréhender les coutumes et usages de la société en place afin de pouvoir y vivre.
Le mimétisme est un outil indispensable qui nous offre les capacités de reproduire l’autre.
Il est possible car le corps a la capacité de pouvoir s’identifier à toute forme de vie car il la reconnait en lui et en l’autre.
Le plus simple restant pour lui de recréer les mouvements de l’homme car il s’y identifie plus aisément, la fluidité musculaire étant relativement la même.
Demandez par contre à quelqu’un de s’identifier à un animal, pour certains cela leur paraitra plus compliqué parce qu’il faut qu’ils aillent rechercher plus profondément en eux, dans cette part de la vie qui leur dit “Imagines que tu es un animal, tu es cet animal, tu représentes cette vie. Que ressens-tu ? Comment réagis-tu ? “
Certains auront accès à leurs parts animales plus facilement que d’autres, cela est du au fait qu’ils intégrènt plus facilement que toute Vie peut prendre n’importe quelles formes, de l’homme, à l’animal, aux insectes, aux planctons, aux plantes.
Cela signifie alors que le mimétisme est un outil qui permet à la Vie d’apprendre de la Vie, sous n’importe quelles formes. On comprendra alors que la Nature a beaucoup à nous offrir, elle aussi porte son enseignement, elle aussi fonctionne par mimétisme et les espèces évoluent en fonction de l’environnement, pour leurs survies.
C’est ce qui a permi aux espèces de perdurer dans le temps, par mimétisme qui consistue une grande part dans l’apprentissage qui va s’ancrer dans la mémoire des gènes et va venir au fil du temps, prendre une place à part entière dans la cellule en gardant la mémoire des générations précédentes.
C’est outil puissant qui va venir nourrir notre évolution au fil du temps. Le mimétisme, allié à la procréation, va pouvoir permettre aux espèces de perdurer. On peut alors parler d’instinct de survie de la Vie elle-même. La Création de la Vie et son système d’Apprentissage.
Le mimétisme est donc pour nous une manière de s’identifier à une autre forme de Vie, de la reconnaitre comme aussi faisant partie de nous comprenant ce qu’elle a elle-même compris de la Vie.
Seulement, à trop s’identifier à la forme de Vie à l’extérieur de soi, on peut se perdre dans notre individualité.
C’est comme vivre le Tout, mais ne plus savoir ce qu’on est et ce qui nous anime.
Le mimétisme est alors un outil dans lequel nous pouvons nous y perdre car nous nous identifions tellement aux autres que nous ne vivons pas nos propres mouvements, notre propre évolution. Si l’autre peut nous apprendre des choses qu’il a lui-même compris de la Vie, nous avons nous aussi des mémoires cellulaires nous constituant et par conséquent, nos gènes possèdent au même titre qu’une autre vie extérieure, un enseignement à part entière.
Voilà pourquoi il n’y a pas meilleur maitre que soi-même, car nos cellules étant constituées de mémoires, nous bénéficions tous de l’enseignement de l’ensemble de nos cellules qui s’est perduré au cours du temps.
Nous pouvons alors faire appel à cette part de nous, en nous. Tout comme nous pouvons faire appel à la part d’autres vies, en nous.
La subtilité, se fait dans la manière de vivre son individualité et la place que l’on prendra au sein du Tout.
Si certes nous pouvons nous reconnaitre dans toute forme de vie, il va de soi, que chacun possède un Esprit et donc une Vie à part entière également.
L’équilibre se place alors ici : Vivre son intégrité en apprenant les enseignements de la Vie.
Compliqué , n’est-ce pas ?!
Comme nous nous reconnaissons en l’autre, par résonnance de liens ou de traits de personnalités, nous nous identifions souvent aux autres. Nous pensons souvent “il est comme nous !” ou alors “Tiens ! on dirait moi !” . On y voit alors une résonnance de lien, ce fameux effet miroir, qui nous dit qu’on reconnait une part de l’autre qui résonne en soi. Les effets miroirs font que les forces se réveillent entre elles et se reconnaissent, mais on a également à les généraliser sans vraiment comprendre leurs influences et les forces qui sonnent en diapason (pour développer plus sur ce sujet, je vous invite à lire l’article sur l’équilibre des forces et les résonnances des liens avec les impacts).
