Les reproches

les « tu aurais du » et « tu t’es regardé »

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Les reproches partent d’un jugement de l’autre avec l’ascendance sur autrui dans la portée du jugement.

Il y a alors la notion de devoir d’accomplissement, d’obligation d’être ou de ne pas être, d’avoir fait ou de faire.

Les reproches sont un jugement de valeurs que quelqu’un estiment qui devraient être pris en compte car il est dans la notion de vrai dans sa vérité.

« Tu devrais faire comme ça c’est mieux. » Qui estime que c’est mieux ? Et pourquoi pas faire autrement ? Et si l’autre veut faire autrement, lui laissez-lui le droit ou allez-vous lui le reprocher de ne pas faire comme vous voudriez ?

Les reproches poussent l’autre à la soumission, à une dévalorisation de son propre jugement de valeur sur sa manière de vivre, d’être et de faire les choses selon sa conscience, selon son ressenti. En faisant ainsi, c’est l’empêcher pour lui d’agir simplement comme il le ressent, comme il est dans ses différences.

Quelque part, on souhaite que l’autre prenne en compte nos reproches afin que nous puissions mieux vivre une situation. C’est une manière de se placer en maitre et l’autre en disciple. Ainsi, vous êtes l’éducateur et la personne en face est quelqu’un qui doit vous écouter, vous prendre en considération et faire valoir votre vérité avec votre opinion et votre avis sur les choses.

Faire des reproches c’est ne pas l’accepter dans ses différences, dans sa manière différentes de voir les choses, de voir le monde. Pourquoi reprocher à quelqu’un de prendre un chemin plus long que prévu, et si l’autre a tout simplement choisi de prendre ce chemin car il en avait envie, où est le problème ? Et où est le problème si l’autre ne descend pas la poubelle a l’heure que vous avez décidé ? Une ou deux heures plus tard, qu’est-ce que ça change ?

Le reproche est une manière assez vicieuse en réalité car il peut pousser l’autre à se sentir mal avec lui-même dans sa manière d’être. L’autre ressent « Il ne m’aime pas comme je suis » ou « je dois toujours faire les choses comme il a décidé. » S’en ressent un manque de considération de sa personne et de son libre arbitre.

Nombres de nos blagues sont en faite des reproches subtiles. On reproche à quelqu’un en lui envoyant un gros pic dans la tronche, mais comme on le tourne à la dérision, l’autre ne sait pas trop comment le prendre, mais au final, le message est passé et vous avez émis à l’autre votre pensée que vous trouviez ce truc qu’il vient d’acheter est complètement pourri, ou que sa cravate est digne d’une vieille poire alors qu’il est styliste ou que malgré le fait qu’elle se soit vantée de bien cuisiner, son gâteau était dégueulasse. »
Le truc, c’est que ce genre de blagues-reproches sont aussi très lourdes car elles portent le poids de jugement et ce, même avec le sourire sur la bouche et les rires des gens autour qui assistent à la scène. 

Utiliser les reproches est en réalité pour l’égo une manière très amère d’agir en gardant rancune de certaines choses qui l’ont blessé ou d’un aspect où il voit bon de se moquer pour dévaloriser l’autre et donc, se mettre en avant et lui permettre ainsi de briller sur son ascendant.

Combien de reproches faisons-nous à notre conjoint, à nos parents, à notre familles et à nos proches ? Et ne parlons même pas de nos collègues….

Les reproches sont un ensemble de sentiments amères, comme la colère, la méchanceté, la sournoiserie, la rancune, la vengeance, l’espièglerie, la moquerie,  qui montreront à l’égo sa puissance et sa capacité à pouvoir se sentir supérieur, mieux ou plus intelligent qu’un autre.

Toute personne qui reproche souffre. Elle aurait aimé que ce soit différent ou que tu agisses afin de pouvoir la laisser dominer ce qui lui procurerait une certaine jouissance et sans celle-ci, elle ne saurait pas comme se sentir reconnue.

Les reproches sont souvent associés au manque de reconnaissance envers son propre univers, qui fait qu’on aurait peur que l’autre ne vienne tout capoter en ressentant l’illusion que l’autre ne contrôle sa vie en agissant différemment, en prenant ses propres choix sans prendre en compte les siens.

« Cela signifie qu’il ne me respecte pas ». Voici par exemple, une phrase typique d’ascendance sur autrui. Et vous, le respectez-vous en acceptant que son choix n’est pas le votre ? Non, car vous voulez à ce qu’il fasse comme vous l’avez décidé, comme vous tenez à ce qu’il fasse.

C’est une question de contrôle sur tout ce qui entoure la personne. Plus elle contrôlera sa vie et les moindres détails des éléments extérieures et plus elle se sentira rassuré dans son monde. Mais si cela ne se fait pas, c’est alors l’environnement extérieur qui la contrôle.

Peur de lâcher, peur de faire confiance, peur de ne plus être respecté et reconnu, peur de ne pas se sentir fort ou important face à l’autre.

On l’aura compris, les reproches au final, blessent les deux parties déjà blessés à la base….

Nous ne sommes ni maitre d’un autre, ni élève. Nous sommes à la fois maitre et élève. On peut tous apprendre des uns et des autres en étant juste soi, comme on est. Tous avons des ressentis, des choix et des envies qui diffèrent des uns des autres. Les reprocher aux autres ce n’est pas les accepter et les aimer pour ce qu’ils sont.

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