Qui n’a pas prononcé ce mot une fois dans sa vie ? La peur.
Appelée aussi phobie qui est la peur à un tel degré qu’elle nous empêche de vivre avec l’aspect concerné.
Pourquoi la peur existe-t-elle ?
La peur est une projection sur l’avenir d’une issue tirée d’une mémoire de souffrance. On pourrait dire que les peurs sont comme le reflet de toutes nos souffrances que nous ne voulons plus voir ressurgir dans nos vies.
Ces mémoires, nous les tirons de situations passées, et qui se sont déroulées dans cette vie, mais pas seulement. Nos gènes ayant une mémoire, les peurs sont véhiculées comme une information qui a été la conséquence d’un évènement marquant. Seulement, comprenons qu’une partie de nos mémoires cellulaires ne nous concernent pas directement mais peuvent aussi bien provenir directement soit par conditionnement depuis l’enfance, soit depuis les gênes transmis lors de la procréation de nos ancêtres incarnés : parents, grands-parents, arrières grand parents, arrière-arrière grand parents, et nous pouvons remonter l’arbre chronologique autant de fois que la mémoire cellulaire le permet.
On pourra alors constater que dans certaines familles, nous retrouvons des peurs similaires des grands-parents aux enfants. Parfois cela ne prend pas toujours la même forme d’expression, mais la peur de le vivre comme ils l’ont vécu laissent des marques bien ancrées.
Dans les histoires de peurs au niveau des mémoires, il suffit parfois de se pencher sur les souffrances dans les familles, mais à un large niveau, en allant regarder jusqu’aux cousins éloignés. Les souffrances vécues par les uns et les autres vont souvent résonner entre elles. Ainsi, il ne sera pas rare que certaines mêmes souffrances sont véhiculées par différentes personnes à différents degrés au sein d’une même communauté / groupe.
Ce sont les souffrances qui véhiculent les peurs. Enlevez les souffrances et vous vous retrouverez comme un enfant naïf avec aucune notion du danger.
Vous l’aurez compris, les peurs représentent les notions du danger.
Qu’est-ce qu’un danger ?
C’est une souffrance qui atteint votre personne de manière physique, psychique, ou morale. On parle de danger lorsque votre état subira des conséquences plus ou moins marquantes.
Avec le danger, vous aurez ce mot qui reviendra : « Attention. » Cela commence par les autres qui vous le disent : « Attention, tu risques de ….. » ou alors « Attention, tu vas tomber,/te faire mal / te blesser. »
Puis plus tard, ce sera vous qui direz les mêmes choses que l’on vous a sans cesse répété, par mécanisme de l’apprentissage depuis l’enfance.
Voilà comment on peut retrouver certains mêmes mécanismes ou manies de génération en génération, mais aussi, au même titre que les parents apprennent de leurs méthodes qu’ils ont eux-mêmes apprises du monde, ils véhiculent leurs propres peurs.
On commence alors à se poser la question : de quoi avons-nous peur ?
A ce moment là, il est encore difficile d’arriver à distinguer les peurs que nous avons pris par mimétisme, celles qui viennent de nos mémoires d’anciennes vies, et celles, les petites dernières toutes récentes dues à nos derniers accidents.
En regardant les souffrances, les peurs deviendront pourront être plus clairement comprises. Cela permettra de tirer les fils des souffrances récurrentes et les liens des impacts subis.
Inutile de rappeler que plus le choc subi est traumatisant, et plus la peur sera proportionnelle.
Voilà pourquoi nous pouvons constater chez certaines individus des peurs qui procurent la simple « boule au ventre », et les peurs qui elles, se transforment en réel cauchemar d’angoisses ingérables que certains considèrent même jusqu’à « disproportionnelles », communément appelées « phobie ».
Les peurs ne se comparent pas entre elles. Il ne s’agit pas de faire le juge entre la valeur d’une peur d’araignée, et la peur de mourir. Tout dépendra du traumatisme que cela engendre chez la personne.