La dérive commence alors au moment où l’on veut vivre l’intégrité de l’autre comme étant nous. Autrement dit, l’autre, c’est moi.
Or, l’autre, n’est pas vous. L’autre est une part de vous, dans lequel vous le reconnaissez comme Vie au même titre que vous même, mais l’autre reste différent, son histoire, ces cellules, sa descendance génétique, son évolution et donc, tout son parcours. Par contre, tous, de part son histoire et son évolution a un apprentissage personnel et génétique de la Vie, tous peuvent le partager.
Mais en vivant, en exprimant tout simplement nos instincts, nos pulsions et nos envies, nous ne faisons qu’exprimer ces cellules qui nous habitent, certaines par nouvelles habitudes, et d’autres venant de rites ancestraux appris de générations en générations et qui sont stockées dans certaines de nos cellules.
Exprimer ce qui nous animent revient à vivre ce que nous sommes, tout naturellement. Et c’est la meilleure manière pour enseigner à l’autre, car le monde extérieur à soi fonctionnera par observation et mimétisme.
C’est donc en vivant son individualité que l’on peut mieux se comprendre tout en intégrant les nouveaux enseignements de la Vie.
Cependant, si l’on fonctionne que par mimétisme, vous ne connaitrez pas votre propre histoire, votre propre enseignement et votre propre évolution. Comment vivez-vous alors ? A travers l’autre.
Est-ce bien ?
Il n’y a pas de bien ou mal, il y a simplement le fait que nous ne vivez pas votre propre mouvement. Le mimétisme n’est pas fait pour être vécu à la place de l’individualité, il est fait pour apprendre et non pour s’oublier dedans.
Tous, tous les jours, agissont par mimétisme, quelqu’un évite une marche, vous évitez la marche, quelqu’un ouvre le passage sur la droite, vous suivez le mouvement.
On pourrait penser que cela est surtout du à notre personnalité, meneur – aventureur ou plutôt qui suit.
En réalité, c’est un peu plus compliqué que cela car certaines de ces caractéristiques peuvent remonter jusqu’à nos mémoires dans le temps où nous faisons parti par exemple de communautés nomades où nous suivions et-ou au contraire où nous menions des groupes.
N’oublions pas que notre personnalité n’est pas sans raison. Si une partie de nos agissements restent instinctifs, nous agissons aussi en tenant ompte de nos désirs du moments en fonction de nos besoins présents. Peut-être sommes-nous fatigué et nous ne voulons pas s’aventurer “hors des sentiers battus”, ou peut être simplement, trouvons nous cela sans intérêt.
Cela dit, aujourd’hui, nous voyons un réel mouvement “moutons” comme on dit souvent, ou des “vaches” aussi j’ai entendu une fois dans le métro et je vous avouerai que j’ai énormément ri en l’entendant. Mais si vous aviez vu… c’est vrai que pour le coup, on aurait vraiment dit un troupeau de vache qui rentrait dans la trame du métro.
Le mimétisme provoque souvent une force qui crée un mouvement et ce mouvement qui engendre un effet de masse. Voilà aussi pourquoi les masses sont souvent prises dans un mouvement qui est tel, qu’il en est difficile d’en sortir et de créer “moi je suis différente !”
Ne stigmatisons donc pas les mouvements “tous comme des moutons”. Il faut aussi comprendre qu’à la base, c’est l’ignorance qui nous pousse à vouloir comprendre ou à faire confiance car nous n’arrivons pas à trouver la réponse en soi. Mais aussi, parce que certains ne cherchent pas la réponse en soi aussi.
Les mouvements de masse sont difficiles à vivre pour l’âme en réalité parce que c’est comme se soumettre à une autre individualité en se fondant dans la masse. Les avis et différences individuelles ne sont donc plus prises en compte et un effet de pouvoir nait. Vous aurez alors un mouvement de forces dominantes sur dominés.
La société actuelle est par exemple un très bon exemple. Le mimétisme étant un outil mis à profit pour mieux contrôler les masses.
La seule manière d’en sortir est tout simplement de ne pas s’oublier soi au profit d’une autre individualité en se rappelant pour qui vous vivez. Est-ce pour l’autre ? Est-ce pour soi ?
L’importance de sa propre individualité prendre une place majeure qui viendra déterminer le rôle du mimétisme et sa manière d’intégrer l’apprentissage de la Vie.
Cela ne veut pas dire pour autant que l’on doive se fermer à l’autre par peur d’être comme lui.
L’aspect délicat est pour l’âme se savoir s’épanouir dans ce qu’elle est, et à l’égo de savoir interagir entre apprentissage, partage et individualité.
On pourra alors retrouver les extrèmes égotiques véhiculant toutes les dérives émotionnelles “je suis comme lui ” et on veut vivre exactement pareil que l’autre, on veut faire comme l’autre, on parle comme l’autre, on vit comme l’autre, bref, on devient l’autre, comme par exemple, les idoles ou meneurs de groupes qui se nourrissent de ce pouvoir de mimétisme et d’adulation,
et on contraire, on rejete l’autre “je n’ai rien avoir lui” et on va alors tout faire pour ne pas pouvoir s’identifier à lui en agissant différemment, ou à l’opposé même.
On se retrouve souvent alors avec deux peurs courantes : peur d’être pareil, et peur d’être différent.
C’est là la difficulté avec le mimétisme, savoir doser entre soi et ce que l’autre a à nous offrir. Le résultat au final est que nous n’avons à pas subir ce mimétisme si tel est notre choix. Le mimétisme est un moyen d’apprentissage et ce n’est pas cencé être une prison.
L’équilibre se placera alors dans chacun, à choisir ce qu’il lui convient et ce qu’il est près à apprendre de l’autre.
Et pareillement dans l’autre côté, pour ceux qui veulent appprendre aux autres, l’équilibre se placera dans le respect de ce qu’il est prêt à accepter ou non. Si le choix de l’autre est respecté, il n’y aura pas alors cette domination sur l’autre. Le vice peut se placer où le pouvoir est tel qui met en place toute une manipulation pour créer un mimétisme, là aussi, c’est une dérive très commune, qui arrive notamment chez les jeunes, avec les notions d’être cool ou pas, d’être “in”, de faire partie d’un groupe.
Le mimétisme donne cette illusion de faire partie d’un groupe qui agit ensemble, en se reconnaissant les uns aux autres car ils peuvent s’identifier avec des mouvements similaires. Mais là, il faudra alors ce pencher sur les dérives qui unit le groupe.
Qu’est-ce qu’un groupe et comment les gens se sentent liés les uns aux autres ? Cela nait de la notion de Clan, de familles avec les mêmes traditions, les mêmes cultures. A la base, la communauté se reconnait par ses ressemblances éthiques et sa manière de vivre et d’appréhender la vie. En mimant, on s’intègre alors à une commauté. Mais l’inconvénient des communautés et que justement, pour créer une force de groupe, il faut avancer ensemble, et pour pouvoir avancer ensemble, les forces seront tranchées afin que tous aillent dans un même but, sinon, il est difficile de construire si des décisions ne peuvent rallier les forces.
La difficulté des communautés est alors de rallier les forces sans nuire aux respects de chacun. Soyons clair, aujourd’hui, peu ou pas de communautés en sont capables. Il faudra peut être aller se pencher vers les communautés autochtones pour retrouver un peu ce lien de respect envers soi et les autres tous ensemble …
Certains pensent alors que le mimétisme est comme un fléau, qu’il aveugle les gens. C’est à la fois vrai et faux. Disons que le tout dépend de l’importance que l’on donne au mimétisme et de la manière dont on va vivre avec. Vivons nous plus le mimétisme au détriment de soi-même ?