La peur fait naître le mécanisme de protection, car ce n’est pas dans la nature de l’homme d’aimer la souffrance. Il va alors chercher à s’en protéger, ou voire à la dominer pour mieux la contrôler.
La peur est donc associée un ensemble de peurs qui sont inter-reliés.
Chercher à vaincre une peur sans accepter celles à laquelle elle est liée et le problème restera tout en élargissant son champ d’expressions.
Les peurs sont comme des maillons d’une chaîne d’attentes, et de besoins. Plus on remonte la chaine et plus on comprend qu’on souffre en réalité d’un ensemble de choses qui vont venir nourrir des sentiments en nous désagréables comme le désamour, la colère, la frustration etc. Et telle une réaction en chaîne, ces sentiments en vivant et en s’exprimant vont faire naître d’autres sentiments qui s’ajouteront à la liste. Voilà pourquoi on parlera de chaîne.
Une peur n’est donc jamais nourrie par un seul élément, il y a l’évènement et les sentiments causés par l’évènement.
Pour comprendre mieux la peur d’une personne, il ne faudra donc pas seulement s’attarder sur les faits, mais en incluant l’évènement associé avec les émotions de la personne et ses ressentis pour saisir l’ampleur de la réaction qui l’aura marqué.
Une même situation peut alors engendrer des réactions complètement différentes d’un individu à l’autre. Une peur est donc tout à fait personnelle et non comparable.
La seule chose que l’on puisse faire est tout d’abord, d’accepter l’importance qu’elle aura aux yeux de l’individu. A ce titre, une peur va alors venir modeler le comportement et la vie de la personne. Lorsque l’on va venir travailler sur cette peur pour la dépasser, il est alors tout à fait normal que les habitudes de la vie quotidienne s’en retrouvent chamboulées.
Travailler sur une peur signifie d’abord l’accepter, puis après, selon l’ouverture et la capacité de chacun, à la dépasser.
Pour l’accepter, les personnes doivent se sentir acceptées comme elles sont car pour elles, leurs peurs ont façonnées leur personnalité, leurs habitudes et tout leur mode de vie. Venir dire à quelqu’un qui a peur que cela ne sert à rien d’avoir peur n’aidera pas. Elles ont besoin de se sentir comprises et acceptées telles quelles, car c’est comme si vous arriviez et que vous vouliez casser leurs mécanismes de défense. La réaction normale sera de se braquer.
La question se pose alors : « Avons-nous conscience de notre propre mécanisme de défense ? ».
Il suffit de se placer en observateur. Que se passe-t-il lorsque nous nous sentons agressé ? Dérangé par quelque chose ? Y-a-t-il des éléments déclencheurs qui reviennent ou qui font parti du schéma de la réaction en chaine ?
Une peur est un système de défense préventif.
L’objectif n’est pas alors d’être sans peur, mais de comprendre comment notre peur empêche d’être libre.
Les peurs façonne nos agissements qui se répercutent dans nos choix.
Ne plus avoir peur signifie ne plus souffrir et ne plus vivre avec l’égo.
Bien sûr, nous avons tous un égo dans ce monde de dualité. Sur terre, nous sommes humain, alors certes, nous vivons avec des peurs et nous pouvons travailler dessus jusqu’à un certain niveau. D’autres peurs, elles prennent du temps à comprendre même pourquoi elles existent et font parties de notre vie.
Il est parfois plus utile de prendre le problème à l’envers et plutôt que de voir que nos peurs, de voir là où nous aurions plus besoin de confiance. Cela permet de partir sur une idée dite « optimiste » Dire : « de quoi je souffre ? de quoi j’ai peur ? » est parfois difficile pour commencer à comprendre car il est possible que cela nous plonge dans une spirale qu’on jugera de négationniste où au final, pas grand-chose ne va.