Pourquoi ? Par manque de reconnaissance ? par impossibilité de vivre pour soi et de prendre la responsabilité de nos différences face à la force de la masse face à soi ?
Dans notre société actuelle, disons les choses clairement, il parait difficile d’assumer ses choix car les souffrances des uns et des autres ainsi que tous les jugements et regards portés sur nous font que nous ressentons ce poids et cette pression.
Une question que nous nous posons souvent sera alors : “comment je peux refuser ? comment affirmer mon désaccord ? Comment dire tout simplement : NON, je ne veux pas faire pareil que toi, non, je ne veux pas vivre comme toi, non, je suis différente. “
La limite du mimétisme sera alors votre propre choix de vivre selon vos désirs, vos envies.
Seulement, nos désirs, nos envies sont parfois liés à notre manière de ressentir les gens, de reconnaitre nos chemins dans les leurs.
Une autre particularité dans le mimétisme est la Compassion…
Ah, la compassion… C’est elle aussi qui nous permet de comprendre l’autre et donc de comprendre ses mouvements. Quelqu’un qui pleure vous donne envie de pleurer ? Quelqu’un qui rit vous donne envie de rire ?
Voilà la Compassion. C’est aussi une forme de mimétisme, mais ses raisons d’être sont différents.
La Compassion nous permet de ressentir et de comprendre les émotions des autres car tout comme nous pouvons reconnaitre toute forme de vie, nous pouvons aussi reconnaitre toutes émotions en se plaçant à la place de l’autre et en vivant ses émotions.
Les émotions résonnent entre elles, par le même mécanisme que le mimétisme, c’est une résonnance d’apprentissage et de reconnaissance de l’autre.
On pourrait dire que le mimétisme est toute forme de mouvements, et que la Compassion est plus centrée sur la reconnaissance des émotions et la compréhension des mouvements internes de l’être.
On va ressentir les émotions de la souffrance en face, de la joie, ou de la peine, cela va nous toucher parce que nous aussi sommes capables de ressentir ces émotions.
Quelqu’un qui par exemple n’aura jamais connu l’amour, la joie ou les peines auront du mal à agir comme les autres, car il n’exprimera pas les choses de la même manière, déjà qu’à la base, ceux qui connaissent ces émotions les expriment déjà tous différemment, mais le corps humain a des expressions types qui réagissent en réflexes.
Ceux qui n’ont jamais appris à montrer l’amour, la joie, auront besoin de la cotoyer pour la retrouver en eux tout en apprenant, grâce au mimétisme, à l’extérioriser, à l’exprimer.
Dans certains cas aussi, le mimétisme permet à l’autre de se sentir compris car étant donné que vous ne réagissez pas comme lui, il lui sera difficile de comprendre que vous le comprenez car le mécanisme d’apprentissage et de reconnaissance en soi étant justement, de faire pareil. C’est une réaction tout à fait naturel, mais cela dit, il faut comprendre aussi que ce n’est pas parce qu’on agit différemment qu’on ne comprend pas l’autre.
On peut agir différemment par choix, par préférence, mais aussi, par ignorance, parce qu’on ne sait pas faire autrement.
Le mimétisme est donc un moyen d’apprendre, de comprendre et d’évoluer car il incite tout naturellement au partage des connaissances et des acquis, le tout étant d’apprendre aussi à respecter l’individualité de chacun et pour se faire, rien de mieux de la communication et l’écoute de l’avis de l’autre, pour comprendre ses désirs, ses envies et ses limites.
Chacun a sa place, pas la place de l’autre, mais a sa propre place, dans la communauté et au milieu des autres, mais ce sera à chacun de trouver la force de l’exprimer et de vivre ses mouvements au naturel, dans la simplicité de ce qu’il est.
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