Si on se demande « Dans quel domaine je ressens le besoin de m’affirmer ? de quoi ais-je besoin pour m’épanouir ? » Ce sera peut être plus de patience, de calme, de confiance, d’amour… peu importe la réponse. C’est le début d’un indice et de cette manière, l’approche paraitra plus « positive ».
L’approche est alors tout à fait personnelle. Il n’existe pas une méthode pour travailler sur les peurs. Chacun trouve la méthode qui lui convient, et surtout, à son rythme. Cela ne sert à rien de pousser quelqu’un à ne plus avoir peur. De cette manière, vous l’oppresserez. Néanmoins, vous pouvez l’accompagner en lui apportant courage et confiance, ce qui s’appelle encourager.
Ne plus avoir peur signifie guérir. Personne ne peut guérir un autre, nous pouvons guider, aider, mais à chacun de prendre conscient qu’il est maître de lui-même. Attendre un sauveur ne fait que venir nourrir ces souffrances. Guérir d’une peur demande donc d’accepter de se prendre en charge, de se responsabiliser face à cette peur qui est notre. De cette façon, nous pourrons agir sur elle.
Il est important de souligner que la peur va venir apposer son voile avec ses besoins sur l’individu, voilà pourquoi on parle de peurs illusoires, car celles-ci ne sont que des transpositions d’éventualités sur la réalité.
La peur vous prévient d’une issue que vous avez connue. Cependant, l’illusion se fait lorsque vous transposez cette issue comme issue majeure et probable à un haut (voire même très haut) pourcentage.
Par exemple : admettons que vous ayez peur de traverser la rue et de vous faire renverser. Quelle est la différence réelle entre la probabilité de vous faire réellement renverser et de traverser tranquillement ?
A chaque fois que vous traverserez, votre mettrez votre peur comme une probabilité majeure. Vous y penserez à chaque fois, à chaque passage clouté ou non. Mais cette pensée reviendra, régulièrement, ici ou là.
L’illusion est là : c’est une probabilité qui en plus, est placée comme majeure dans les issues probables. L’est-elle vraiment ?
Si on enlève alors l’illusion, que reste-t-il comme possibilités ? Un innombrable, et pourtant, on n’en retient qu’une, voire deux, ou trois selon les expériences et les histoires des connaissances.
Mais pourtant, la peur est réelle. Oui, elle est, seulement l’illusion se place dans le décalage que la réalité est présente avec une infinie possibilité de choix, et la peur elle, se base sur des choix prédéfinis pour le futur.
Les peurs sont fondées. Certes. Mais ce qui a été vécu par le passé comme évènement marquant n’est plus obligé de vous peser dans votre présent. Les peurs représentent le souvenirs de souffrances. Quelque part, chaque fois que vous avez peur, votre souffrance ressurgit. La question est alors : veut-on continuer de souffrir de ce mal-être.
Un jour, on choisit de s’y mettre, et puis tout au long de sa vie, on remonte le fil de nos chaines. Mais ça, c’est un peu comme la vie. On commence un jour, et puis on avance sur le fil. Parfois on comprendra le pourquoi du comment et parfois non sans pour autant que cela nous arrête, car au final, même si l’on se croit enfermé dans nos peurs, la vie elle, suit toujours son cours.
On peut alors vivre avec des peurs, et vivre avec moins de peurs. Tout dépendra comment on voudra vivre.
Dans tous les cas, qu’on a peur ou non, lorsque quelque chose arrive dans le présent, alors, il arrive. Tout arrive toujours lorsque c’est le point de rencontres de situations.
Vivre sans peurs signifie alors vivre le présent dans l’absolu. Est-on capable de telle chose ?
A vrai dire, je pense qu’on a beaucoup à faire vu le nombre de souffrances que l’on a et celles encore inconscientes, mais avec motivation, un pas puis un autre, on avance sur notre chemin et on apprend à mieux vivre avec soi, et avec les autres.
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